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Si loin si proche

Matthew Henson, explorateur noir pionnier du Pôle Nord

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Quand le 6 avril 1909, des hommes ont atteint pour la première fois le Pôle Nord, l'histoire n’a retenu le nom que d’un seul d'entre eux: Robert Edwin Peary, ingénieur civil de la Marine et explorateur américain. À ses côtés pourtant, sur cette mer de glace, il y avait aussi 4 Inuits et un homme noir: Matthew Henson, aventurier aussi important que méconnu de l'histoire de l'exploration polaire. 

Matthew Henson est le seul à parler la langue des Inuits et sera un maillon indispensable de l’expédition de 1909, lancée par Robert E. Peary à l’assaut du Pôle Nord.
Matthew Henson est le seul à parler la langue des Inuits et sera un maillon indispensable de l’expédition de 1909, lancée par Robert E. Peary à l’assaut du Pôle Nord. © Library of Congress
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Après une première mission au Nicaragua, Matthew Henson a été dès 1891, de toutes les expéditions de Peary jusqu’au Pôle Nord géographique, finalement atteint après 7 tentatives sur plus de 23 ans. Mais à leur retour de cette expédition mythique et contestée de 1909, Peary aura droit à tous les honneurs tandis qu’Henson, son fidèle compagnon, recevra une montre, une chaîne en or et une maigre pension. Il finira gardien de parking à Brooklyn jusqu’à sa réhabilitation récente et posthume. 

Suivre la trajectoire de cette figure boréale, peu connue dans le monde francophone, c’est l’assurance d’une plongée fascinante dans de folles expéditions polaires, avec en toile de fond des enjeux fondateurs de l'Amérique moderne: la question raciale au sortir de l’abolition de l’esclavage en 1865, la course à la conquête des pôles et l’idéal d'accomplissement de la connaissance du monde, la figure mythique et persistante de «pionniers civilisateurs» qui usent souvent de la science pour arriver à leurs fins, comprendre parfois, conquérir surtout… 

À l'occasion de la publication pour la première fois en français, par l’anthropologue Kamel Boukir, de «Journal d'un explorateur noir au Pôle Nord», le journal de bord de Matthew Henson, retour sur la vie hors-norme d’un descendant d’esclaves que rien ne prédestinait à se hisser sur le toit du monde et qui a su vaincre les immensités polaires et les préjugés racistes de son époque.

Pour aller plus loin :

- «Journal d’un explorateur noir au Pôle Nord». Matthew Henson. Préface et traduction de Kamel Boukir. Éditions Zones Sensibles

- «Ultima Thulé. De la découverte à l’invasion d’un haut lieu mythique». Jean Malaurie. Éditions Le chêne.

- «Minik. L’Esquimau déraciné». Kenn Harper. Éditions Terre Humaine/Pocket.

Matthew Henson en 1953 tenant un portrait du commandant Robert E. Peary.
Matthew Henson en 1953 tenant un portrait du commandant Robert E. Peary. © Library of Congress

 

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