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Reportage Afrique

Tchad: malgré la transition, la jeunesse est restée gangrénée par le chômage

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Au Tchad, une des principales frustrations de la population, c’est le difficile accès des jeunes au marché de l’emploi. Le faible tissu économique ne permet pas d’inclure la masse des jeunes, notamment diplômés, qui se retrouvent sans emploi. Sur ce point, beaucoup estiment que la transition a échoué.

Photo d'un marché dans la capitale tchadienne, Ndjamena.
Photo d'un marché dans la capitale tchadienne, Ndjamena. © Issouf Sanogo / AFP
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De notre envoyé spécial à Ndjamena,

Étudiante en licence de communication des entreprises, Charlotte s’interroge pour l’après-diplôme, partagée entre confiance en elle et inquiétude face à un marché de l’emploi verrouillé.

« Ici au Tchad, pour trouver un travail, c'est un peu difficile. Si tu n'as pas quelqu'un qui travaille quelque part et quelqu'un avec qui tu peux te mettre en contact pour avoir un emploi, ça ne fonctionne pas du tout », pense l'étudiante. « Nous avons des dirigeants qui ne font pas leur boulot, ils ne pensent qu'à eux alors que les jeunes sont dans les rues et n'ont rien. Ils font des promesses, mais rien de bon jusque-là », poursuit Charlotte.

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Avec l’augmentation de la population, les rangs des jeunes diplômés sans emploi grossissent. Il faut donc se débrouiller, explique Hamza.

« Il y a beaucoup de jeunes qui font les "clandos". On les appelle communément les "clandoman". À part ça, même au marché, il y a les jeunes diplômés qui font les activités appelées "ngoundja", les ventes de friperie, tout ça. Ils font ça au marché et c'est partout comme ça », décrit-il.

Faute de trouver un travail après son master, Hamza s’est décidé à lancer une entreprise de sérigraphie avec l’aide de son oncle. « On est là encore, on entreprend au quartier comme ça. Mais c'est difficile l'entrepreneuriat, même ici au Tchad, tant que tu n'as pas un réseau autour de toi. Ce sont les amis, les frères, les cousins.... Ce sont eux qui viennent payer ta marchandise. »

« La jeunesse tchadienne en a marre des promesses »

Ancien activiste dans la société civile, Casimir rêve de monter une chaine vidéo. Il déplore la situation actuelle de la jeunesse.

« Nous avons deux choses à faire. D'abord la volonté politique : par exemple, ici, il y a l'intégration qui s'annonce. Il faut respecter l'égalité des chances et également encourager les investisseurs », soutient Casimir, qui ajoute : « Il faut un climat de paix. Nous, la jeunesse tchadienne, on en a marre des promesses. À un moment donné, on risque même de créer une institution de promesses ici au pays », souffle-t-il.

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La fonction publique ne suffit pas, et le secteur privé est trop faible. Le gouvernement reconnait un problème social de fond. Son porte-parole Abderramane Koullamalah souligne que la transition n’a pu affronter tous les défis.

« Si la politique d'insertion des jeunes a été ignorée durant plusieurs années, ce n’est pas au président Mahamat Idriss Déby qu'il faut rendre comptable de ça. Il a recruté énormément de jeunes dans la fonction publique. La fonction publique ne peut pas être un endroit pour faire du recrutement, parce que nous allons faire exploser le budget de l'État. »

Les jeunes diplômés sans emploi espèrent que le sujet prendra une place majeure dans les programmes des candidats à la présidentielle du 6 mai.

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