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Karim Benzema, raconté par Armand Garrido, son formateur à l’Olympique lyonnais

Ancien entraîneur à l'académie de l'Olympique lyonnais entre 1989 et 2019, Armand Garrido a été un des formateurs de Karim Benzema. Pour RFI, il se souvient d’un jeune homme « discret » et « travailleur ». 

Karim Benzema.
Karim Benzema. © REUTERS/Jon Nazca
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Armand Garrido est un homme comblé. Un de ses poulains a été élu ce 17 octobre Ballon d’Or, le Graal pour un joueur. « C’est une grande fierté de le voir là où il est. C’est une carrière exemplaire et je suis heureux d’y avoir participé », se félicite avec humilité Armand Garrido.

La première fois qu’il a vu jouer Benzema, Armand Garrido lui avait d’emblée trouvé du talent sans être complètement emballé. « Je m’étais dit : "Il a du talent, mais il va falloir qu’il travaille". » KB9, son surnom, avait alors 14 ans.

Un garçon observateur

« Je le récupère à 15 ans, raconte-t-il. Il était discret et il observait beaucoup. Il était actif, avait envie et s’est mis au travail très vite. C’était un dingue de foot. Il s’est construit petit à petit. Les enchaînements techniques, les contrôles orientés dans le bon sens, il avait déjà cela dans sa palette dès le plus jeune âge. » Il marque 38 buts pour l'équipe des moins de 16 ans de l'OL. Sous les ordres de Paul Le Guen, il entre en jeu pour la première fois le 15 janvier 2005 en Ligue 1 face au FC Metz.

Armand Garrido n’oublie pas de souligner le rôle de la famille Benzema, et surtout du père lors de ses années de formation à l’OL. « Il n’était jamais très loin et allait dans mon sens. Il avait confiance en moi. Son papa, c’était un partenaire dans la formation. Lors d’un match contre Sochaux où l’on gagne 4-0, Karim marque les quatre buts. Il ne fallait pas que l’on nous le pique. Mais il resté fidèle au club grâce à son père. On l’a protégé à la demande de ses parents. C’était exceptionnel, mais il est resté dormir au centre de formation alors qu’il habitait la banlieue lyonnaise. Avec lui, il n’y a jamais eu de problème. Ni à l’école, ni au centre de formation, ni lors des matchs. »

La génération de Benzema est exceptionnelle et il a progressé avec elle, notamment aux côtés d’un certain Atem Ben Arfa. « La concurrence, il l’a intégrée très jeune. Elle lui aura toujours servi. Aujourd’hui, c’est le patron au Real, mais il a toujours été un partenaire exceptionnel, il a aussi beaucoup fait briller les autres. J’ai eu peur qu’il se fasse « bouffer » au Real, mais il a su gérer, attendre son tour. Il a travaillé dans l’ombre de Cristiano Ronaldo. Très observateur, il a appris de Cristiano Ronaldo ». L’altruisme a toujours été une des qualités de Benzema, reconnue par ses différents entraîneurs.

« Quand il était jeune, je voulais qu’il soit capable de multiplier les efforts, se souvient le coach. Il a appris le goût de l’effort, du dépassement de soi. Je voulais qu’il prenne confiance en lui et qu’il se rende compte de ses qualités. Parfois, en terminant l’entraînement, j’étais plus fatigué que lui ! Karim, c’est un garçon qui cherche la confiance tout le temps ».

« Il lui manque un titre international. »

En 2004, Karim Benzema remporte le tournoi de Montaigu, où il est élu meilleur joueur et meilleur buteur. Grâce à cette performance, il intègre l’équipe de France. Six mois plus tard, il est champion d’Europe U17 comme Samir Nasri, Jérémy Ménez et Ben Arfa. À 20 ans, il est meilleur buteur du Championnat de France.

À 35 ans, l’avant-centre du Real joue encore au plus haut niveau. Lors de la saison 2021-2022, il a remporté une cinquième Ligue des champions et un quatrième titre de champion d’Espagne. Il a terminé meilleur buteur de la C1 et de la Liga. « Il faut avoir une hygiène de vie exceptionnelle pour être le capitaine du Real. Ce n’est pas n’importe quel club », concède Armand Garrido. « C’est une fusée, lâche Armand Garrido. Il a un palmarès incroyable, il lui manque un titre international. » Et d’ajouter à propos de son parcours en Bleu: « Il a loupé une Coupe du monde (2018 en Russie) et sa carrière est entachée de six années sans l’équipe de France. C’est comme ça. Il lui reste le Qatar pour briller ». 

« Ce n’est pas évident de former des joueurs niveau Ligue des champions. C’est une réussite pour nous en tant que centre de formation. Benzema, c’est une carrière très longue sans carton rouge. C’est un signe. Surtout à ce niveau-là, avec la pression qu’il a. Karim Benzema est quelqu’un qui a appris à ne pas trembler », conclut Armand Garrido.

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