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Reportage Afrique

Trente ans de démocratie en Afrique du Sud: l’État de droit et la Constitution, fiertés du pays [3/3]

Publié le :

Le 27 avril 1994, tous les Sud-Africains étaient appelés à participer aux premières élections libres. Nelson Mandela allait être élu, mettant fin au régime d’apartheid. Une nouvelle Constitution serait ensuite écrite, protectrice de tous les Sud-Africains et présentée comme la plus progressiste du continent africain. La loi fondamentale est protégée par la Cour constitutionnelle, un monument important au centre de Johannesburg et dans le cœur de ses habitants.

Une vue de la Cour constitutionnelle de Johannesburg qui a été construite sur une ancienne prison où Mahatma Gandhi et Nelson Mandela ont été brièvement incarcérés . (Image d'illustration)
Une vue de la Cour constitutionnelle de Johannesburg qui a été construite sur une ancienne prison où Mahatma Gandhi et Nelson Mandela ont été brièvement incarcérés . (Image d'illustration) Getty Images - pilesasmiles
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De notre correspondant à Johannesburg,

C’est journée porte ouverte à la Cour constitutionnelle. Un groupe scolaire venu de Soweto, encadré par le Bukho Bami Youth Centre, prend place sur les bancs de la Cour. Les adolescents s’amusent à imiter les juges. Leur professeur appelle au calme et interroge ses élèves. L’un d’eux, Kamogelo Selemela, connaît très bien le rôle de la Cour constitutionnelle, même le nom de son président. « Si le gouvernement veut ajouter une loi à notre Constitution, il doit passer par les juges, comme Raymond Zondo. Et ils ne doivent pas seulement écouter le gouvernement, mais ils doivent aussi regarder les intérêts des citoyens Sud-Africains. »

Ses camarades l’applaudissent en claquant des doigts. Son professeur, Daluxolo Magamdela, y voit un rapport particulier des Sud-Africains avec la politique. « Pour eux comme pour les Sud-Africains, la politique joue un rôle très important dans leur vie, donc même de manière inconsciente, ils savent qui dit ça et qui fait quoi. »

 Un lieu symbolique

La Cour constitutionnelle a été construite sur le site d’une ancienne prison où ont été brièvement incarcérés Mahatma Gandhi et Nelson Mandela. « Du pire peut naître le meilleur », souligne Lorraine Mhlari, guide touristique. « La Cour a été construite ici pour la rendre accessible et ouverte à tous. C’est un lieu de transparence pour montrer qu’il n’y a rien à cacher dans notre Constitution. »

La Cour constitutionnelle a beaucoup fait parler d’elle quand elle a condamné l’ancien président Jacob Zuma à 15 mois de prison pour outrage à la justice en juin 2021. Ce jugement était un signe d’indépendance, rappelle Lesego More, de la fondation Democracy Works. « Notre Cour constitutionnelle peut être saisie pour des affaires qui contestent les décisions de l’exécutif, du président et de son gouvernement. Et elle peut juger en défaveur du président. C’est la preuve d’une Constitution qui promeut l’État de droit, les droits de l’homme, qui tient les gens responsables de leurs actions. Et qui nous garantit des élections crédibles, c’est très important, donc c’est un document dont on est très fiers. »

Les prochaines élections auront lieu le 29 mai et la Cour constitutionnelle a déjà été saisie pour statuer sur la validité de la candidature de Jacob Zuma.

À écouter aussiTrente ans de démocratie en Afrique du Sud: quels résultats pour la politique de logements sociaux? [2/3]

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