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Revue de presse Afrique

À la Une: des élections sous verrou en Zambie

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De longues queue aux bureaux de vote (ici à Lusaka, la capitale) laissent penser à une forte participation à la présidentielle zambienne, le 12 août 2021.
De longues queue aux bureaux de vote (ici à Lusaka, la capitale) laissent penser à une forte participation à la présidentielle zambienne, le 12 août 2021. REUTERS - STRINGER
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« Alors que des millions d'électeurs se sont présentés pour voter [hier], tous les sites des réseaux sociaux populaires sont devenus inaccessibles », explique le Lusaka Times. « Facebook, la plateforme la plus populaire en Zambie, était en panne juste après l'heure du déjeuner, suivi de Twitter et de WhatsApp. Seul Signal [était] disponible via le réseau privé virtuel », nous dit encore le Lusaka Times, évoquant de nombreux utilisateurs « choqués ».

À son tour, le site News Diggers explique que « sous le choc », les électeurs zambiens l’ont été ce jeudi en remarquant que « le gouvernement avait fermé les plateformes de messagerie, alors même qu'ils faisaient la queue pour voter lors d’une élection générale cruciale ». Le site rappelle qu’en début de semaine déjà le gouvernement avait prévenu qu’il « n'hésiterait pas à invoquer les dispositions légales pertinentes si certaines personnes décidaient d'abuser d'Internet pour colporter des mensonges sur les élections ». News Diggers s’inquiète tout de même de cette coupure et, pour la « contourner », il invite carrément ses lecteurs « à télécharger et à installer des applications VPN gratuites ».

Une forte mobilisation sur fonds de violences

Un scrutin qui a visiblement connu une forte mobilisation mais sur fonds de violence. Forte participation à en croire les médias et leurs nombreuses photos montrant de longues files d’attentes devant les bureaux de vote à travers le pays. Kachepa360 nous dit même que, pour la première fois, les prisonniers ont pu voter dans les centres de détention, conformément à ce qu’avait décidé la Cour constitutionnelle en 2017. Mais une journée entachée par des violences en effet. À l’image du Zambian Eye, les journaux relaient la mort de deux membres du parti au pouvoir, à savoir le président du Front patriotique dans la province du Nord-Ouest et un frère du secrétaire permanent adjoint du parti dans cette même province.

Des meurtres qualifiés de choquants par le président Edgar Lungu, qui tente de se faire élire pour la troisième fois. « Comment pouvez-vous parler d’élections libres et équitables alors que nos adversaires ont pris cette élection comme une guerre ? », a-t-il déclaré. Des propos relayés par le Zambian Eye encore quand, en face, il faut lire la presse sud-africaine et le Daily Maverick pour lire les craintes de l’opposition. Dans le camp de l’opposant Hakainde Hichilema, comme pour les observateurs d’ailleurs, on craint « que le président Edgar Lungu utilise des incidents violents pour justifier une répression et une invalidation des résultats dans les bastions de l'opposition ».

Appels à la retenue

Les appels à la retenue se multiplient en tout cas. Dans son édito, le Daily Mail invite au calme : « Les partis politiques doivent constamment dire à leurs membres, en particulier à leurs jeunes hyperactifs, de s'abstenir de toute confrontation ». Le journal demande donc de la patience en attendant le décompte des voix. Il rappelle que les résultats devraient être connus dans les 72h suivant le vote. « Trois jours, ce n’est sûrement pas trop long pour attendre patiemment un verdict », écrit le Daily Mail. En tout cas, ce qui est sûr pour lui, c’est que « la Zambie ne devrait plus perdre de vies ».

#FreeRebecca

Dans la presse également, le sort d’une entrepreneuse de la tech arrêtée au Cameroun. Rebecca Enonchong, âgée de 54 ans est la fondatrice et directrice de AppsTech, un fournisseur qui vend depuis 1999 des applications aux entreprises. Eco Matin nous la présente comme l’un des 50 femmes les plus influentes d’Afrique, et elle « a été arrêtée dans la matinée du mardi 10 août par la gendarmerie de Douala pour outrage à magistrat », nous explique le quotidien. Une « plainte verbale du procureur général » serait à l’origine de son interpellation, lit-on. Or, depuis, le hashtag #FreeRebecca est devenu viral sur les réseaux sociaux. Un site dédié FreeRebecca.com a même été lancé. Le journal du Cameroun revient aussi sur cette affaire : il relaye les mots des proches de Rebecca Enonchong. Selon eux, elle aurait simplement demandé au procureur qu’une affaire l’opposant à son frère soit instruite par un seul enquêteur et non deux comme c’était le cas. Voilà ce qui aurait été constitutif de l’outrage.

Une affaire qui dépasse les frontières. Au Nigéria, le site TechNext s’en empare lui aussi et observe « l’indignation » générée par cette affaire. Une affaire qui embarque aussi l'ambassadeur français dans un début de polémique. Dans la presse camerounaise, on lit aussi que l’ambassadeur de France au Cameroun a partagé le hashtag #FreeRebecca sur son compte Twitter. « Un geste mal interprété » et dénoncé par certains qui parlent « d’ingérence », souligne Actu Camerounmais le site relativise avec l’opinion d’un avocat, Maître Christian Ntimbane Bomo, coordonnateur de la Société civile des réconciliateurs. Il estime pour sa part que l’ambassadeur français est dans son rôle. Pour cet avocat, en effet, l’ambassadeur défend simplement « les valeurs universelles de liberté et de droit » défendues par la France.

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