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Chronique des matières premières

Au Botswana, les cours du fer jugés trop bas

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Au Botswana, l'exploitation de la seule mine de fer est suspendue à cause de la baisse des cours du marché. Mais avec un fer coté à plus de 105 dollars la tonne, les autres pays du continent y trouvent encore leur compte. 

Un travailleur tient une poignée de boulettes de minerai de fer.
Un travailleur tient une poignée de boulettes de minerai de fer. Getty Images/Bloomberg Creative - Bloomberg Creative Photos
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Les producteurs de fer du Botswana avaient visiblement misé sur un cours du minerai de fer beaucoup trop haut par rapport aux moyennes des cours. En 2021, année du démarrage de la seule mine de fer du pays, le fer à 62% s'est échangé jusqu'à 240 dollars la tonne -mai 2021-, un point haut historique qui avait peu de chance de se maintenir à ce niveau car lié à la pandémie.

Aujourd’hui, au deuxième trimestre 2023, les prix affichent un niveau moyen d'avant-pandémie, soit 105 dollars la tonne. Une baisse que les exploitants de la mine d'Ikongwe au Botswana disent ne pas pouvoir supporter. Leurs coûts de transport et d’évacuation du minerai liés à l'enclavement du pays sont devenus trop élevés par rapport au prix de vente du minerai arrivé en Chine, explique Vision Ridge Investments, filiale de l'Indien Yashomann Industries qui exploite le gisement.

Le Botswana défavorisé par son enclavement ?

Les miniers indiens du Botswana ont-ils manqué d'anticipation ou ont-ils effectivement des coûts particulièrement plus élevés que d'autres en raison de l'enclavement du pays ? Sur les 20 dernières années le cours moyen du fer était de 80 dollars la tonne et de 90 dollars si on ne s'intéresse qu'aux dix dernières années mais avec des fortes variations.

Des moyennes intégrées, en principe, dans les études de faisabilité qui précèdent le développement d'une mine. D'autant que contrairement à une mine d'or de rubis ou même de cuivre, un projet de mine de fer requiert de lourds investissements et s'inscrit sur le long terme, pour une exploitation de 20 à 30 ans minimum.

Vers une augmentation de la production en Mauritanie

Un dirigeant de la société d'exploitation minière de Mauritanie (SNIM), confirme qu'avec une tonne de minerai de fer à 100 dollars, l'entreprise mauritanienne « dégage toujours des bénéfices ». Contrairement à la décision prise au Botswana, pas question donc pour la SNIM de ralentir la production, la tendance est plutôt même de l'augmenter.

La clé du succès d’une mine de fer réside en effet en grande partie dans sa capacité à produire de gros volumes, soit plusieurs dizaines de millions de tonnes. La limite à l’exploitation étant des prix trop bas comme ceux de 2015, année noire qui s'était terminée avec un fer à 35 dollars la tonne et qui avait ralenti des projets en développement et même conduit plusieurs miniers à stopper leur activité tel que London Mining en Sierra Leone.

Le défi des infrastructures

L'autre point crucial c’est le développement d'infrastructures de transport et d'évacuation du minerai à des coûts qui permette de faire face à la forte volatilité du minerai de fer, rappelle Florent Lager, administrateur adjoint de MPD Congo filiale de Zanaga Iron Ore Compagny qui développe, un des six projets de mines de fer du Congo-Brazzaville.

À titre d'exemple, le projet Zanaga nécessite, pour son développement, pas moins de 4 milliards de dollars d’investissement (construction de la mine, du pipeline pour le transport du minerai de fer, des aménagements portuaires et d’une centrale électrique pour faire fonctionner les infrastructures).

 À lire aussi : Exploitation des diamants par le géant De Beers: «Les ressources naturelles appartiennent au Botswana»

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