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Reportage international

Autriche: des conditions de vie difficiles pour les demandeurs d'asile

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Depuis janvier, l'Autriche a enregistré 96 000 demandes d’asile, selon le chancelier autrichien. Un chiffre qui a plus que doublé par rapport à l’an passé et qui dépasse déjà celui de l’année 2015. Pour faire face à cette affluence, les candidats à l’asile, lorsqu’ils arrivent, sont envoyés dans des « zones d’attente », installées partout dans le pays.

Des tentes dressées pour accueillir des demandeurs d'asile, à St. Georgen im Attergau, en Autriche, le 14 novembre 2022.
Des tentes dressées pour accueillir des demandeurs d'asile, à St. Georgen im Attergau, en Autriche, le 14 novembre 2022. © AP/Andreas Schaad
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De notre correspondante à Vienne,

De larges préfabriqués blancs, entourés de barrières, se dressent le long d’une route passante. C’est là que vivent 300 candidats à l’asile, le temps d’effectuer les premières démarches pour leur demande. Ce qui, vu la forte affluence actuellement, peut prendre jusqu’à 10 jours.

« Les conditions de vies sont difficiles ici », explique ce Syrien, qui préfère rester anonyme. « Il n’y a pas suffisamment de nourriture distribuée, les gens ont encore faim après, alors ils vont s’acheter eux-mêmes à manger, quand ils ont de l’argent. Il y a des douches, mais souvent plus d’eau chaude. Tout cela rend la vie difficile. »

Les Afghans et les Syriens sont actuellement les deux nationalités les plus représentées parmi ceux qui déposent une demande d’asile. Suivent les Indiens et les Tunisiens, arrivés depuis la Serbie, pays dans lequel ils ont pu entrer sans visa ces derniers mois.

C’est aussi le parcours qu’a fait Bouké Bouké Junior, depuis son Burundi natal, où sont restés sa femme et ses deux enfants. « On ne vient pas ici pour mendier ou faire n’importe quoi », assure Bouké Bouké Junior. La famille envoie quelqu’un pour leur donner quelque chose. On veut vivre dans les meilleures conditions, on veut du travail. Le travail est quelque chose de vital pour l’homme. Je veux gagner [de l’argent] de mes propres mains. »

Un manque de places dans les structures d’accueil

À quelques mètres de là, un hôtel reconverti en centre d’accueil héberge une vingtaine de Syriens qui, eux, attendent une réponse à leur demande d’asile. La plupart vivent ici depuis plusieurs mois, sans pouvoir faire grand-chose.

« Ça fait cinq mois que je suis là », explique ce Syrien que nous appellerons Salim. « Dans ce village éloigné de tout, je ne peux pas prendre de cours d’allemand ni faire de bénévolat. Je suis allé à Pôle emploi pour demander du travail, mais ils m’ont dit que tant que je n’avais pas de décision concernant ma demande d’asile, ils ne pouvaient pas m’en proposer. Ce n’est pas une vie de seulement dormir et manger. »

Partout dans le pays, les places dans les structures d’accueil manquent. Le gouvernement autrichien a donc décidé, comme en 2015, d’installer sur tout le territoire des tentes en guise d’hébergement temporaire.

Un choix critiqué par les associations qui pointent le fait que nombre de ces demandeurs d’asile ne restent pas en Autriche, mais gagnent d’autres pays européens, comme l’explique Lukas Gahleitner, de l’ONG Asylkoordination. « Actuellement, seules 20 000 personnes environ sont en procédure d’asile en Autriche et, à ce titre pris, en charge par l’État. Cela ne devrait donc pas poser problème à un pays de 9 millions d’habitants, qui est l’un des plus riches du monde. »

À côté de ces 20 000 demandeurs d’asile, l’Autriche prend actuellement en charge 56 000 Ukrainiens, dont un cinquième vivent dans des centres d’accueil dépendants de l’État autrichien. 

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