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Revue de presse des hebdomadaires français

À la Une: le vrai-faux confinement à la française

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Des passants dans une rue de la capitale française, dans laquelle les commerces "non essentiels" ont dû de nouveau fermer, samedi 20 mars 2021.
Des passants dans une rue de la capitale française, dans laquelle les commerces "non essentiels" ont dû de nouveau fermer, samedi 20 mars 2021. © AFP - ALAIN JOCARD
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« Qui convoquer pour raconter ce premier week-end de printemps sous vrai-faux confinement ? », s’interroge Le Monde. « Coluche ? Desproges ? Kafka ? Peut-être Alfred Jarry, tant la séquence aurait amusé le créateur d’Ubu roi. […] Le dérapage s’était amorcé dès jeudi soir, 19 heures, rappelle le quotidien du soir. Jean Castex annonce à la télévision de nouvelles restrictions sanitaires afin de contrer l’épidémie qui contamine chaque jour plus de 35 000 personnes. Le Premier ministre est brouillon, on le sent mal à l’aise pour parler à la fois de "confinement" et "d’activités extérieures" – une forme d’oxymore. Après le "tous dedans", voilà le "tous dehors". Les Français n’en croient pas leurs oreilles, pointe Le Monde. Seize départements, et leurs 21 millions d’habitants, vont devoir expérimenter, dès vendredi minuit, la "troisième voie" définie par Emmanuel Macron. Le président de la République rejette, lui, le terme de "confinement" et préfère évoquer des mesures de freinage. Mais, pour paraphraser Albert Camus, à mal nommer les choses, on ajoute à la confusion. »

Mais la palme revient à la fameuse attestation, relève encore Le Monde : « deux pages qui égrènent quinze dérogations possibles au fait de rester chez soi. Le document devient la star de Twitter où l’on se souhaite "bonne chance" pour le remplir. Les hashtags #Attestation et #Absurdistan font fureur. » Finalement cette attestation sera simplifiée…

Confusions en chaîne

En tout cas, c’est « un raté qui coûte cher, relève Le Figaro. Le formulaire à quinze cases apparu samedi matin renvoyait à la logique restrictive et menaçante des premiers confinements, alors qu’Emmanuel Macron voulait faire passer une invitation à sortir. "Freiner sans enfermer", assouplir et faire confiance, prétendait-il. Surveiller et punir, rétorquait l’attestation. Laquelle signait aussi qu’on était bien dans un nouveau confinement, mot que le chef de l’État refuse d’entendre employer. »

Résultat, conclut Le Figaro, « tout cela mis bout à bout crée une impression de confusion dont l’exécutif a du mal à sortir au moment où il aurait le plus besoin de prouver qu’il ne tremble pas dans la gestion de la crise. »

Pour couronner le tout, remarque pour sa part La Charente Libre, « la foire aux questions reste ouverte… »

« Ce premier week-end de l’an 2 du Covid-19 s’est étiré dans une ambiance "fin de repas", pointe le quotidien charentais. Peut-être le besoin de compenser le régime sec et sans amis que la crise et ses vigiles nous imposent. Ainsi tout a été dit et son contraire sur le vaccin, ses priorités et ses ratés, sur le confinement qui n’est plus ce qu’il était, sur le variant qui accélère et la bonne mesure qui freinerait la course du virus. Tout désigné pour le jeu de massacre, le gouvernement ne sort pas indemne de cette kermesse. »

Une soixantaine de théâtres occupés

Du coup, ras-le-bol et colère. Avec notamment, pointe Libération, « l’occupation progressive des théâtres pour protester contre la fermeture persistante des lieux de culture. […] Le mouvement prend de l’ampleur, note le journal. On en compte désormais une soixantaine et, vu le retard pris dans la campagne de vaccination, ce chiffre pourrait augmenter. » D’autant, remarque encore Libération, que ces occupations de théâtres « agrègent les précaires de tous les secteurs : des intermittents mais aussi des étudiants, des syndiqués, des jeunes pour le climat, des soignants ou encore des victimes de plans sociaux. »

Présidentielle au Congo-Brazzaville : le huis clos

On reste avec Libération et ce reportage au Congo-Brazzaville.  « Élection présidentielle au Congo : un parfait huis clos », titre le journal. « Internet coupé par les autorités, observateurs indépendants quasi absents, principal opposant gravement malade et évacué… (on a appris sa mort cette nuit). Le scrutin d’hier dimanche devrait réélire sans surprise Denis Sassou Nguesso, trente-six ans de présidence à son actif. »

L’envoyée spéciale de Libé s’est promenée ce dimanche dans les rues de Brazzaville : « Devant un collège, relate-t-elle, un attroupement se forme pour dire combien Sassou Nguesso "a fait vieillir tout le monde", que "les retraites ne sont pas payées", que "les diplômés travaillent au marché". Mais à trois reprises, des policiers, kalachnikovs en bandoulière, nous somment de déguerpir. "C’est comme ça que ça va se passer aujourd’hui, ils vont nous chasser. On ne pourra pas venir voir le dépouillement ni les résultats affichés au bureau de vote", se désole Isaac, 55 ans. Un parfait huis clos, constate donc le journal, d’où devrait émerger un résultat prévisible : la réélection pour un quatrième mandat successif de Sassou Nguesso, 77 ans. »

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