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Grand reportage

Steadfast Defender 24: l’Otan montre ses muscles

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Au début du mois de mars 2024, l’Otan a donné le coup d’envoi de Steadfast Defender 2024. Le plus grand exercice jamais organisé depuis la guerre froide. Une manœuvre qui se décline de l’Arctique jusqu’aux frontières de la Pologne.

Un VAC BV 206 et ses chasseurs débarqués.
Un VAC BV 206 et ses chasseurs débarqués. © Franck Alexandre/RFI
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Tarte des chasseurs alpins vissée sur le crâne, bottes et même surbottes sur un treillis blanc, camouflage montagne, les ordres de l’adjudant-chef JB fusent : « Avancez le plot ! Il faut qu'il y ait un maximum de places, entrez tout le matériel, dégagez le VAC ! La logistique en temps de guerre, c'est plus pas facile que c'est compliqué… on attendait les Norvégiens qui devaient arriver à 10h00 ce matin et il est à peu près 21h30, ça complique un peu l'affaire ! On peut se retrouver dans une situation assez inconfortable, surtout qu'on est sur un terrain qu'on ne connaît pas bien, sur lequel on peut difficilement sortir des axes pour éviter de tomber dans l'eau, il y a des lacs un peu partout, c'est fortement déconseillé ! »

 

Le plateau d’Alta Laponie norvégienne où s’est joué l’exercice Nordic response.
Le plateau d’Alta Laponie norvégienne où s’est joué l’exercice Nordic response. © Franck Alexandre/RFI

 

Le bord d’une route enneigée, ravitaillement de nuit pour les chasseurs alpins français déployés au-delà du Cercle polaire à l’extrême nord de la Norvège… La logistique norvégienne peut arriver d’un instant à l’autre et il va falloir dépoter. Car à proximité dans un repli de terrain, une file de 68 véhicules/articulés/chenillés BV 206 taillés pour l’Arctique attend de pouvoir faire les pleins. À chaque instant, cette concentration peut se transformer en cible. L’instant est crucial, lâche le capitaine Vincent, responsable de la logistique « La logistique, c'est le point le plus vulnérable. On s'adapte, on met des dispositifs de sûreté, il y a des soldats autour, mais on sait que c'est vulnérable. On a juste du retard avec la livraison, donc du fioul, des repas et de l'eau. Si on n'a pas ce point de rendez-vous et ce point de ravitaillement, la guerre ne peut pas commencer. »

 

Véritable révélateur d’une faiblesse qu’il faudra corriger, le ravitaillement s’est finalement achevé au petit matin. Les équipages ont trois jours d’autonomie. Une petite bataille va pouvoir se jouer aux environs de Masse, hameau lapon aux maisons en bardeaux de bois rouge. Dans cette région de lacs gelés, sont réunies les meilleures troupes de montagnes de l’Otan, le Lieutenant-colonel Marc Antoine, chef opération du 7ème Bataillon de chasseurs alpins de Varces, est à la manœuvre : « Nous sommes sous les ordres du Finmark Land Command qui est un commandement territorial norvégien. Dans cette force, on a différentes nationalités : il y a des bataillons et compagnies norvégiennes, il y a également plusieurs compagnies finlandaises, une compagnie de combat et une compagnie logistique. On a une compagnie suédoise également. Et Il y a un bataillon italien avec qui on va plus particulièrement interagir puisqu'on est vraiment dans la même zone d'opérations. Donc voilà la force d'opposition de l'exercice à laquelle nous appartenons et avec qui nous allons manœuvrer pendant une semaine ».

