Encore une semaine difficile pour la droite. Les régionales devaient relancer la famille, elles sont entrain de la fracturer. À un mois du premier tour, la droite broie du noir.
Moral en berne chez les élus Les Républicains (LR). Après deux semaines de psychodrame en Provence-Alpes-Côte d'Azur et ce qui ressemble bien à un accord, même s'il s'en défend, entre Renaud Muselier, le président sortant de droite, et La République en Marche, les responsables LR sont K.O.
« On montre un visage pathétique » commente un cadre. « Comment voulez-vous que nos électeurs se mobilisent après tout ça ? » renchérit un député qui prédit une forte poussée du Rassemblement national (RN) les 20 et 27 juin, alors que ces élections territoriales devaient permettre à la droite de se refaire. Pour mieux aborder la présidentielle 2022. Écœurés, certains élus, comme le maire de Cannes, David Lisnard, se mettent même en retrait de la campagne. « Ce mauvais feuilleton tourne [...] à la pantalonnade », écrit l'édile.
Derrière la crainte des régionales, la sombre perspective de 2022
En on, on fait mine de croire aux chances de la droite en 2022. « Qui aurait prédit la victoire d'Emmanuel Macron en 2022 ? » répète façon méthode coué le patron du parti, Christian Jacob. Mais en off, le ton est différent. Plusieurs responsables LR disent d'ailleurs ouvertement croire à une victoire de Marine le Pen, considérée comme longtemps impossible. « Si l'élection avait lieu aujourd'hui, je pense qu'elle gagnerait », prévenait cette semaine un influent maire LR.
Pas de candidat naturel
Pourquoi ? Car la droite n'a toujours pas d'incarnation. « Il y a un espace entre Emmanuel Macron et Marine le Pen », mais la droite n'a pas trouvé son Nicolas Sarkozy de 2012.
Il y a bien des prétendants mais tous ont des ennemis. Xavier Bertrand s'est lancé et fait du scrutin des régionales un test. « Mais ça risque d'être juste dans les Hauts-de-France, et puis il est détesté. » Valérie Pécresse fait elle aussi un pas de plus cette semaine dans Le Point. « Elle a musclé son discours, c'est bien » mais « elle a une longueur de retard ». Michel Barnier a fait parler de lui depuis qu'il a bouclé le Brexit. « Il ne fait pas rêver. » Ou encore Laurent Wauquiez, qui croit au trou de souris. « Si c'est ça notre solution, c'est dramatique », tacle un ancien patron du parti.
Des prétendants mais autant de petites chapelles prêtes à se dézinguer. « La primaire, si elle a lieu, va nous faire mal », s'inquiète un parlementaire. « Une primaire avec 50 000 adhérents, mais quelle serait sa légitimité ? », tacle un ancien ministre LR. À un mois des régionales et à un an de la présidentielle, la droite a le moral dans les chaussettes !
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