Joe Biden reprend la main dans la campagne électorale

La presse américaine, à l’exception des journaux républicains, salue le discours sur l’état de l’Union prononcé hier (7 mars 2024) par Joe Biden. Plus que le traditionnel de politique présidentiel, ce rendez-vous a été l’occasion pour Joe Biden de se positionner comme candidat et de marquer son entrée en campagne avec un discours très offensif.

Le président des États-Unis Joe Biden, lors de son discours sur l'état de l'Union, le 7 mars 2024. © via REUTERS - SHAWN THEW

Le président américain s’est montré déterminé, très critique à l’égard de Donald Trump qu’il a toujours désigné comme son « prédécesseur » et jamais par son nom. Pari réussi, selon les médias, CNN voyant même dans ce discours le « meilleur de toute la vie » de Joe Biden. C’est en tout cas le meilleur de sa présidence, analyse Françoise Coste, professeure d’Études américaines à l’Université Toulouse-Jean Jaurès, « il était spectaculairement bon même s’il a parfois bafouillé ou toussé, il était très énergique et le discours était très bien écrit et construit. »

Joe Biden, mal à l’aise sur le dossier de l’immigration

Joe Biden a évoqué les grands thèmes de la campagne, à commencer par l’immigration, dossier sur lequel le président subit le rythme et le ton imposés par Donald Trump et le camp républicain. « Trump propose des solutions faciles, résume Françoise Coste, alors qu’elles ne le sont pas en réalité mais fermer la frontière, tout le monde peut le comprendre. Joe Biden ne peut pas se permettre ce genre de démagogie mais il ne peut pas nier non plus que les chiffres sont là et que même au sein du parti démocrate, on sent que ça craque. » L’universitaire rappelle que de nombreux maires de grandes villes démocrates, comme New-York ou San Francisco, vers lesquelles sont envoyés les exilés venus d’Amérique du Sud, interpellent l’administration, « disent : on ne peut pas gérer cet afflux de personnes, ces gens dorment dans les rues, dans les parcs… » Joe Biden est coincé entre ces remontées au sein du parti démocrate et son « besoin des voix hispaniques notamment qui l’empêchent d’aller trop loin dans la condamnation de l’immigration. »

La guerre à Gaza, « question brûlante de la campagne »

Françoise Coste souligne l’évolution du discours de Joe Biden concernant la guerre à Gaza et le soutien à Israël. Auparavant « entier et aveugle, ce soutien s’effrite mais on voit aussi que Netanyahu n’écoute pas son allié américain. » Cette situation provoque des tensions au sein du parti démocrate, « une rupture générationnelle entre la base plutôt jeune du parti, vent debout contre le gouvernement israélien, et l’establishment du parti qui reste très attaché au soutien à Israël. » L’universitaire estime la question très délicate pour Joe Biden mais rappelle « ce qui peut le sauver, c’est qu’il n’y a pas d’alternative pour ceux qui le critiquent sur ces questions-là. Si on veut une politique plus dure des États-Unis envers Netanyahu, c’est pas Trump l’alternative. »

Pour éviter ces sujets délicats, Joe Biden devrait miser sur son bilan économique, les bons chiffres du chômage notamment.

Situation de plus en plus critique à Port-au-Prince

Le port de la capitale est à l’arrêt à son tour depuis hier (7 mars 2024), l’Unicef prévient que le système médical est complètement effondré, les gangs font chaque jour de nouvelles victimes et de nouveaux déplacés, et il n’y a aucune perspective d’issue politique. Ariel Henry est toujours silencieux et bloqué à l’étranger, les États-Unis recommandent la mise en place d’une nouvelle transition mais les partis haïtiens n’arrivent pas à se mettre d’accord. « Le plus triste, écrit le quotidien Le Nouvelliste, est que le pire est encore possible. »

Le journal de la 1^ère

Manifestations et marches prévues en Guadeloupe, en Martinique et en Guyane pour la journée internationale de lutte pour les droits des femmes.