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Reportage international

Autriche: une station de ski «durable» à l'heure du réchauffement climatique

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Quel avenir pour le ski, à l’heure du réchauffement climatique ? Une question particulièrement importante en Autriche, deuxième destination mondiale de ski derrière les États-Unis. À l’ouest du pays, dans la région de Zell am See - Kaprun, une station veut montrer qu’un modèle plus durable est possible.

Les skieurs attendent la remontée mécanique du Kitzsteinhorn à Kaprun, en Autriche, alors que la saison de ski s'ouvre le 24 décembre 2020.
Les skieurs attendent la remontée mécanique du Kitzsteinhorn à Kaprun, en Autriche, alors que la saison de ski s'ouvre le 24 décembre 2020. AFP - STRINGER
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De notre correspondante à Vienne,

Dans la station de Kitzsteinhorn, les remontées mécaniques sont alimentées par de l’électricité verte et certaines des dameuses par un carburant produit à partir d’huiles végétales, censé réduire les émissions de CO2. Mais la station s’appuie aussi sur la technologie, explique son directeur Norbert Karlsböck.

« Nos technologies pour l'enneigement et la préparation des pistes sont aujourd'hui numérisées pour l’essentiel », dit-il. « Cela nous permet d’observer très précisément où il a neigé et en quelle quantité afin de ne produire que le strict nécessaire. Nous essayons, par ailleurs, d'enneiger uniquement quand les températures sont idéales. »

Des skieurs sensibles à la cause environnementale

Autre point crucial : les transports. De la gare, des bus vous amènent jusqu’au pied des pistes, c’est même gratuit si vous avez un forfait de ski. Si beaucoup des skieurs rencontrés semblaient l’ignorer, certains apprécient les efforts de la station pour promouvoir un modèle plus durable. 

« Vous pouvez prendre le bus d’à peu près n'importe où, ils sont bondés, mais c’est très facile ! Je pense que ne plus prendre la voiture au profit des trains et des bus, c'est l’avenir, surtout dans ce genre de lieu. J’espère que cela arrivera aussi en France et dans d’autres pays », souhaite un des skieurs. Pour un autre skieur rencontré, « la protection du climat est quelque chose d’essentiel. Je pense que mes petits-enfants ne connaîtront le ski que par les histoires que je leur raconterai et je me sens un peu coupable à cause de cela. Je trouve donc que c’est une bonne idée qu’ils essaient ici de changer de modèle et de moins abîmer la planète. » 

Quant à cet autre skieur : « Je suis très sensible à la protection de l’environnement, je fais donc attention aux endroits où je me rends. Je pense que la protection des glaciers est extrêmement importante, et qu’il faut donc trouver, pour le ski, un modèle plus écologique. » 

Des efforts salués

Les efforts de la station de Kitzsteinhorn sont salués par les experts comme Oliver Fritz, de l'institut Wifo, mais il faut aussi, selon lui, penser à plus long terme. Selon l'institut de météorologie autrichien, le réchauffement climatique a réduit la durée d'enneigement annuelle en Autriche de 40 jours en moyenne depuis 1961, et celle-ci va, à l’avenir, continuer à diminuer. Une donnée dont il faut tenir compte, selon Oliver Fritz. 

« Une région comme celle-ci vit en partie de son glacier. Or, il est appelé à disparaître tôt ou tard, la station de ski ne sera alors plus du tout la même. Nous devons nous demander à quoi ressemblera le tourisme dans un monde marqué par le changement climatique, y réfléchir en profondeur, et penser à de possibles alternatives aux activités touristiques auxquelles nous sommes habitués comme le ski alpin. Il reste donc beaucoup à faire. »

L’enjeu est aussi économique pour l’Autriche, pays où le tourisme représente 7,5 % du PIB et 330 000 emplois à temps plein. 

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