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Le monde en questions

Le trumpisme sera-t-il plus pérenne que Donald Trump?

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Le 8 novembre dernier, les élections de mi-mandat ont eu lieu aux États-Unis. Des élections marquées par une poussée des républicains face à des démocrates qui ont bien résisté. C’est donc la déception pour Donald Trump. Et la question que l’on se pose : «Le trumpisme est-il un phénomène lié à la personne de Donald Trump ou une évolution en profondeur du Parti républicain aux États-Unis ? »

L'ancien président Donald Trump interrogé par un journaliste le 8 novembre 2022 à Palm Beach, en Floride (image d'illustration).
L'ancien président Donald Trump interrogé par un journaliste le 8 novembre 2022 à Palm Beach, en Floride (image d'illustration). AP - Andrew Harnik
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C’est sans doute un peu les deux car incontestablement l'émergence du phénomène Trump a profondément marqué le parti républicain. Donald Trump a réussi à transformer une tendance minoritaire au sein de ce parti en un mouvement majoritaire. Au point que le Parti républicain aujourd'hui fonctionne un peu comme une secte qui n'osait plus remettre en cause la parole et en l'occurrence bien souvent les foucades de son gourou. 

Ce courant minoritaire, jusqu'à Trump, représentait des petits blancs, souvent en milieu rural, en crise identitaire profonde, se sentant oubliés et humiliés par les élites progressistes et mondialistes incarnées par la capitale fédérale, Washington. Avec Trump, ils ont trouvé leur porte-voix.

► À lire aussi: États-Unis: les médias du groupe Murdoch se détournent de Donald Trump

Dans leur grande majorité, ces trumpistes inconditionnels campent sur des positions ultra-conservatrices sur les questions de société - ils sont contre l'avortement, les droits des LGBT+, l’immigration, ce sont de farouches défenseurs du port d'armes, et ils adhèrent bien volontiers aux théories complotistes. Ils détestent les médias traditionnels, ceux que Trump appelle les « médias fake News », et restent persuadés en majorité que l'élection de Joe Biden a été volée. 

Des « MAGA » décomplexés

Ils se retrouvent donc totalement dans les positions de l'ex-président et adorent son slogan « Make America great again » (Rendre sa grandeur à l'Amérique). L'acronyme de ce slogan, « MAGA », a fini d'ailleurs par les désigner et ils le revendiquent.

Avant les élections de mi-mandat, les sondages et de nombreux experts donnaient les candidats « MAGA », très souvent soutenus activement par Trump, comme gagnants. Plus globalement, on annonçait un tsunami républicain à la Chambre des représentants et une victoire possible au Sénat. Et puis, les urnes ont parlé, et le résultat, c’est plutôt une vaguelette républicaine dans un scrutin traditionnellement défavorable au pouvoir en place. Oui, les républicains vont reprendre le contrôle de la Chambre des représentants, mais avec quelques sièges d’avance seulement. Et la bataille demeure incertaine pour le Sénat.

Le trumpisme sans Donald

Du coup, à l'intérieur même du camp républicain, c'est un peu la douche froide avec aussi des débuts de règlements de comptes. Et si Donald Trump, investi tambour battant dans cette campagne, n'était pas le « Winner », le gagnant qu'il prétend ? Défaite à la dernière présidentielle, victoire très limitée et décevante lors de ces « midterms », le doute assaille nombre d'électeurs et d'élus républicains.

Le trumpisme semble pouvoir durer, mais peut-être sans Donald Trump. Déjà, un homme lui fait de l'ombre : le gouverneur de Floride Ron DeSantis, triomphalement réélu. Et qui a glissé au soir de sa victoire, les mots suivants : « Le combat ne fait que commencer ».

Et voici que l'ancien vice-président de Trump, Mike Pence, s'apprête à publier mardi prochain un livre où il raconte les pressions qu'il a subies de la part de son patron et de son entourage pour refuser de reconnaître le résultat de la dernière présidentielle. Mardi, le jour même où Trump doit faire une « annonce importante », selon ses propres mots. Comme l'écrivait Voltaire : « Gardez-moi de mes amis, mes ennemis, je m'en charge ! »

► À écouter aussi : «Midterms» aux États-Unis: «Finalement, Donald Trump a perdu les élections»

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