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Reportage Afrique

Tchad: quand les délestages plombent la vie quotidienne des usagers

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Les difficultés d’accès à l’électricité sont un souci de longue date à Ndjamena. Beaucoup estiment que la situation ne cesse d’empirer, et craignent de passer des semaines difficiles, alors qu’on entre dans la période la plus chaude de l’année, et que la période du ramadan approche.

Jacques, étudiant, devant son panneau solaire.
Jacques, étudiant, devant son panneau solaire. © François Mazet / RFI
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De notre envoyé spécial à Ndjamena,

L’air brassé par le ventilateur du petit salon de Khonon est un soulagement, alors que la température dépasse les 40°C dans le quartier Madagascar de Walia. Ce petit confort, ce professeur de karaté ne le doit qu’à lui-même. Il a longuement économisé pour une installation solaire.

« C'est difficile d'avoir l'argent. Chez nous, ici, le travail, ce n'est pas facile d'en avoir. L'électricité chez nous, c'est déjà un luxe. Même si tu as l'électricité, ça veut dire qu’à la fin du mois par exemple, on te donne une facture ou tu n'arrives même pas à payer et tu n'as même pas le jus, encore. Donc le mieux c’est d’avoir des panneaux, tu es tranquille », explique Khonon.

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Pas de courant malgré les travaux

Au milieu de la rue, des poteaux et des câbles électriques posés voici quatre mois par la Société nationale d’électricité. Les riverains ont cotisé pour l’installation, mais il n'y a toujours pas de courant, nous explique Jacques, le neveu de Khonon. Il habite juste en face.

« Les câbles sont passés, mais jusque-là, la SNE n'est pas encore revenue pour pouvoir donner la connexion dans chaque concession. Nous nous sommes décarcassés pour avoir des dizaines de millions [de francs CFA], faire passer des dizaines de poteaux et nous sommes encore sans jus », constate Jacques.

Étudiant, il a pu s’offrir un panneau avec ses petits boulots, mais pas encore la batterie qui lui permettra de travailler après le coucher du soleil.

« [Pour] les études, il faut aussi faire des recherches à côté, il faut aussi rédiger des devoirs, il faut faire des traités, des exposés... Et l'électricité, c'est un luxe, comme on l'a dit. Ce n’est pas facile d'avoir l'électricité et même en journée. Même à l'université, il n'y a pas de l'électricité tous les jours, il faut amener 100 francs ou 200. Charger à la cabine, cela devient trop coûteux et trop pesant pour moi. Je me suis dit qu'il faut que j'économise petit à petit, on va tasser la ceinture, on va dormir aussi affamés pour ne serait-ce qu’avoir de l’électricité », indique l'étudiant.

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Vers des améliorations les prochaines semaines ?

Augmentation de la population et étalement urbain, générateurs trop peu nombreux, en panne ou en maintenance, mauvaise gestion et détournement de carburant… Les causes des délestage sont nombreuses. Les autorités promettent des solutions depuis des années.

Ministre de l’Énergie depuis janvier, Louise Ndougonna Mbakasse Riradjim le reconnait, mais elle espère des améliorations dans les prochaines semaines. « Il y a deux grands projets, un à Gassi et un autre à Djermaya. Les deux doivent produire 62 mégawatts, le tiers du besoin en électricité de la ville de Ndjamena. En mars, ce n'est pas possible de les avoir, ça sera en avril en pleine canicule », déclare la ministre.

Selon elle, plusieurs partenariats avec des entreprises privées sont en cours de finalisation pour produire de l’électricité supplémentaire, notamment via des champs solaires.

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