 

Colonel Francesco Lamura, commandant des Alpinis italiens.
Colonel Francesco Lamura, commandant des Alpinis italiens. © Franck Alexandre/RFI

 

Chargeurs calés sur une veste camouflage hiver, lunettes de ski rouges et plume de corbeau noire fixée sur le casque… Voilà le colonel Francesco Lamura, chef des Alpinis italiens. Dans sa carrière de soldats, il a connu les montagnes d’Afghanistan, celles du Liban, il lui manquait dit-il de se confronter au Grand Nord « le premier objectif de Nordic Response, c'est d'augmenter et de consolider l'interopérabilité entre membres de l'Alliance. L'armée italienne veut accroître ses capacités à vivre, manœuvrer et combattre dans cet environnement arctique. Nous avons beaucoup d'expérience avec les chasseurs alpins français et bien sûr, nous sommes prêts et bien entraînés. »

Les chasseurs alpins jouent les Rouges

Dans le scénario retenu, 450 chasseurs alpins français et 300 Alpinis jouent les rouges, l’ennemi face aux troupes de l’Alliance. La mission des Franco-Italiens, dit le lieutenant-colonel Marc Antoine, doigt sur la carte, c’est de freiner la progression d’une colonne blindée allemande pendant deux jours : « On est une force qui serait installée dans cette zone et la force de l'Otan, elle cherche à nous repousser et à faire en sorte que nous ne restions pas sur ce terrain et donc face à nous, nous avons une brigade constituée de Norvégiens et d'Allemands. Notre objectif en termes militaires, c'est échanger du terrain contre du temps. Donc on n'est pas là pour tenir coûte que coûte le terrain et les empêcher absolument de passer. On est là pour faire en sorte que ce soit difficile pour eux et qu’ils perdent des forces et du temps. » 

Nordic Response : l’un des postes de commandement mobile français.
Nordic Response : l’un des postes de commandement mobile français. © Franck Alexandre/RFI

Les couloirs de mobilité sont rares, partout une neige profonde ou même les motos neige s’enlisent, ce qui n’a pas pour effet de démotiver la troupe, « je pense qu'on va s'en sortir ! Tout est bien parti, on est là pour ça, on s'entraîne pour ça en France donc y a pas de raison qu'on n'arrive pas à s'acclimater ici. Je pense que pour des troupes de montagne, c'est le fond du job ici. C'est les basiques, c'est ce pourquoi on s'est engagé de toute manière ! », dit d’un ton assuré un chasseur alpin les yeux rougis par le froid.

Bataille autour de Suolovuopmi

Route 45 surnommée la ligne Grizzly, l’un des rares endroits praticables… Des antennes surplombent des filets camouflage masquant les chenillés, l’un des deux postes de commandement français émerge à peine de la neige… Dans la nuit, les commandos montagnes qui, eux, évoluent « Off road » ont accroché l’adversaire et leurs positions s’affichent sur les écrans du système de combat du PC, mais pas seulement dit un officier « Là, j'ai récupéré l'ensemble des éléments qui m'ont été donnés pour pouvoir les mettre en place sur cette carte synthèse. Cette carte c’est notre plan B, en cas de brouillage ou en cas de chute du système, rien ne remplace le papier, rien ne le remplacera totalement ! Donc là on est ici au niveau du village de Suolovuopmi, on a fait beaucoup de tirs d’artillerie, on a du bleu qui commence à être trop exposé donc avant que ces unités ne soient détruites par l'artillerie adverse et on va les faire se replier sur une position secondaire. Donc pour l'instant, on arrive à coller à notre plan »

 

Position de mortier du 93ème Régiment d’Artillerie de Montagne.
Position de mortier du 93ème Régiment d’Artillerie de Montagne. © Franck Alexandre/RFI

 

