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Entretien

CAN de handball féminin: «Les Angolaises sont prenables cette année»

Avec le Sénégal, Dougou Camara compte aborder la CAN féminine de handball au Cameroun (8 au 18 juin) avec l’ambition d’aller au bout et de faire tomber l’insubmersible Angola. L’ancienne capitaine des Lionnes, qui raté la dernière édition, est plus que jamais motivée à guider le Sénégal vers son premier titre de champion d’Afrique.

Finale de la CAN féminine 2018 de handball entre le Sénégal et l'Angola.
Finale de la CAN féminine 2018 de handball entre le Sénégal et l'Angola. Courtesy of CAHB/Ange Gnacadja
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RFI : On imagine que c’est un plaisir pour vous de disputer une CAN après avoir raté celle de 2018 sur blessure…

Dougou Camara : Exactement, je suis très heureuse et très motivée. Rater l’édition de 2012 a été un très gros coup dur, parce que je me préparais à essayer de relever le défi et battre la Tunisie. En 2016, on s’était fait disqualifier à cause d’elle. En 2018, me blesser à un mois de la compétition alors que j’étais dans ma plus grande forme, a été un coup dur. Mais me voilà de retour pour ma deuxième CAN.

La CAN de handball a été décalée de six mois à cause de la crise sanitaire. Est-ce qu’il n’y aura pas un problème de fraîcheur physique avec une compétition qui va se jouer en fin de saison ?

C’est vrai que la saison a été longue avec la crise du Covid et les nombreux matches reportés, mais je pense que revenir une semaine à Dakar, revoir les filles, être dans notre bulle, et devoir nous préparer à huis clos, cela nous a beaucoup requinquées. La chaleur qu’il fait à Dakar nous permet un peu d’être dans le bain avant d’aller au Cameroun. C’est un bon exercice avant d’aller à la CAN.

La crise sanitaire et les nombreuses mesures qui l’accompagnent sont aussi un facteur important à prendre en compte dans la gestion de cette CAN ?

Oui, c’est très important à prendre en compte tout simplement parce que s’il y a un cas de covid, c’est toute l’équipe qui risque d’être disqualifiée. Donc effectivement, il est très important de faire attention. Depuis qu’on a fait notre dernier test PCR dans notre club, l’objectif est d’être dans notre bulle, pas aller à droite ou à gauche ou de voir les parents avant le départ. Être dans notre bulle, ce n’est pas recevoir des membres de notre famille malgré le fait d’être dans notre pays. Je pense que tous ces sacrifices doivent nous permettre d’éviter le Covid-19 et de faire une bonne CAN.

« Cela fait un moment que le peuple sénégalais n’a pas célébré de victoire »

Vous sortez d’une saison compliquée du fait de la crise sanitaire, mais aussi de la crise sportive avec votre club Fleury car il a fallu se maintenir assez tardivement au sein de l’élite avec les plays-downs. Le Sénégal n’a pas pu participer au Tournoi qualificatif olympique (TQO) non plus en mars, est-ce que cette CAN est une source de motivation supplémentaire pour vous et l’ensemble de la sélection ?

Clairement. Je pense que cela fait un moment que le peuple sénégalais n’a pas célébré de victoire si ce n’est la deuxième place de nos Lions du foot à la CAN 2019 et la sélection de beach soccer qui a fini champion, il y a une semaine. La CAN, elle, nous fait du bien et il va falloir aller la chercher et franchir la dernière marche. On en est toutes conscientes et on est toutes déterminées.

Disqualification en 2016, défaite en finale en 2018 face à l’Angola. Est-ce que la sélection se nourrit de ces expériences plus ou moins heureuses ?

En 2016 et 2018, notre objectif était de décrocher une place pour les championnats du monde et c’était une très belle satisfaction d’être arrivé en finale en 2018. Maintenant, il est clair qu’on ne peut plus se contenter seulement d’une qualification, on veut vraiment aller chercher cette coupe et la ramener au peuple sénégalais. Ce serait une belle récompense.

« Avec chacune d’entre nous, le coach a su trouver le meilleur »

Vous abordez cette CAN sans quelqu’un qui aurait pu être d’un grand secours, Hatadou Sako qui a pris sa retraite internationale. Elle arrête l’équipe nationale alors qu’elle n’a que 25 ans et après une superbe saison avec Metz (quart de finaliste de la Ligue des champions). Elle aurait pu vous apporter cette expérience précieuse dans ce genre de compétition.

C’est vrai, elle aurait pu être un grand atout pour nous, tout le monde en est conscients. Moi, j’ai grandi avec elle, je la connais très bien. Elle a fait un choix, c’est son choix. Il faut le respecter, on ne peut pas discuter de ce choix. Je la comprends, elle a fait sa part du boulot. Le Sénégal lui a beaucoup apporté et elle a beaucoup apporté au Sénégal aussi.

Cela fait cinq ans que Frédéric Bougeant est à la tête du Sénégal et l’a fait beaucoup progresser. Qu’avez-vous envie de retenir personnellement de tout ce qu’il vous a apporté ?

C’est un coach qui m’a fait énormément grandir. C’est quelqu’un qui a su utiliser mes qualités au sein du groupe, au sein du jeu. Avec chacune d’entre nous, il a su trouver le meilleur et faire des jeux des situations qui nous ressemblent. C’est un jeu propre à chacun d’entre nous, l’équipe s’adapte au jeu de chacune. C’est ce qui nous a manqué les années précédentes. Même en termes d’organisation, l’équipe a progressé avec lui. Ce sont de petites choses, mais c’est ce qui fait qu’on en est arrivé là. On est parti de loin.  Dans l’apport mental aussi, il nous a aidées. Le match contre la Tunisie en 2016 par exemple, on partait avec la peur, parce que la Tunisie pour nous, c’était la grosse équipe qui risquait de faire tomber l’Angola. Sur le terrain, on s’est aperçu que tactiquement tout ce que le coach nous disait de faire correctement fonctionnait. On a gravi les échelons lors de cette compétition et haussé notre niveau de jeu.

Cette année, le favori reste encore l’Angola avec ses 13 titres sur les 16 derniers championnats d’Afrique. Les Angolaises sont-elles prenables cette année ?

Je pense qu’elles sont prenables et on va mettre ça sur le compte du Covid. Il n’y a pas eu énormément d’entraînements, mais cela vaut pour tout le monde. Nous, on a eu la chance d’avoir nos joueuses en France, on n’a pas eu de complication, on a pu s’entraîner. Je sais que l’Angola a eu des complications pour s’entraîner. Ma coéquipière à Fleury Isabel Guialo a pu s’entraîner, mais je pense que la plupart de l’équipe, celles qui jouent en Angola, ont été un peu mises sur le côté à faire de la préparation physique. Je pense que c’est l’année où jamais pour les prendre donc. Même si cette année, il n’y a pas que l’Angola. Il y a énormément de renforts dans pas mal d’équipes comme la Guinée, la RDC, le Congo-Brazzaville.

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