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Triple saut

Hugues Fabrice Zango: «À chaque entraînement, je suis en finale olympique»

Fort de sa médaille de bronze aux Championnats du monde à Doha en octobre 2019, le triple sauteur Hugues Fabrice Zango a des objectifs très élevés : être champion olympique et à terme battre le record du monde. Des objectifs qu’il a fallu reporter à cause de la pandémie. Mais le Burkinabè a surmonté sa frustration et réussi quelques belles sorties estivales. Même si ce samedi 12 septembre aux Championnats de France à Albi, son dernier concours de la saison, a été compliqué.

L'athlète burkinabè Hugues Fabrice Zango avant les championnats de France d'athlétisme, à Albi, le 12 septembre 2020.
L'athlète burkinabè Hugues Fabrice Zango avant les championnats de France d'athlétisme, à Albi, le 12 septembre 2020. Christophe Jousset
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RFI : On vous a vu grimacer après deux premiers essais modestes (16m86, 16m61) et finalement renoncer à vos deux derniers essais après avoir assuré la victoire grâce à un troisième essai à 17m33. Comment avez-vous vécu votre dernier concours de la saison ?

Hugues Fabrice Zango : Je n’étais pas vraiment présent sur le stade, je ne sais pas pourquoi je n’arrivais pas à me concentrer. Je l’ai fait sur un essai et ça a donné 17m33. C’est très positif de pouvoir au moins sortir un saut même quand tout va mal. Mais il faudrait que je réussisse à trouver des explications avec la psychologue du groupe pour que cela n’arrive pas le jour où il faut être fort.

Vous rêviez cette année des Mondiaux en salle de Nankin et évidemment des Jeux olympiques de Tokyo, mais la saison a été chamboulée : quel goût va-t-elle vous laisser finalement ?

Au départ je me suis dit « Oh non m… ! Il faut attendre encore une année », je n’étais pas prêt pour ça, je n’étais vraiment pas content. Mais finalement cette année m’a été bénéfique au niveau sportif. J’ai pu améliorer certaines choses dans ma technique qui vont me rendre beaucoup plus dangereux à Tokyo l’année prochaine. J’en suis complètement convaincu maintenant. J’ai eu le temps de développer certaines qualités, ce que je n’aurais pas pu faire dans l’urgence cette année. Je suis toujours dans une courbe ascendante. Mes 17,40 mètres, c’est vraiment anecdotique par rapport à ce que je suis réellement capable de faire.

Cela a été une épreuve quand même ce confinement…

Absolument ! Au départ on était partis pour un mois de confinement, ensuite deux mois, et puis des compétitions qui s’annulent à la chaîne. On se demandait comment on allait faire pour remplir nos obligations vis-à-vis de nos contrats avec les sponsors parce qu’on a un certain nombre de sorties à réaliser chaque année. Heureusement, quelques meetings ont tenu et ça nous a beaucoup sauvés.

Vous avez récemment déclaré au quotidien L’Équipe avoir trouvé votre « style de saut » : pouvez-vous expliquer cela à ceux qui n’ont jamais fait de triple de leur vie ?

C’est assez compliqué à expliquer. En fait c’est une identité de saut que je cherche. Si vous prenez certains grands sauteurs, vous vous demandez comment ils font pour ne pas descendre en-dessous d’une certaine performance. Un Taylor fera toujours 17m80 en championnat du monde, c’est son plancher minimum. Il a une identité de saut qui lui permet de reproduire ça quoi qu’il en soit. Moi, on dit toujours que je suis fort physiquement mais il y aussi la dimension mentale dans le sport de haut niveau. D’un concours à l’autre, tu n’es pas toujours aussi engagé et les performances oscillent un peu. J’avais du mal à me stabiliser ce qui fait que l’année dernière pour faire un 17m40 j’étais obligé d’aller à fond. Alors que cette année, je fais 17m40 de façon naturelle sans tout donner. Je suis un sauteur terrien. Avec Teddy (Tamgho, son entraineur, ndlr), on travaille sur l’aérien. Je suis en train de trouver mon identité de saut. Je sais envoyer un gros cloche pied autour de 6m50 et une foulée bondissante à 5m50 et donc me retrouver à 12 mètres, c’est assez facile pour moi. Après, je galère encore à terminer mon saut parce que je n’ai pas encore le bon timing.

En Hongrie le mois dernier, vous avez battu le double champion olympique américain Christian Taylor pour la première fois de votre carrière. Même si cela ne s’est pas joué à un très haut niveau (17m43 contre 17m34), c’est important pour vous ?

Forcément parce que gagner donne matière à réfléchir aux adversaires, ça les touche psychologiquement. Effectivement, ça ne s’est pas joué à un très haut niveau mais n’empêche la façon dont j’ai fait ces 17,43 mètres, ça parle un peu à qui connaît le triple. Cette année, c’est très relax, je ne me donne pas corps et âme et j’arrive à faire cette performance de manière plus ou moins aisée. La manière parle à Christian Taylor, je sais qu’il s’est posé des questions et ça joue forcément.

Est-ce que vous vous projetez déjà sur Tokyo ?

À chacun de mes entraînements, je suis en finale des Jeux. Que ce soit des entraînements de course ou de saut, je suis déjà à Tokyo et je me donne à fond dans tout ce que je fais.

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