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Reportage Afrique

À Abidjan, le monde entier vient programmer les arts du spectacle africain

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Le Marché des arts du spectacle africain d'Abidjan (MASA) est un marché professionnel couru dont le point d’orgue cette année a été les rencontres « B to B », en tête-à-tête entre artistes, musiciens, comédiens, conteurs ou danseurs et des professionnels, propriétaires de salle ou programmateurs de festival. Point d’orgue, car ce jeudi matin, jour des rendez-vous pro, la salle des rendez-vous n’a pas désempli… Résultat, 300 à 350 rendez-vous professionnels en une matinée.

Le groupe Fientan du Burkina Faso, composé de personnes sourdes et muettes, présente une danse contemporaine lors de la 13e édition du Marché des arts du spectacle africain (MASA) au Palais de la culture d'Abidjan, le 17 avril 2024.
Le groupe Fientan du Burkina Faso, composé de personnes sourdes et muettes, présente une danse contemporaine lors de la 13e édition du Marché des arts du spectacle africain (MASA) au Palais de la culture d'Abidjan, le 17 avril 2024. AFP - ISSOUF SANOGO
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Cette année, à Abidjan en Côte d'Ivoire, de mémoire de MASA, on avait jamais vu autant de monde. Une vraie ruche avec des rendez-vous toutes les douze minutes en tête-à-tête dans la salle Christian Lattier. « Cette fois-ci, les chiffres ont été triplés ! s'exclame Ousmane Boundanoé, co-organisateur de ces rencontres professionnelles. Nous sommes passés d'une trentaine à près de 115 programmateurs ou d'acheteurs de spectacles qui viennent de tous les continents : de la Corée, du Japon, de la Chine, de presque-toute l'Europe, des États-Unis, du Canada, des pays d'Afrique notamment anglophone, Kenya, Afrique du Sud... », énumère-t-il avec fierté.

Un succès qui est aussi lié au système informatique mis en place : « Les inscriptions sont faites depuis près d'un mois à travers une plateforme qui a très bien fonctionné. En fonction de la discipline, ils prenaient des rendez-vous et les rendez-vous ont généré des agendas. Nous, nous étions chargés de faire en sorte qu'ils puissent se voir physiquement et qu'ils puissent échanger sur les propositions qu'ils ont eues et aussi sur les intérêts des autres », détaille Ousmane Boundanoé.

À écouter aussiAu MASA d'Abidjan, artistes et spectateurs font leur marché

Et c’est ainsi qu’un Ouagalais, Boniface Kagam-Bega, directeur du festival « Rendez-vous chez nous » a rencontré pour la première fois une troupe de danseur bobolais à Abidjan : « J'avais entendu parler du spectacle, mais je ne l'avais pas vu. Ils viennent de Bobo-Dioulasso. Au-delà du handicap, c'est un spectacle avec des sourds-muets que j'aimerais vraiment programmer en novembre au Burkina Faso. Moi, je suis à Ouagadougou. Le chorégraphe, je l'ai raté à Lyon il y a quelques mois. La dernière fois, je lui disais : "Bon, c'est Abidjan qui va nous permettre de nous rencontrer et que Bobo-Dioulasso vienne jouer à Ouagadougou », raconte-t-il, amusé.

L’un des problèmes majeurs de ces négociations de contrats, c'est le coût du transport pour aller jouer à l’étranger. Comme l'explique Manandilu Zanatzua, du groupe de musiciens malgaches Masabao : « Concernant le déplacement, les programmeurs disent toujours "Madagascar, c'est un peu loin". Donc, on a des problèmes de transports comme cela. »

Pour aider les artistes de la sélection MASA, les organisateurs ont décidé de mettre en place un Fonds d’aide à la mobilité qui permettra de participer au coût du transport. C’est ainsi que les Ivoiriens du groupe Zolo de Koriani, près d’Odienne, partiront en mai prochain à Caracas pour montrer aux Vénézuéliens leur technique de danse patrimoniale.


Le Circus Baobab triomphe avec son spectacle Yongoyély

C’était l’une des spectacles les plus attendus au Masa d’Abidjan jeudi 18 avril. La troupe guinéenne de Cirque « Circus Baobab », l’une des compagnies pionnières et majeures du continent, a présenté son tout nouveau spectacle « Yongoyéli ». Une performance d’acrobates féminines pleine d’espoir et de joie autour d’un sujet grave : l’excision.

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Circus Baobab sur la scène du Masa

Le fouet des Guinéennes du Circus Baobab claque dans l’air et déchire les chairs comme une lame aiguisée qui brûle le sexe des femmes excisées…
Le fouet des Guinéennes du Circus Baobab claque dans l’air et déchire les chairs comme une lame aiguisée qui brûle le sexe des femmes excisées… © Frédéric Garat/RFI
Les acrobates du Circus Baobab au Masa d'Abidjan, le 18 avril 2024.
Les acrobates du Circus Baobab au Masa d'Abidjan, le 18 avril 2024. © Frédéric Garat/RFI

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