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Revue de presse internationale

À la Une: les divisions de la famille royale jordanienne

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Le roi Abdallah II.
Le roi Abdallah II. © Vincent Kessler/REUTERS
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Tous les ingrédients sont réunis pour faire une bonne saga, comme les aime la presse. Cette dernière se fait donc l'écho des événements du week-end en Jordanie. Le Times en Grande-Bretagne, entre autres, mais aussi Outre-Atlantique : « Le désaccord au sein de la famille royale fait trembler la Jordanie », affiche le Wall Street Journal en Une. « Un désaccord royal mis à nu. Des personnages clés arrêtés. Des rumeurs de tentative de coup d'État ratée. Une intense intrigue de palais », écrit le New-York Times. Selon le journal, rien de surprenant quand la Maison Blanche soutient le roi Abdallah, c'est un « partenaire crucial de la lutte contre le terrorisme » au Moyen-Orient.

« Parce que la Jordanie a des frontières avec la Syrie, l'Irak, Israël et la Cisjordanie occupée par Israël, le pays est considéré comme un pivot de la sécurité régionale», développe le New York Times. « Les États-Unis stationnent des troupes et des avions dans le pays, entretiennent des liens étroits avec les services de renseignement jordaniens et ils ont fourni l'année dernière plus de 1,5 milliards de dollars d'aide au gouvernement ».

Avec ça, le quotidien américain estime que ce « différend à Amman semble se jouer non seulement pour le public jordanien, mais aussi comme une guerre de relations publiques dirigée vers Washington. Le prince Hamzah a réalisé une vidéo en arabe, mais il a également pris soin d'en publier une en anglais », souligne encore le New York Times.

L'aspect prétendument « international » de cette affaire

« La Jordanie accuse le prince héritier déchu de complot étranger », lit-on en Une du Financial Times. « La Jordanie dit que la campagne de sédition a été soutenue par l'étranger », renchérit le Washington Post. Des titres qui font référence aux accusations d'Aymane Safadi, le ministre jordanien des Affaires étrangères et vice-Premier ministre qui a parlé de l’implication de puissances étrangères. Il n’a dit rien d’autre, mais il n’en fallait pas plus pour que la presse iranienne s’empare, elle aussi, de ce dossier pour alimenter sa guerre de communication contre l’Arabie saoudite.

« Un poignard dans le dos », peut-on lire en Une du Tehran Times. On sait juste dans cette affaire que deux protagonistes arrêtés aux côtés du prince Hamza possèdent la double nationalité, jordanienne et saoudienne. Bassem Awadallah et Charif Hassan Ben Zaïd ont été émissaires à Riyad, rappelle le Tehran Times. Le journal – assez fidèle à la ligne du régime iranien dirons-nous – entretient l’inimitié avec l’Arabie saoudite. Relayant plusieurs médias de la région, il accuse également les Émirats arabes unis d’être impliqués.

Or, pour prendre les pincettes qui s’imposent, il faut lire L'Orient-le-Jour. Dans ses colonnes, une chercheuse confirme les rumeurs. Cependant, pour le moment, « aucune preuve n'a été fournie à l'appui de cette affirmation, et les autorités jordaniennes elles-mêmes n'y ont pas fait allusion. »

Une autre guerre de l’information autour de l’Est de l’Ukraine

Il y a la guerre de tranchées, des combats depuis 2014 entre les ukrainiens et les séparatistes pro-russes et, à l’arrière, en effet, il y a aussi la guerre de l’information. Car en temps de conflit, faut-il le rappeler, la presse est aussi une arme.  

« Et si demain le Donbass », titre le journal russe Kommersant. « L’Est ukrainien se prépare à la guerre », écrit-il depuis Moscou. « Les violations du cessez-le-feu (…) ont cessé d'être sporadiques. La dernière semaine de mars a été la plus chaude sur la ligne de démarcation du Donbass depuis l'été dernier ».

Kommersant livre ensuite un véritable inventaire, invérifiable pour nous, mais digne d’un guide de communication militaire. Il relate par exemple la découverte, la semaine dernière de « 51 unités du groupe opérationnel et tactique ukrainien ‘Vostok’, déployés dans 14 localités. Parmi elles, les chars T-64, les BMP-1 et BPM-2, les obusiers de 122 mm, (pourtant interdits par les accords de Minsk), des canons antichars MT-12 et les systèmes de missiles sol-air Strela-10 ».

Oui, Kommersant est précis. Le journal russe affirme aussi qu’un « enfant né en 2016 » a été tué par la frappe d’un drone ukrainien dans le village d'Oleksandrivka, dans la banlieue ouest de Donetsk. « L'événement le plus choquant », estime le quotidien russe, au moment où Kiev mène « une offensive diplomatique auprès de ses alliés occidentaux ». Et cela, « pour faire porter la responsabilité » de l’escalade à Moscou, estime Kommersant.

Un son de cloche différent dans la presse ukrainienne

Le journal Segodnya, notamment, nous explique comment Moscou et Gazprom font pression : « La Russie réduit le transit de gaz par l’Ukraine », écrit-il. Et si Kommersant relayait la voix de Moscou, il est intéressant de noter que Segodnya appartient à un richissime homme d'affaires ukrainien, Rinat Akhmetov, justement originaire du Donbass. Les deux titres offrent donc deux visions diamétralement opposées du conflit.

Pour le média ukrainien, il est clair que c’est Moscou qui a mobilisé ses troupes. « Environ 28 000 hommes, déployés dans les territoires occupés de Donetsk et de Luhansk ». Et le journal s’interroge sur les raisons pour lesquelles « la Russie fait à nouveau parler les armes à la frontière ». Vladimir Poutine veut peut-être « montrer qui est le patron », réfléchit Segodnya. Le Kremlin veut peut-être « détourner l'attention de la Crimée », pour se préparer à profiter du canal de Crimée du Nord et du fleuve Dniepr. Eh oui, c'est Kiev qui contrôle les eaux du fleuve et « après tout, la péninsule de Crimée a connu une terrible sécheresse pour la troisième année consécutive », rappelle le journal ukrainien.

Il n’a pas la réponse sur les réelles motivations du Kremlin, mais pour Segodnya, c’est certain : « Si le Kremlin se lance dans une agression ouverte, une véritable guerre économique commencera ». On le voit bien, pour ceux qui en doutaient encore : oui, la guerre de l'information, elle, est bien déclarée.

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