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Reportage Afrique

Sahara occidental [3/5]: l'hôpital national de Rabouni face aux pénuries

Publié le :

Troisième volet de notre série dans les territoires administrés par la RASD, la République arabe sahraouie démocratique. À l’hôpital national de Rabouni, en raison de la pandémie de Covid-19, les missions médicales étrangères se sont arrêtées, à l’exception de quelques médecins cubains. Ce qui ajoute de la précarité à une situation où manquent déjà moyens matériels et médicaments.

Le directeur de l'hôpital national de Rabouni, Mohamed Fadel Hniya.
Le directeur de l'hôpital national de Rabouni, Mohamed Fadel Hniya. © RFI/François Mazet
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De notre envoyé spécial à Rabouni, 

Un bloc opératoire et une salle de réveil déserts. C'est la norme depuis début 2020 à l'hôpital de Rabouni. Les voies aériennes fermées, les différents chirurgiens français, espagnols ou italiens qui viennent régulièrement opérer ou former des médecins locaux ne peuvent plus gagner les camps. 

Parmi les spécialités touchées par la pénurie : l'oncologie, l'oto-rhino-laryngologie, l'anesthésie ou encore la gynécologie. A la maternité, les sages-femmes accompagnent les femmes lors des accouchements, sans supervision obstétrique. 

Une petite fille, Mwena, vient à peine de naître. Visiblement éprouvée, sa mère assure que tout s'est bien passé. « Dieu merci ça va. Même pour mon premier enfant, malgré la césarienne, tout s'était bien passé ». Lelah, la sage-femme, affiche un sourire satisfait : « Je suis consciente de ma mission ici. Il manque du monde, mais on fait au mieux. Pour cette petite-fille là, tout s'est bien passé, mais nous avons aussi des cas d'hépatites, alors il faut référer les mères à Tindouf avant la phase d'accouchement. »

► À écouter aussi : Sahara occidental: la fête de l'Unité, moment de transmission

Des manques en oxygène et en médicaments

Manquent aussi de l'oxygène et des médicaments, nous explique Mohamed, infirmier, alors que deux patients atteints de bronchites sont branchés aux rares bouteilles disponibles.

Nous avons toujours des gens avec des problèmes respiratoires, d'ailleurs aujourd'hui il n'y a que ça. Mais il nous manque des appareils de ce type pour oxygéner les patients, alors que c'est indispensable. On manque aussi de médicaments, en particulier d'antibiotiques et d'anti-inflammatoires. Nous n'en avons pas assez, et pas de tous les types nécessaires alors que selon les maladies, il faudrait pouvoir adapter le traitement car il y a des groupes d'antibiotiques.

Une situation sanitaire qui reste acceptable pour le directeur de l'hôpital

5.000 personnes passent ici chaque mois, mais les 70 lits d'hospitalisation ne sont jamais remplis. 17 sont occupés à notre passage. Grâce aux différentes campagnes vaccinales, à l'éducation et au climat sec, le directeur de l'hôpital national Mohamed Fadel Hniya assure que la situation sanitaire est acceptable. Demeurent néanmoins les maladies chroniques comme le diabète, ou encore l'anémie, qui touche la moitié de la population des camps. 

En cas d'urgence, les médecins sahraouis doivent faire transférer leurs patients en Algérie, ou encore en Europe, comme l'a été le président de la RASD Brahim Ghali vers l'Espagne le 18 avril après avoir développé une forme grave de Covid-19.

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