Accéder au contenu principal
Entretien

Arrivée de la flamme olympique à Marseille: «Un événement à la fois festif et économique»

Le Belem qui transporte la flamme olympique est attendu ce mercredi 8 mai dans le Vieux-Port de Marseille. Au programme : cérémonies d’accueil, festivités et concert gratuit. 150 000 personnes sont attendues avant que la flamme ne parcoure jeudi le reste de la ville. Pour la Chambre de commerce et d’industrie (CCI) d’Aix-Marseille-Provence, l’événement marque le coup d’envoi des Jeux olympiques pour Marseille qui accueillera cet été les épreuves de voile et dix matchs de football. Jean-Daniel Beurnier, président de l’Association AMP24 qui promeut les Jeux Olympiques auprès du monde entrepreneurial, s’attend au total à près 200 millions d’euros retombées économiques.

Jean-Daniel Beurnier, président de l’association AMP24
Jean-Daniel Beurnier, président de l’association AMP24 © Nicolas Feldmann/RFI
Publicité

RFI : Quel est votre état d’esprit à quelques heures de l’arrivée de la flamme à Marseille ?

Jean-Daniel Beurnier : On est hyper excités de voir la flamme arriver dans ce lieu historique et emblématique vieux de 2 600 ans. Quand nous avons créé il y a trois ans le Club AMP 24, qui rassemble aujourd’hui plus de 400 entreprises du territoire, notre objectif était de réunir les grands sponsors des JO 2024 et leurs représentants locaux pour animer le monde entrepreneurial, le sport et l’économie.

Aujourd’hui tout ce monde est ravi de pouvoir mettre en avant à la fois Marseille, sa rade, son environnement, ses entreprises. Ce 8 mai est une vitrine : cela va mettre en lumière la capacité de Marseille à recevoir des événements de portée mondiale. Nous l’avons déjà fait avec l’Euro de football en 2016 et la Coupe du monde de rugby en 2023. On va une nouvelle fois prouver que Marseille est une grande capitale européenne.

La Banque Populaire Méditerranéenne chiffre à 18 millions d’euros les retombées économiques pour l’arrivée de la flamme olympique à Marseille. Ces estimations ont été contestées par certains économistes. Vous paraissent-elles réalistes ?

Nous devrons mener des études après l’événement, mais ce chiffre me paraît en effet réaliste. L’accueil de la flamme est un événement à la fois festif et économique. Les hôtels sont pleins, beaucoup d'Airbnb ont été loués. Les retombées sont positives pour le tourisme avec des gens qui vont passer deux à trois jours supplémentaires dans la ville et dans la région.

Mais nous nous projetons bien au-delà du 8 mai. La flamme va continuer son parcours dans la région jusqu’au 12 mai, mais surtout, Marseille a la chance d’être aussi une terre de Jeux.

Cet été, 600 000 personnes vont assister à dix matchs de football au Stade Vélodrome et 500 000 doivent venir voir les épreuves de voile à la Marina. On sait qu’à peu près 25 à 35% de visiteurs viendront de l’étranger et dépenseront en moyenne 200 euros par personne. Les études réalisées par la CCI Aix-Marseille-Provence estiment les retombées économiques à près de 200 millions d’euros. C’est très bon pour le territoire.

Le Vieux-Port de Marseille ce 7 mai 2024.
Le Vieux-Port de Marseille ce 7 mai 2024. © Pierre René-Worms / RFI

À lire aussiEn Grèce, le «Belem» met le cap sur la France avec la flamme olympique à bord

Comment le tissu économique local a-t-il été associé à l’organisation des Jeux ? 

Ces dernières années, l’objectif du Club AMP 2024 a été de faciliter l'accès aux appels d'offres lancés par les JO. De belles entreprises comme Fil Rouge qui fabrique une partie des maillots des bénévoles ou le cabinet d’architecture Rougerie+Tangram qui a réalisé la Marina ont profité des JO. Cela met en avant notre savoir-faire, nos innovations. Nous avons, tout au long de cette période, organisé des échanges avec le Comité régional Olympique sportif, le Fonds Héritage. Cela profite à nos entrepreneurs. Cela fait partie aussi de notre ADN : le sport est en lui-même une véritable économie et c'est aujourd'hui un vecteur d'attractivité et de savoir-faire d'une métropole.

L’organisation des Jeux Olympiques à Marseille a aussi entraîné une hausse des dépenses. Le chantier de la Marina, le nouveau stade nautique, a coûté au total 49 millions d'euros, soit plus du double que ce qui était initialement prévu. Comment expliquer cela ?

Avant toute chose, il était indispensable de donner à Marseille une Marina pour rendre la mer aux Marseillais. Nous n'avions pas d’infrastructure capable de mener à bien des projets de compétition de très haut niveau. Ça y est : Marseille peut recevoir des compétitions mondiales.

Ensuite, au-delà des coûts, les Jeux Olympiques sont un formidable accélérateur. Plus de 250 millions d’euros ont par exemple été investis pour agrandir l’aéroport d’Aix-Marseille-Provence pour recevoir les visiteurs des JO. Les Jeux permettent de remettre à niveau des infrastructures. Il y a certes la dépense directe, où l’on pense souvent « cela a explosé », mais quand c'est pensé de façon à pouvoir être réutilisé comme l'est aujourd'hui la Marina ou l’aéroport, c’est un investissement sur l’avenir. C’est ça aussi l'héritage des Jeux olympiques.

À moins de trois mois du début des épreuves, les hôteliers ne font pas encore le plein pour cet été. Les professionnels du secteur rapportent l’inquiétude de leurs clients qui redoutent l’affluence ou le prix excessif des chambres. Que répondez-vous à cela ?

Que tout le monde se rassure : l’organisation sera au rendez-vous. Je ne m’inquiète pas, car en plus de la voile, nous avons des affiches remarquables en football avec des matchs de la France (la France affrontera à Marseille les États-Unis dans le tournoi masculin le 24 juillet puis la Nouvelle-Zélande le 30 juillet, NDLR) ainsi que des phases finales chez les hommes et les femmes. Les affiches ne sont évidemment pas encore connues, donc les réservations se feront un peu à la dernière minute.

Plus généralement, je pense que le monde a un peu changé. Depuis le Covid-19, les gens ne réservent plus comme avant six mois à l’avance. Ce 8 mai, avec l’arrivée de la flamme, nous allons avoir un avant-goût des Jeux Olympiques. Quand les gens verront le Belem entrer dans le Vieux-Port, cela va donner envie.

L'hôtel de ville de Marseille redécoré pour l'arrivée de la flamme olympique, le 7 mai 2024.
L'hôtel de ville de Marseille redécoré pour l'arrivée de la flamme olympique, le 7 mai 2024. © Pierre René-Worms / RFI

NewsletterRecevez toute l'actualité internationale directement dans votre boite mail

Suivez toute l'actualité internationale en téléchargeant l'application RFI

Partager :
Page non trouvée

Le contenu auquel vous tentez d'accéder n'existe pas ou n'est plus disponible.