Archéologie: découverte d'empreintes humaines vieilles de 100 000 ans au Maroc
Au Maroc, des empreintes humaines vieilles d'environ 100 000 ans ont été découvertes à Larache, au sud de Tanger. Selon les chercheurs à l'origine de la découverte, il s'agit d'un des sites d'empreintes humaines les mieux préservés au monde et le plus ancien en Afrique du Nord.
Publié le :
Plus de 80 empreintes de pas humains ont été découvertes en 2022 par des scientifiques sur le littoral du nord du Maroc. Leur étude, publiée récemment dans la revue Nature, révèle qu'il s'agit d'empreintes d'Homo sapiens datant d'environ 100 000 ans. Elles ont été laissées par au moins cinq individus, dont des enfants. L'orientation des traces indique que le groupe se dirigeait vers la mer, probablement à la recherche de nourriture et de coquillages.
Pour la paléoanthropologue belge Isabelle Crevecoeur, directrice de recherches au CNRS, contactée par RFI, ces empreintes très précieuses aident les scientifiques à mesurer le poids et la taille de ces individus. Elles apportent aussi des informations, sur leur manière de se déplacer, en marchant ou en courant. « On travaille sur des indices extrêmement maigres pour cette période-là, donc toute information est cruciale, explique-t-elle. Ces traces donnent un instantané de la vie de ce groupe humain. »
Une zone riche pour l'histoire de l'humanité
L'histoire de l'évolution humaine dans cette région du nord-ouest du Maroc est très riche. En 2017, des ossements d'Homo sapiens vieux de 300 000 ans avaient été découverts. « C'est une région qui a livré de nombreux sites, où l'on comprend qu'il y a eu une grande exploitation du milieu marin, de la faune, de la chasse, et cela, sur des centaines de milliers d'années », affirme la chercheuse.
« L'espèce Homo sapiens, à laquelle nous sommes tous attachés, a plus que probablement son origine en Afrique à différents endroits, que ce soit en Afrique de l'Est ou au Maroc. À l'heure actuelle, il n'y a plus vraiment cette idée d'une origine de l'Homo sapiens dans un lieu unique en Afrique. Il s'agirait plutôt d'une évolution de différentes populations à travers le continent, avec probablement des flux génétiques entre régions africaines, qui ont petit à petit amené à l'émergence de notre espèce », ajoute Isabelle Crevecoeur.
Et les chercheurs assurent que cette région livrera de nouveaux témoignages du passé à court terme, en particulier sous l'effet de l'érosion.
À lire aussiAu Maroc, la découverte pleine de promesses d'outils de couture préhistoriques
NewsletterRecevez toute l'actualité internationale directement dans votre boite mail
Je m'abonne