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Reportage Afrique

À Bangui, les victimes des inondations racontent leur grande précarité

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Selon les autorités centrafricaines et la Croix-Rouge, les inondations de juillet et août à Bangui auraient fait entre 20 000 et 25 000 sinistrés. Beaucoup se trouvent toujours dans la précarité, soit dans les décombres de leur maison, chez des proches ou dans des églises et des écoles de quartier. Rencontre avec des sinistrés dans le 6e arrondissement de la capitale, à l’occasion d’une distribution d’aide humanitaire.

Gbedi Manuella, une veuve, mère de cinq enfants, cherche ses effets personnels dans les décombres de sa maison, détruite par les inondations à Bangui, le 23 juillet 2022.
Gbedi Manuella, une veuve, mère de cinq enfants, cherche ses effets personnels dans les décombres de sa maison, détruite par les inondations à Bangui, le 23 juillet 2022. © AFP/Barbara Debout
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De notre envoyé spécial à Bangui,

« Quand il a plu, l'eau est venue et est entrée dans ma maison. J'ai trouvé une planche, j'ai mis ma famille dessus et je les ai poussés en nageant. » Une fois de plus, Gbomango Legrand, secrétaire général de la Croix-Rouge du 6e arrondissement, se trouvait aux premières loges pour voir les pluies diluviennes ravager son quartier, laissant une dizaine de corps sans vie.

S’il a pu regagner sa maison, rongée par les infiltrations, pour d’autres, il ne reste plus rien. « Le canal était déjà plein, l’eau a débordé, et aujourd’hui la maison est très abîmée. La télévision, les cahiers, tout est parti… Je suis avec ma femme et mes sept enfants. La Croix-Rouge nous a donnés des bâches, on les a attachées et on dort dessous », raconte Brice.

Face à des inondations de plus en plus fréquentes, certains demandent des solutions. « L'aide que nous avons reçus jusque-là ne suffit pas à atténuer nos souffrances, regrette Jean-Noël, qui dort sous une bâche chez un ami. Il nous faut des matériaux pour reconstruire nos maisons, et puis il faut des travaux pour faire des canalisations et évacuer les eaux. »

► À lire aussi : Centrafrique: la Croix-Rouge au secours des sinistrés des inondations de l'été

Les causes de ces inondations sont bien connues, rappelle David Angbaga, président du comité local de la Croix-Rouge : « Les collectes des ordures ne sont pas faites normalement. Les gens versent les déchets dans les caniveaux et autres. Tout ça, ça bouche les canaux d'évacuation d'eau pour aller vers l'Oubangui. »

Les autorités reconnaissent les problèmes d’urbanisme et disent réfléchir à des solutions pérennes. « Il y a également certaines personnes qui sont parties s'installer ou ont construit des maisons d'habitation dans des zones marécageuses, inondables, observe Auguste Malogolo, directeur de l’action humanitaire au ministère du même nom. Il faudrait les sensibiliser. Et le gouvernement est en train de voir dans quelles mesures relocaliser ces personnes qui se sont installées dans ces zones marécageuses. »

Le gouvernement a récemment validé une stratégie nationale de réduction des risques de catastrophes et d’adaptation au changement climatique, afin de mettre en place une coordination plus efficace et plus rapide de la réponse humanitaire.

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