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Chronique transports

Les Européens en manque d'informations sur le transport animalier

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67% des européens en manque d’information sur le transport animalier, selon le sondage Eurobaromètre de la Commission de Bruxelles qui vient de paraître. Réalisée dans les 27 pays de l'Union européenne, l’enquête prouve le soutien citoyen aux associations telles que Welfarm. Reconnue d’utilité publique, Welfarm pousse Bruxelles à réviser ses lois sur le confort animalier. Marie Waniowski de Welfarm était au mirco de Marina Mielczarek au printemps dernier. Elle dénonçait notamment les conditions de transport vers l'Afrique.

En septembre prochain, l'Union européenne renouvelle son règlement sur le transport d'animaux.
En septembre prochain, l'Union européenne renouvelle son règlement sur le transport d'animaux. © Xavier Remongin/agriculture.gouv.fr
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(Rediffusion du 22/04/2023)

Marina Mielczarek : Un coup de gueule vise à pousser la France et l'Union européenne à respecter les prévisions pour améliorer le transport d'animaux.

Marie Waniowski : Oui ! L'Union européenne doit limiter le transport à 8 heures de voyage pour toutes les espèces, voire à 4 heures et même interdites pour les animaux les plus fragiles.

Bœufs, chèvres, moutons... Ce sont les espèces que l'Europe exporte en majorité ? 

Les volailles arrivent en tête : 1 milliard de volailles sont transportées chaque année entre voisins européens et à l'étranger. Pour les mammifères, ce sont 37 millions de mammifères par an (bœufs, moutons et chèvres.) Ensuite les poissons (comptés en kilo et non pas en nombre d'individus.)

L'Afrique, le Maghreb, le Moyen-Orient... Quels sont les pays d'exportation ?

L'Europe exporte vers l'Afrique, le Moyen-Orient et le Maghreb. La France commerce le plus avec l'Algérie, Israël (pour les animaux vivants.) Ensuite, en 3ᵉ position, la Chine avec l'exportation de porcs vers le territoire chinois.

Dans quel but ? Pour l'abattage ? Pour l'élevage ?

Pour l'abattage oui. Les bêtes peuvent aussi être destinées aux foires ou marchés de bestiaux vivants. 

Quand vous dîtes améliorer le confort du transport, c'est en priorité la température, que ce soit dans les camions, les avions, les trains...   

Et surtout les navires. Clairement, c'est le transport maritime qui est le moins encadré. C'est en mer qu'il y a le plus de besoin de réformes. Le transport n'y est pas du tout assuré. Un exemple, il n'y a pas de vétérinaire à bord. Pas de caméra non plus, on ne sait pas ce qui se passe à bord.   

En 2023, c'est un comble de ne pas avoir de vétérinaire à bord des navires qui transportent des animaux vivants...

Parfaitement ! De plus, ce transport animalier qui n'a pas été régulé depuis 20 ans a de grandes lacunes ! Le transport maritime est incapable d'organiser ses propres dispositions. Peu de contrôles, pas de formations suffisantes et pas de sanctions significatives en cas de fraude ou de non-respect des normes... 

Vous dénoncez les blessures et notamment la faim et la soif dans les transports d'animaux. Les bêtes étouffent tellement elles sont entassées. La France est-elle concernée ? 

Bien-sûr. L'une des dispositions aujourd'hui demande aux transporteurs de faire reposer les animaux dans des zones réservées, des postes de contrôle pour des étapes où les bêtes peuvent s'abreuver et manger. Or, en France, ce n'est pas toujours respecté. En février dernier, en Alsace, nos enquêtrices ont été obligées d'appeler les gendarmes. Le transporteur routier a été condamné. Les veaux transportés étaient assoiffés et souffrants, ils n'avaient pas eu à boire ni de nourriture suffisante.

Comment expliquez-vous les réticences de pays comme la France, le Portugal ou la Lituanie à adopter de nouvelles normes ?  

Ces pays se contenteraient d'un statu quo pour ne pas dépenser d'argent. Ne pas équiper les véhicules ou limiter les nombres de bêtes par chargement a un coût. Cela les arrangerait de ne rien changer.

Certains députés européens sont favorables à une alternative. Exporter le plus possible de carcasses ou de viande d'animaux abattus (sur le continent européen) pour remplacer le transport d'animaux vivants envoyés pour être abattus dans les pays de destination.

C'est effectivement ce que nous demandons. D'autant plus que Welfarm dispose d'une étude roumaine qui a montré qu'un tel dispositif pourrait être rentable avec des créations d'emplois en Europe et à l'étranger.   

Liens utiles : https://welfarm.fr/

                           https://transportsdelahonte.fr/

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