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Le monde en questions

En Israël, la stabilité introuvable ?

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Des élections générales anticipées vont se dérouler en Israël mardi 1er novembre. Les cinquièmes en trois ans et demi. Ce scrutin pourra-t-il permettre une stabilisation du système politique israélien ? 

Une vue de la Knesset, le Parlement israélien. Des élections anticipées vont avoir lieu le 1er novembre 2022 pour renouveler le Parlement.
Une vue de la Knesset, le Parlement israélien. Des élections anticipées vont avoir lieu le 1er novembre 2022 pour renouveler le Parlement. © Menahem Kahana/AFP
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Malheureusement la réponse est plutôt non, même si chaque élection peut réserver son lot de surprises. La vie politique en Israël est parasitée depuis quelques années à la fois par l’éclatement et la radicalisation du système et des acteurs politiques. 

L’éclatement : fini le temps où travaillistes et conservateurs du Likoud faisaient la pluie et le beau temps à la Knesset, le Parlement israélien. Aujourd’hui, la gauche traditionnelle est en difficulté, le Likoud reste le premier parti, mais de façon beaucoup moins dominante qu’auparavant. Il réunit environ 25 à 30 % des suffrages. 

► À lire aussi : Israël: la coalition au pouvoir annonce la dissolution du Parlement

Face à lui, la formation centriste du Premier ministre sortant Yaïr Lapid Yesh Atid – « il y a un futur » –, devenue minoritaire au Parlement au début de l’été, d’où la convocation de ces élections anticipées. Et puis, en coalition avec les uns ou les autres selon les circonstances, il y a les partis religieux ultra-orthodoxes, les formations ultra-nationalistes et les partis qui représentent les Arabes israéliens. 

L’éloignement des accords d’Oslo

À cet éclatement s’ajoute la radicalisation des hommes politiques, même au centre. On est très loin des années 1990 lorsque l’esprit des accords d’Oslo faisait qu’une bonne partie des Israéliens était prête à une solution à deux états avec les Palestiniens. Oslo était un premier pas important qui n’a jamais été suivi du deuxième puis du troisième. Bien au contraire, on assiste depuis le tournant des années 2 000 à un durcissement sécuritaire de la classe politique et de la société civile.

► À lire aussi : Accords d'Oslo : les raisons d'un échec vues par deux négociateurs

Du coup, puisque la perspective d’un État palestinien est plus que jamais dans les limbes, et bien en Cisjordanie occupée et à Gaza, la colère et le désespoir des jeunes générations se traduisent par un recours à la violence qui entraîne une riposte des soldats israéliens, dans un engrenage sans issue. 

Des formations nationalistes courtisées

Cette situation profite de plus en plus aux formations nationalistes comme celle d’Itamar Ben Gvir, qui pourrait arriver en troisième position à l’issue des élections mardi prochain. Ben Gvir séduit les jeunes générations, lassées de l’immobilisme et de l’instabilité. Il n’hésite plus à dire qu’il faut occuper définitivement la Cisjordanie pour en faire une partie d’Israël après en avoir chassé les presque 3 millions de Palestiniens qui y vivent au milieu de 500 000 juifs reclus derrière les grillages de leurs colonies.

On est là, et à cela s’ajoute la soif de revanche de Benjamin Netanyahu, prêt à s’allier à cette extrême droite pour retrouver une majorité à la Knesset, assouvir sa soif de revanche et aussi tenter de se voir accorder une immunité pour échapper à ses procès pour corruption. Face à lui, Yaïr Lapid espère tout de même l’emporter avec là aussi une large coalition, à l’exception des partis nationalistes.

L’un de ces deux blocs parviendra-t-il à former une majorité à la Knesset ? Cela s’annonce, hélas, une nouvelle fois très compliqué.

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