Procès des attentats du 13 novembre 2015: que restera-t-il?

Le 29 juin 2022, la cour d'assises spéciale de Paris a rendu son verdict dans le procès des attentats du 13-Novembre. Tous les accusés ont été reconnus coupables. Les peines vont de deux ans de prison, pour la plus faible à la perpétuité incompressible, la plus lourde peine en droit pénal français. Après 149 journées d'audience, que restera-t-il de ce procès ? Nathanaël Vittrant, journaliste en charge de la justice à RFI, revient sur les moments forts.

Croquis montrant Salah Abdeslam pendant la lecture du verdict lors du procès des attentats du 13 novembre 2015, le 29 juin 2022. © Benoit PEYRUCQ / AFP

Cet épisode de Témoins d'actu s'ouvre par la description de l'ambiance qui régnait avant et pendant la lecture du verdict : « Il y avait beaucoup de monde, raconte Nathanaël Vittrant. Une ambiance à la fois légère et très tendue. Certains qui ne s'étaient pas vus depuis longtemps étaient contents de se trouver. Et puis quand les magistrats sont revenus dans la salle, il y a eu un grand silence. Il y a cette image assez forte quand même de ce destin. Du destin de ces 14 personnes qui va se jouer et en parallèle, celui des très nombreuses parties civiles, les victimes, les familles des victimes qui sont dans la salle et qui attendent que la justice soit rendue ».

Nathanaël évoque également la dignité durant tout ce procès : « J'ai vu avec Laura Martel et Marine de La Moissonnière (NDLR: qui ont aussi couvert ce procès pour RFI) une évolution au fil des audiences. Les participants à ce procès se sont apprivoisés les uns les autres. Nous avons vu des rapprochements entre parties civiles, mais aussi avec la défense et les accusés qui comparaissaient libres ».

Nous évoquons aussi la question de l'après-procès pour les parties civiles. « Il y a à la fois une part d'eux qui est contente que ce procès se termine, qu'une page se tourne, mais en même temps la peur du vide aussi. Surtout pour ceux qui étaient là presque tous les jours pendant ces dix mois. Pour certains, ces audiences ont aussi permis de reconstituer les pièces d'un puzzle. Ils se sont retrouvés. Des gens qui ne se connaissaient pas, mais qui étaient ensemble au Bataclan ou sur les terrasses, qui ensuite se sont séparés, pour se retrouver six ans plus tard dans la salle d'audience et qui vont à nouveau se séparer ». 

À la question de savoir s'il a le sentiment d'avoir vécu, en suivant ce procès, quelque chose d'exceptionnel, Nathanaël répond : « C'est une expérience assez unique. Si on m'avait dit au premier jour du procès, que je verrai des accusés et des victimes se prendre dans les bras, des moments où tout le monde se marre dans la salle, je ne l'aurais jamais cru ». 

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