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Reportage France

Restrictions sanitaires: quand les frontaliers profitent des terrasses du Luxembourg

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Depuis bientôt six mois, les bars et restaurants sont fermés en France. Le gouvernement envisage de les rouvrir, en partie, à la mi-mai, en tout cas les terrasses. Mais certains profitent de leur proximité avec d'autres pays pour s'évader un peu. C'est le cas par exemple en Lorraine pour les transfrontaliers proches du Luxembourg, qui a ouvert ses terrasses depuis le 7 avril.

Les restaurateurs luxembourgeois, ils espèrent pouvoir ouvrir l'intérieur de leurs établissements à la mi-mai.
Les restaurateurs luxembourgeois, ils espèrent pouvoir ouvrir l'intérieur de leurs établissements à la mi-mai. © CC0 Pixabay/Contributeur
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Lunettes de soleil sur le nez, pinte de bière à proximité... Joseph savoure sa pause-déjeuner avec sa fille. Autour de lui, la terrasse est bondée. Il n’avait pas connu pareille ambiance depuis plus de six mois...

« Je suis allé récupérer ma fille entre midi et deux [heures] pour qu’on mange. Je la redépose et je repars au boulot. On peut dire que manger en terrasse au soleil, c’est appréciable. Les sandwichs, ça va bien pendant quelques semaines, mais au bout d’un moment, c’est difficile », concède Joseph.

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« Il faut les comprendre... »

Joseph travaille pourtant en France, à 15 kilomètres, de l’autre côté de la frontière, mais il n’a pas hésité à faire le déplacement. Depuis le 7 avril, difficile pour les transfrontaliers de résister à ces terrasses ouvertes. Milo est gérant d’un autre restaurant d’Esch-sur-Alzette, point de passage obligé pour les Français se rendant au Luxembourg. 

« Il y a une grande différence ! On voit tout de suite après six mois enfermés à la maison. Ils viennent quand même, mais il faut les comprendre aussi, parfois ils veulent sortir entre copains, et on est juste à côté de la frontière », déclare le gérant.

Milo vérifie tout de même que sa terrasse soit bien en ordre. Seuls les clients assis peuvent consommer. Chaque table est séparée de 1m50 et elle ne peut accueillir que deux personnes. Un peu plus si elles sont de même foyer.

« Il y a toujours cette crainte, mais j’ai tenté »

Pas de quoi freiner Julien, venu spécialement de Metz, à 60 kilomètres plus au sud. Sans motif valable pour se déplacer, pas de test PCR négatif de moins de 72 heures en sa possession, pas inquiet non plus des contrôles de police éventuels.

« J’avoue que j’ai tenté le coup. C’est vrai qu’il y a toujours cette crainte, mais j’ai tenté. Je me suis dit que ce n’était pas le week-end, cela ne m’a pas trop dérangé. On a très peu de chance de se faire contrôler, il faut dire ce qu’il y est. Clairement, c’est à proximité, l’opportunité est belle... », dit Julien.

« Un semblant de vie »

Même chose pour Céline, lassée par les restrictions qui touchent les lieux publics en France, en particulier les cafés, les bars et les restaurants. Infirmière à Luxembourg-ville, la capitale, elle traverse la frontière quotidiennement, mais n’hésite pas non plus à braver le confinement lors de ces jours de repos. 

« J’ai fraudé. J’avoue que je n’ai pas fait d’attestation, à force on ne la fait plus. Nous en France, c’est bloqué. La vie sociale c’est quelque chose qui manque. On est à côté de la frontière, ce serait bête de ne pas en profiter. C’est un semblant de vie, ça fait du bien », déclare Céline.

Une bouffée d’oxygène avant éventuellement que certaines restrictions ne soient levées dans quelques semaines en France. Quant aux restaurateurs luxembourgeois, ils espèrent pouvoir ouvrir l’intérieur de leurs établissements à la mi-mai.

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