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Revue de presse internationale

À la Une: en Afghanistan, un an depuis les talibans

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Des talibans tiennent leur drapeau et célèbrent la première année de leur prise de Kaboul, le 15 août 2022.
Des talibans tiennent leur drapeau et célèbrent la première année de leur prise de Kaboul, le 15 août 2022. © AP / Ebrahim Noroozi
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L'Afghanistan, ce « nouveau Moyen-Âge ». Voilà qui plante le décor et avec ces mots, en Italie, La Stampa livre probablement l'un des meilleurs résumés de la situation. « Il y a un an, les talibans ont pris Kaboul, restauré la terreur et détruit les droits civils. Les femmes n'étudient pas et disparaissent de la vie publique, la moitié de la population souffre de la faim ». Témoignage dans The Independent en Grande-Bretagne : « Nous avions peur que les choses se passent mal, mais pas à ce point ».

Le sort des femmes inquiète tout particulièrement

Sombre tableau dépeint aussi par La Repubblica. Deux jours après la répression à balles réelles d'une manifestation de femmes à Kaboul, le journal italien nous explique pourquoi « la question des droits fondamentaux et des libertés individuelles est l'un des sujets les plus brûlants et les plus douloureux pour la population, en particulier pour les femmes afghanes ». Pourquoi n’ont-elles plus accès à l'éducation depuis 300 jours ? Eh bien, parce que « les talibans et les groupes religieux extrémistes en général ont peur de la prise de conscience et de l'éveil des femmes », peut-on lire. Car « dans une société où les femmes sont plus conscientes et attentives, il est plus facile de résister au conditionnement de groupe et à la pression des extrémistes sur les membres de la famille. C'est pour cela que les talibans s'opposent à l'éducation des femmes ».

Des leçons à tirer du dossier afghan

Et certains journaux déplorent encore la manière dont cette crise afghane a été gérée. En Espagne, El Mundo souligne qu’un an après, « les Européens continuent d'en tirer des leçons ».  Après la surprise du départ américain, l’Union européenne désormais « cherche son autonomie stratégique dans un monde volatile et imprévisible », analyse le quotidien.

Au Canada, The Globe and Mail estime qu'un an après, « les Afghans se sentent trahis, et craignent pour leurs vies ». Le quotidien déplore que les interprètes militaires aient été « battus alors qu'ils attendaient l'aide d'Ottawa ». Ceux qui demandent le statut de réfugiés sont « frustrés par les barrières de l'immigration, le manque de réponse », explique encore The Globe and Mail. Au point qu'un major-général à la retraite se demande : « Qu'est-ce qui ne va pas avec notre bureaucratie canadienne ? ».

L'Allemagne, elle, a accueilli plus de 15 700 Afghans, ayant travaillé pour Berlin ou des membres de leurs familles, nous dit le Frankfurter Allgemeine, mais le gouvernement affirme vouloir « accueillir des milliers d’Afghans supplémentaires » et « reproche aux talibans » la lenteur du processus. Un éditorial du Frankfurter invite pour sa part à « aider l'Afghanistan » sur place. « Après le retrait des troupes occidentales et des donateurs, l'économie afghane s'est effondrée. L'aide humanitaire d'urgence et un minimum de projets de développement devraient [donc] offrir à nouveau une perspective ». Après un an de règne des talibans, « la souffrance de la population a atteint un tel niveau que le monde ne doit pas détourner le regard, mais doit agir », exhorte le Frankfurter Allgemeine.

Les racines de l'attaque sur Salman Rushdie

À la Une dans les kiosques également, la tentative d’assassinat sur Salman Rushdie, poignardé vendredi 12 août. L’auteur des Versets sataniques va mieux. « Il a toujours le sens de l’humour », titre The Times. Le journal anglais relaie ainsi les mots du fils de l’écrivain, « soulagé » évidemment. Mais la route du rétablissement sera longue, précise The Guardian, qui affiche en Une les mots de Margaret Atwood, l’écrivaine canadienne, connue notamment pour son roman La Servante écarlate (les plus jeunes connaissent au moins son adaptation en série). Cette affaire montre selon elle que « si nous ne défendons pas la liberté d’expression, nous vivons en tyrannie ».

L’Orient-Le-Jour, de son côté, remet en perspective et nous plonge dans les racines de cette tentative d’assassinat avec un petit saut dans le temps. Il nous explique comment le Moyen-Orient « a changé de visage et de trajectoire en 1979 », avec la révolution iranienne et la naissance de la république islamique. L’Orient-Le-Jour nous explique ainsi comment l’islam chiite de l’ayatollah Khomeini a cherché à s’imposer face à l’islam sunnite. Cette « logique expansionniste » nous aide à comprendre notamment la naissance du Hezbollah en 1982, mais aussi pourquoi, en 1989, l’ayatollah Khomeini a levé une fatwa sur Salman Rushdie, « dans une volonté de s’imposer comme une référence spirituelle au-delà du monde chiite ». Salman Rushdie est donc « la victime d’une compétition qui doit déterminer qui est le plus rigoriste et le plus légitime à faire respecter la parole divine », analyse L’Orient-Le-Jour. Pour la première fois de l’histoire, affirme-t-il, l’islamisme était devenu « une question globale ». L’affaire Rushdie « a changé la donne » : « pour un écrit, pour un dessin, pour une pensée, n’importe qui et d’où qu’il vienne, peut devenir la cible d’un appel au meurtre commandité par un mouvement se revendiquant de l’islam radical. La mondialisation ne connaît aucune limite et l’islamisme ne fait pas exception ».

75 ans d'indépendance en Inde

Autre sujet dans les kiosques : l’Inde célèbre le 75e anniversaire de son indépendance. La presse indienne en fait évidemment sa Une. The Pioneer par exemple, dans sa version papier, juste au-dessus d’une pub d’Airbus souhaitant un bon jour de l’indépendance aux indiens. Il affiche les mots de la présidente indienne Droupadi Murmu qui s’est exprimée pour l’occasion, comme le veut la tradition. « L’Inde a aidé le monde à découvrir le vrai potentiel de la démocratie », en retient notamment The Pioneer. The Hindu retient également son message lancé pour défendre la démocratie indienne, critiquée.

Aux États-Unis, 75 ans après l’indépendance, le New York Times replonge dans les conséquences de « la partition sanglante » de l'Inde et du Pakistan. Et si les « fantômes » de cette partition « s'estompent », écrit le New York Times, la tournure des relations peut inquiéter. « Au fil des décennies, la ferveur nationaliste et la méfiance mutuelle ont largement remplacé les souvenirs des morts et des déplacements massifs qui ont marqué la séparation chaotique » des deux pays. Une page de l’Histoire qui n'est pas complètement tournée.

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