Accéder au contenu principal
Reportage international

Emploi de réfugiés en Autriche, le pari gagnant de l'hôtel Magdas

Publié le :

En Autriche, un hôtel viennois a fait le pari, depuis 2015, de former et d’employer des réfugiés. Depuis, le succès est au rendez-vous, l’hôtel Magdas vient d’ailleurs de déménager en plein cœur de la capitale autrichienne. 

Selon les chiffres publiés en novembre dernier, 36 000 réfugiés et détenteurs de la protection subsidiaire sont inscrits à l’AMS, le pôle emploi autrichien, en attente d’un travail.
Selon les chiffres publiés en novembre dernier, 36 000 réfugiés et détenteurs de la protection subsidiaire sont inscrits à l’AMS, le pôle emploi autrichien, en attente d’un travail. © Getty Images/iStock/JackF
Publicité

De notre correspondante à Vienne,

À l’accueil de l’hôtel-restaurant Magdas, une phrase est inscrite au mur : « Gardez l’esprit ouvert ». Ici, sur les 40 employés, deux tiers sont des réfugiés. Un choix revendiqué par la gérante de l’établissement, Gabriela Sonnleitner.

« En Autriche, il y a du ressentiment envers ces personnes. On préfère se concentrer sur leurs lacunes plutôt que de voir leur potentiel. Nous, nous avons voulu exploiter ce potentiel, c’est pourquoi nous avons ouvert cet hôtel en 2015 et cela a très bien fonctionné. En tout, nous avons permis à plus de 80 réfugiés de travailler », explique Gabriela Sonnleitner.

Elle ajoute : « Mais cela ne fait pas encore totalement partie de la norme en Autriche. S’ils candidatent, ils n’ont pas les mêmes chances que quelqu’un qui a grandi en Autriche. Certains disent : “les étrangers viennent nous voler notre travail.” Mais en réalité, nous avons suffisamment de travail et nous avons besoin de ces personnes. »

« J’ai trouvé ma place »

À la réception, Jankin Hassan accueille les clients, un large sourire aux lèvres. Ce Kurde, originaire de Syrie, travaille à l’hôtel Magdas depuis 2019, mais se souvient combien trouver une place fut difficile.

« Trouver une entreprise qui m’accepte a été dur à cause de la langue, d’une part, car je ne parlais pas aussi bien allemand qu’aujourd’hui, mais aussi en raison de mon origine », se souvient Jankin Hassan.

Il poursuit : « Cela joue, malheureusement, un rôle pour certaines entreprises en Autriche, et je trouve ça injuste, car je n’ai pas choisi ma nationalité, ni ma religion ou ma couleur de peau, je suis né avec. Au final, j’ai trouvé une place à l’hôtel Magdas et j’en suis reconnaissant, car le travail, c’est très important. Ça permet non seulement de payer son loyer et tout le reste, mais aussi de ne pas rester chez soi à ne rien faire. »

Une nouvelle vie

Mohammed Duva a dû fuir la Syrie, alors qu’il était adolescent. Réfugié en Autriche depuis 2015, il vient de trouver une place en apprentissage au sein de l’hôtel-restaurant Magdas, en tant que serveur. Travailler ici est pour lui synonyme d’une nouvelle vie.

« Les clients ici sont super ! De temps à autre il y a des personnes âgées qui n’aiment pas trop que je les serve, mais hormis ça, les gens sont très sympathiques. Ici, on se sent comme à la maison. C’est important, car les personnes venant de Syrie ont vécu des moments très difficiles, c’est mon cas. J’ai vu des choses très dures », souligne le réfugié syrien.

« C’est compliqué d’oublier, mais on essaie de faire de notre mieux pour en sortir quelque chose de positif. C’est pourquoi j’espère qu’il y aura davantage d’endroits comme l’hôtel Magdas », dit Mohammed Duva.

Selon les derniers chiffres disponibles, qui datent de novembre dernier, 36 000 réfugiés et détenteurs de la protection subsidiaire sont inscrits à l’AMS, le pôle emploi autrichien, en attente d’un travail.

NewsletterRecevez toute l'actualité internationale directement dans votre boite mail

Suivez toute l'actualité internationale en téléchargeant l'application RFI

Voir les autres épisodes
Page non trouvée

Le contenu auquel vous tentez d'accéder n'existe pas ou n'est plus disponible.