Le grand froid de nouveau sur le devant de la scène

Si le combat d’altitude, c’est l’ADN des chasseurs alpins, depuis l’Ukraine l’aptitude au grand froid est redevenu une priorité pour les forces de l’Otan. La Finlande qui vient d’intégrer l’Alliance possède 1 300 kilomètres de frontière avec la Russie. La 27ème Brigade de montagne a toujours conservé en son sein un noyau d’experts : le GMHM / le Groupe Militaire de Haute Montagne doté de 10 alpinistes chevronnés, à l’instar du major Sébastien Bohin « Le grand froid est revenu sur le devant de la scène il y a peu de temps. Après on a justement ce groupe militaire de haute montagne. C'est un petit peu un laboratoire et aussi une réserve d'expérience, ils savent quel type de réchaud il faut utiliser, quel type de duvet. On prend un petit peu ce qu'il y a de mieux chez les Norvégiens, chez les Finlandais et ce qui fait qu'au final on arrive à être plutôt bon. Là on est soutenu par l'armée finlandaise, ils nous ont prêté ces tentes, sortes de yourtes pour 10, 12 personnes… En fait eux n'utilisent pas de piquets pour ces petites tentes, on taille dans des bouleaux les piquets. Dans le grand froid, il faut être assez méticuleux, car les pièges sont partout. S’il y a un petit peu de vent, on peut rapidement attraper des gelures. Si vous attrapez des gelures, vous n’êtes plus opérationnel. Le soleil est aussi dangereux avec ce qu'on appelle l'ophtalmie des neiges, c’est la réverbération du soleil sur la neige. Et puis le but dans le grand froid c'est de ne pas transpirer car l’humidité va accentuer le froid. On a besoin de plus de calories qu'en temps normal. Donc c'est pour ça que les rations sont plus riches, autour de 5 000 calories/jour. Et vous voyez, on ne grossit pas. On a vraiment besoin d'apporter du carburant pour fonctionner dans le grand froid ».

 

Sergent Hugo du 93ème RAM et son mortier de 120 mm.
Sergent Hugo du 93ème RAM et son mortier de 120 mm. © Franck Alexandre/RFI

 

Plateau d’Alta, le bout de la route du nord de la Norvège… température ressentie moins 20°, de la poudreuse jusqu’à la taille, le 93ème régiment d’artillerie de montagne tient la ligne, avec la section de l’adjudant-chef Thomas « On est sur une des positions de tir avec nos mortiers lourds qui nous servent à appuyer les forces amies qui sont en avant de notre position et qui eux sont directement au contact de l'ennemi. On est sur un beau plateau qui nous permet à la fois grâce aux mouvements de terrain, de ne pas être vu par l'ennemi, et d'avoir quelques vues plongeantes sur le compartiment de terrain d'où l'ennemi est censé arriver. On a déjà eu quatre missions de tir depuis ce matin qui nous ont permis de freiner l'ennemi dans son avancée, de lui causer des pertes, surtout des véhicules, et un peu d'attrition dans les rangs de l'ennemi. »

Véhicule articulé chenillé VAC BV206 finlandais, confié aux troupes françaises pour l’exercice Nordic Response.
Véhicule articulé chenillé VAC BV206 finlandais, confié aux troupes françaises pour l’exercice Nordic Response. © Franck Alexandre/RFI

Un exercice de l’Otan dans le grand Nord, c’est également l’occasion de tester de nouveaux équipements, le sergent Hugo nous présente son mortier de 120 mm monté sur ski : « Une grande première ! C'est la première fois qu'on utilise ce système pour déplacer le mortier. On est un peu le crash test, ça permettra de faire des versions suivantes améliorées. Ce qui, pour le moment, ne va pas c’est le temps d'installation qui est un peu long. Le danger principal en artillerie, c'est la contre-batterie. C'est-à-dire quand on tire, on est décelé et on peut du coup se prendre des salves adverses. Sauf que dans la neige comme ça, on met facilement 10 voire 15 minutes pour monter la pièce sur ces skis, c’est trop long. Cette nuit, on a fait le plein de carburant, on a récupéré de la nourriture, on a récupéré de l'eau et puis après on a eu une phase de déplacement avec ses aléas. Les véhicules qui s'embourbent. On n’a pas dormi, ça sort de ce qu'on a l'habitude de faire, où on a un peu plus chaud… là ça ravive, ça maintient jeune ! »

