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Judo: Luka Mkheidze, de Tbilissi à Paris, ou la réussite d'un exilé

Luka Mkheidze, Géorgien de naissance et exilé en France, représentera les Bleus (moins de 60 kg) aux Championnats du monde de judo de Doha au Qatar, qui se déroulent du 7 au 14 mai.

Luka Mkheidze lors du Grand Slam de Paris en 2022.
Luka Mkheidze lors du Grand Slam de Paris en 2022. AFP - SAMEER AL-DOUMY
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Après la deuxième guerre d’Ossétie du Sud, la famille de Luka Mkheidze emménage en France. Le père souhaite une vie meilleure, et le jeune judoka a 12 ans quand il arrive dans l’Hexagone. Aujourd’hui, Luka Mkheidze représente avec brio les couleurs de son pays d’adoption.

Lors des derniers JO à Tokyo, le natif de Tbilissi est revenu avec une médaille de bronze autour du cou, après avoir battu le Sud-Coréen Won Jin Kim au terme d'un combat maîtrisé. Il ouvrait ainsi le compteur de la délégation française dans ces Jeux au Japon.

« Je sais gérer, je suis confiant »

« J’ai eu une médaille aux Jeux, aux Championnats d’Europe (argent, NDLR), alors les Mondiaux, c’est là où je veux briller. Je suis en forme et je suis confiant. À Doha, il y aura les meilleurs et je pense avoir le niveau », raconte celui qui s’apprête à disputer son troisième Championnat du monde après Tokyo et Bakou. Luka Mkheidze arrive désormais plus « détendu » avec moins de « stress » sur les grands évènements.

À 27 ans, il compte sur l’expérience acquise ces dernières années pour ne pas se faire piéger par la peur de l’enjeu. « On sait à quoi s’attendre, je sais gérer, je suis confiant », dit-il. Luka Mkheidze rêve du titre et de sa photo qui pourrait trôner dans le dojo de l’Insep, comme pour tous les champions du monde. Même s’il a dans un coin de sa tête les JO de Paris en 2024, son challenge actuel reste ces Mondiaux. À chaque jour suffit sa peine. Depuis Thierry Rey en 1979, aucun Français n’est monté sur la plus haute marche du podium en moins de 60 kilos lors des Mondiaux.

Un exil qui a forgé son caractère

Luka Mkheidze, qui n’arrête pas de dire qu’il ne faut jamais « se relâcher », s’est construit dans l’adversité. De son exil en France, il en a fait une force. « On a quitté la famille, j’ai quitté mes deux sœurs, c’est ce qui a forgé mon caractère. Rien n’a été facile. À chaque fois que j’ai eu des doutes, des blessures, je me suis relevé en pensant à mes proches qui sont fiers de moi depuis que j’ai commencé le judo à l’âge de 7 ans », souligne-t-il. « La mentalité en Géorgie, c’est de devenir un champion dès que tu commences un sport. Ce n’est pas juste un jeu. Depuis tout petit, je rêve de réussir dans ma discipline ». En Géorgie, le judo, à l’image de la lutte, est un sport roi.  

Luka Mkheidze a obtenu la nationalité française en 2015. Après le pôle espoirs de Rouen, le judoka intègre l'Insep en 2017 où il s’entraîne dans l’objectif de se hisser sur les plus beaux podiums français, européen et mondial. En 2023, il a remporté son premier titre en Grand Chlem à Tel Aviv, avant de s’imposer lors du Grand Slam d'Antalya.

Après sa médaille olympique, qui reste « la plus rare », la « plus dure » à obtenir, et que « tout le monde espère », Luka Mkheidze ambitionne de remporter le titre mondial à Doha. « Je veux encore goûter aux grands moments de bonheur », avoue-t-il. Avant de retourner en Géorgie, pour visiter ses proches avec un titre majeur en poche.

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