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Entretien

Thomas Pesquet de retour dans l'espace: «Je suis un vétéran maintenant»

L'astronaute français de 42 ans Thomas Pesquet s'envolera fin mars 2021 de Cap Canaveral pour rejoindre la Station spatiale internationale pour six mois. « Alpha » a été retenue pour baptiser la deuxième mission du français à bord de l'ISS, à 400 kilomètres au-dessus de nos têtes, un nom choisi en référence à Alpha du Centaure, le système d'étoile le plus proche de la Terre. Il s'élancera avec une navette construite par l'entreprise américaine Space X.

Thomas Pesquet sur RFI, le 10 octobre 2017.
Thomas Pesquet sur RFI, le 10 octobre 2017. RFI
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RFI : Comment vous sentez-vous à l'idée de retourner à bord de l'ISS, la Station spatiale internationale ?

Thomas Pesquet : Je ne vais pas dire qu'il y a moins d'excitation, mais évidemment, la première fois qu'on va dans l'espace, on a des étoiles dans les yeux. Il y a ce côté rêve d'enfant qui se réalise. Là, mon rêve s'est déjà réalisé, et même si je suis extrêmement enthousiaste, ce n'est pas pareil. La première fois que j'y suis allé [en 2016], j'étais un débutant et maintenant, je suis un vétéran ! Plus les années avancent et plus je me retrouve parmi les expérimentés.

Par exemple, je vais mieux répartir mes efforts lors de l'entraînement et ne pas chercher à tout savoir comme la première fois, puisque je sais qu'il y a certaines choses que je pourrai demander au centre de contrôle une fois là-haut. Je vais aussi me servir de mon expérience pour la partager avec des plus jeunes membres d'équipage. Et puis, il y aura un changement de taille : c'est le moyen d'accès pour atteindre l'ISS. Ce ne sera plus un Soyouz.

Vous allez décoller dans une capsule conçue par Space X, qu'est-ce que cela change ?

C'est très enthousiasmant ! Il faut bien comprendre que la phase pendant laquelle on rejoint la station ne dure qu'un jour, un jour et demi, et cela peut paraître peu comparé aux six mois de la mission dans l'ISS. Mais c'est aussi la phase où le danger est le plus important pour l'équipage. Il faut pouvoir réagir sans l'aide du centre de contrôle et être préparé au pire. Cette fois, pour rejoindre l'ISS, nous serons à bord d'une capsule Crew Dragon de Space X.

C'est très intéressant car c'est un véhicule supermoderne comparé aux Soyouz. Bien sûr, le Soyouz est extrêmement fiable, mais là, Crew Dragon, c'est vraiment un véhicule des années 2010 pour ne pas dire 2020 : il y a quatre places à bord, alors que le Soyouz ne pouvait embarquer que trois personnes. L'interface avec l'équipage se fait à partir de grands écrans plats.

C'est d'ailleurs un peu déroutant au début car lorsqu'on a une expérience de pilote on a toujours envie d'avoir des contrôles manuels, un joystick, etc. Dans le Soyouz, c'est le cas mais là pas du tout, tout se contrôle à partir d'un écran. Il faut donc se former et s'entraîner pour maîtriser cette capsule.

Allez-vous de nouveau réaliser une sortie extra-véhiculaire pendant votre mission ?

J'espère évidemment ! Mais c'est encore beaucoup trop tôt pour le savoir. J'ai eu la chance d'en faire deux la première fois, mais déjà la question pour cette nouvelle mission est : est-ce qu'il y aura quelque chose à faire en dehors de la station à cette époque-là ? Difficile à prévoir puisque, bien sûr, on ne sort que lorsque c'est strictement nécessaire. Sortir de la station, c'est toujours des risques en plus, et même si les astronautes sont toujours partants, on ne le fait pas pour leur faire plaisir.

Et si une sortie est prévue pendant la mission, il faudra ensuite décider de qui va la faire. On ne tire pas à la courte paille, et ça dépend de beaucoup de choses, notamment de l'emploi du temps de chacun et des scaphandres et combinaisons qui sont mieux adaptées à certaines personnes que d'autres.

01:04

Thomas Pesquet sur les expériences menées à bord de l'ISS

Pierre Olivier

► À lire ausi : L'astronaute Thomas Pesquet raconte ses six mois dans l'espace sur RFI

Le site web de Thomas Pesquet

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