L’infanterie a pris position à quelques centaines de mètres plus au Nord. Elle est équipée de missiles antichars Eryx d’une portée de 600 mètres, mais le capitaine Mayeul et ses hommes le savent, à si courte distance, s’ils se font repérer par les blindés adverses, ils se feront tailler en pièces, précise le capitaine Mayeul « Avec mon groupe, nous, on est situé sur un front de 500 mètres. On a fait des trous de combat. Le but pour nous, ça va être de s'enterrer au maximum pour être invisibles. Donc nous, ça fait maintenant 7 jours qu'on a été déployé ici. C'est mon trou de combat principal, celui qu'on arme en permanence. D’ici j'ai un visuel sur un autre trou de combat plus à l'est où seront situés deux hommes à moi avec une mitrailleuse et un autre plus à l'Ouest où j'ai une pièce anti-char dessus. Vous voyez la petite fenêtre qu'on a ? On voit quand même beaucoup de choses hein, d'Est en Ouest… On est chasseur alpin, c'est sûr ici c'est notre milieu de prédilection. On a l'habitude de travailler dans nos Alpes à nous, ça change un peu, le paysage est différent, c'est beaucoup plus plat. Mais les conditions sont sensiblement les mêmes, le froid, de la neige, on connaît cet environnement. »

Trous de combat des hommes du 7eBCA.
Trous de combat des hommes du 7eBCA. © Franck Alexandre/RFI

Dragon 24 sur les bords de la Vistule

Volet Arctique des exercices de l’OTAN, Nordic Response s’est achevé ce mardi (19 mars 2024), mais Steadfast defender 2024 est loin d’être achevé. Une force de réaction rapide vient de franchir la Vistule…

Engin de franchissement de l’avant traversant la Vistule.
Engin de franchissement de l’avant traversant la Vistule. © Franck Alexandre/RFI

Le général américain Randolph Staudenraus, responsable des opérations du commandement militaire de l’Otan est venu en personne superviser cette séquence dénommée « Dragon 24 », « l’Otan est prête ! », martèle-t-il « L’Otan c'est génial ! Il y a beaucoup de défis à chaque fois, mais c'est pour cela que cet exercice Steadfast defender rassemble 90 000 soldats, marins et aviateurs. Nous devons comprendre ces défis, donc si nous ne nous réunissons pas dans des exercices de cette taille-là, si nous ne comprenons pas où se situent ces défis, nous ne pourrons pas les surmonter. Et l'Otan l'a fait. Surtout, depuis l'invasion de l'Ukraine, l'Otan a réussi à élever son niveau. Si nous n'avions pas pu rassembler ici autant de force, nous ne serions pas la force collective dont nous avons besoin ».

 

Équipage du génie manoeuvrant un pont flottant sur la Vistule.
Équipage du génie manoeuvrant un pont flottant sur la Vistule. © Franck Alexandre/RFI

 

L’Otan dans ses scénarios n’hésite plus à pointer Moscou comme adversaire potentiel. Avec Dragon 24, l’objectif assigné aux troupes est justement de se projeter à la frontière polonaise pour repousser une force adverse. Un signalement stratégique avec 18 000 soldats dont 700 Français commandés par le colonel Philippe Leduc, et intégrés à une brigade polonaise « On montre bien qu'on est capable de se déployer très rapidement chez un allié. Ici, c'est du char, c'est du véhicule de combat d'infanterie. On n'est pas dans des forces légères, on est dans des forces qui sont blindées, qui sont puissantes, qui ont une bonne capacité de franchissement en tout-terrain. Et qui sont parfaitement alignées avec ce que déploient nos alliés puisque nos alliés polonais, nos alliés allemands, nos alliés américains ont tous du char lourd, ont tous du véhicule de combat d'infanterie et on va conduire pendant une quinzaine de jours un exercice qui nous amène à traverser la quasi-totalité de la Pologne. Ici, vous êtes sur une phase qui est extrêmement importante puisqu'il s'agit d'une phase de franchissement d'une coupure humide, en l'occurrence la Vistule qui est le principal fleuve polonais. Mon groupement tactique va franchir la Vistule et ensuite va poursuivre sa progression plein Est. La France est vraiment droite dans ses bottes en termes de capacités déployées, en termes de capacités à s'intégrer et en termes d'être au bon niveau de rendez-vous de force déployée par rapport aux objectifs de signalement stratégique et d'interactions concrètes sur le terrain avec nos alliés. »

 

Dragon 24 : 160 chars de combat traversent la Vistule sur des barges et des ponts flottants de l’Otan.
Dragon 24 : 160 chars de combat traversent la Vistule sur des barges et des ponts flottants de l’Otan. © Franck Alexandre/RFI

