Accéder au contenu principal

Paris 2024: le rêve olympique de Marzieh Hamidi, exilée afghane

Championne afghane de taekwondo, Marzieh Hamidi a dû fuir en août dernier son pays, retombé sous le joug des talibans, pour un exil en France, où elle rêve de participer aux Jeux olympiques de Paris dans deux ans.

La délégation afghane défile à la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de Tokyo 2020. (Illustration).
La délégation afghane défile à la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de Tokyo 2020. (Illustration). AFP - CHARLY TRIBALLEAU
Publicité

Née en exil en Iran il y a 20 ans, Marzieh Hamid est à nouveau déracinée, loin de sa famille et de ses amis, cette fois à Vincennes, à l'est de la capitale française.  Elle raconte à l'AFP que le retour au pouvoir des talibans l'a obligée à quitter son pays et ne lui permettait plus de représenter son pays sur la scène sportive internationale. « Lorsque j'étais en Afghanistan, je faisais du sport pour rendre mon peuple fier, pour les femmes et pour moi-même. Mais cela n'était plus possible et je suis redevenue une réfugiée, car je suis née en exil », explique Marzieh Hamidi.

« Je m'entraîne toujours pour le même objectif. Surtout, après l'arrivée des talibans, j'ai décidé de travailler plus dur qu'avant et d'aller aux Jeux olympiques pour être fière de mon pays », souligne celle qui a décroché plusieurs médailles d'or dans des compétitions régionales et nationales.

« Mon succès est mon combat »

Mais le traitement ultra-répressif des femmes réinstaurées par le régime taliban et symbolisé par l'exclusion de toute scolarité secondaire, l'a contrainte à s'enfuir pour conserver sa liberté. « Mon combat a commencé lorsque je faisais du sport en tant que fille dans une société traditionnelle en Afghanistan », rappelle-t-elle.

« Et maintenant, je prends ce combat plus au sérieux, parce que mon sport est mon combat, mon succès est mon combat contre les terroristes qui sont contre les femmes ».

 « A travers ce sport, je me bats pour les femmes d'Afghanistan et j'essaie d'être leur voix, en particulier des sportives qui sont coincées en Afghanistan et que personne n'entend », affirme-t-elle. « Je suis en contact avec toutes les filles du taekwondo qui sont coincées en Afghanistan. Personne ne les a aidées. Elles sont frustrées tous les jours, elles ne peuvent pas faire de sport, elles ne peuvent pas étudier », déplore-t-elle.

Ne pas se battre sous le drapeau taliban

 En ce qui concerne ses espoirs de participer aux JO-2024, le chemin s'annonce ardu, et pas seulement du point de vue sportif. « Je suis dans un dilemme pour savoir si je suis autorisée ou non à porter les couleurs de l'ancien drapeau afghan, mais il y a une possibilité pour moi de rejoindre l'équipe des réfugiés » mise en place par le Comité internationale olympique depuis les JO-2016 de Rio, détaille Marzieh Hamidi, qui balaye toute idée de représenter sur la scène internationale ce qu'est devenu l'Afghanistan.

« Comment ma conscience pourrait-elle accepter que je me batte sous les couleurs de leur drapeau (taliban, ndlr) alors qu'ils tuent des femmes au nom du djihad depuis vingt ans, parce qu'ils disent que si vous recevez une éducation, vous êtes une mauvaise femme? », s'indigne-t-elle.

 « Marzieh est revenue après un long arrêt, avec tout ce qui lui est arrivé, sans pratiquer. Donc physiquement, il va falloir faire un travail pour qu'elle se remette en forme et qu'elle retrouve son poids de forme ainsi que son physique au maximum », estime son entraîneur Jesse Van Thuyne.

 « Par contre elle a de très bonnes techniques, (...) nous allons tout faire pour l'accompagner sur son projet de participer aux JO de Paris 2024 », ajoute-il.

(Avec AFP)

NewsletterRecevez toute l'actualité internationale directement dans votre boite mail

Suivez toute l'actualité internationale en téléchargeant l'application RFI

Partager :
Page non trouvée

Le contenu auquel vous tentez d'accéder n'existe pas ou n'est plus disponible.