 

Réapprendre la logistique de grande ampleur

Barges et ponts flottants embarquent les chars Abram américains, les Léopard allemands et c’est au tour d’un escadron de 13 chars Leclerc de franchir la Vistule… Une première pour le capitaine Vianney du 5ème régiment de Dragon : « C'est un exercice de grand volume. J'avais participé à ce type d'exercice uniquement en France avec des unités françaises. Là, c'est la première fois que je le réalise dans un contexte interallié. Comme quand on apprend à jouer un sport collectif, il y a toujours des temps d'apprentissage. On fait des exercices très répétitifs pour finalement réussir à jouer efficacement ensemble et à faire du beau jeu ensemble. »

Pour l’Otan, le dernier exercice d’une telle ampleur c’était Reforger en 1988. Au-delà du combat, il faut donc aujourd’hui réapprendre à déplacer des armées. Pierre Schill, chef d’État-major de l’armée de Terre est venu observer la manœuvre « Le déplacement de très grandes unités sur des très grandes distances, avec toute la logistique que ça implique, les franchissements, la coordination qui est nécessaire, c'est quelque chose qui est une mécanique qui doit être extrêmement bien huilée. C'est très concrètement des savoir-faire qu'il faut redécouvrir. En théorie, nous y sommes prêts. Mais concrètement, comment ça se passe ? Concrètement, qu'est-ce que ça veut dire que de prendre la route avec une rame de plusieurs dizaines de véhicules ? Qu'est-ce que ça veut dire que de prendre les trains ? Qu'est-ce que ça veut dire un véhicule qui se perd, un véhicule qui tombe en panne sur le bord de la route, comment on fait pour le dépanner ? Après je ne parle pas des éléments plus tactiques, le franchissement, plus de 300 mètres de pont sur la Vistule, ce que ça représente. Concrètement, il faut le réapprendre. »

 

Dragon 24 : 160 chars de combat traversent la Vistule sur des barges et des ponts flottants de l’Otan.
Dragon 24 : 160 chars de combat traversent la Vistule sur des barges et des ponts flottants de l’Otan. © Franck Alexandre/RFI

 

Le franchissement d’un fleuve, c’est une mécanique de précision, une chorégraphie interarmes qui s’effectue toujours sous haute protection, précise le colonel Leduc, « un franchissement de cette ampleur, on ne le réalise pas directement sous le feu adverse, sinon il arrive ce qui est arrivé en Ukraine, des pertes conséquentes et un échec. Nos alliés polonais ont mobilisé un certain nombre de moyens. Il y a des pièces anti-aériennes qui sécurisent l'ensemble du site. Vous avez des hélicoptères d'appui polonais qui ont fait des passes et vous avez l'armée de l'air polonaise qui symboliquement a fait plusieurs passes avec ses F 16 et ses SU 22 pour sécuriser la zone de manière à ce que les bataillons franchissent le plus rapidement possible le fleuve et reprennent leur progression pleine Est ».

Il y a d’autant plus urgence à refaire ses gammes que certains scénarios, comme l’a récemment rappelé le ministre allemand de la Défense Boris Pistorius, font état d’un possible conflit entre l’Europe et la Russie, d’ici la fin de la décennie. Dans ces conditions « ma mission est d’éviter la guerre », dit le général d’armée Pierre Schill, patron de l’armée de Terre française, « l'enjeu et c'est le fond de la stratégie de l'Otan aujourd'hui, ce n’est pas de dire qu'on va gagner une guerre. C'est de faire en sorte que par le découragement, l'Otan veut se montrer suffisamment forte pour éviter une montée aux extrêmes et à l'affrontement. Bon, maintenant, on sait que les actions, elles peuvent être directes et frontales, et elles peuvent se faire de manière plus hybride. Il faut donc se montrer fort pour dissuader. Ce découragement, il repose fondamentalement sur la crédibilité. Et donc il y a un enjeu à être de plus en plus crédible. Ce soir, il faut que nous soyons prêts. Demain matin, il faut que nous soyons encore plus prêts et le jour d'après encore plus. »

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