Accéder au contenu principal
Chronique des matières premières

Diamant: le Botswana envoie un message à De Beers

Publié le :

Le président du Botswana concrétise ses ambitions de voir le diamant rapporter plus à son pays : il vient de nouer un partenariat avec une entreprise belge de taille de diamant.

Un visiteur tient un diamant lors d'une visite au "De Beers Global Sightholder" dans la capitale Gaborone, au Botswana (Image d'illustration)
Un visiteur tient un diamant lors d'une visite au "De Beers Global Sightholder" dans la capitale Gaborone, au Botswana (Image d'illustration) SIPHIWE SIBEKO - Siphiwe Sibeko
Publicité

Rebattre les cartes dans le secteur du diamant. Tel est l'objectif du président Masisi, formulé depuis le mois de février. Et pour marquer « cette nouvelle ère qui débute », selon ses mots, le pays vient de se rapprocher d'HB, un fabricant belge dont il va acquérir 24% des parts.

Cette participation implique en échange une livraison de diamant : un contrat d’approvisionnement a été signé en ce sens pour cinq ans. HB n'ira pas faire tailler ces pierres brutes à Anvers, l'entreprise s'est engagée à les transformer en totalité, comme l'a spécifié le président dans un Tweet, dans la nouvelle usine de taille et de polissage, qui vient d'être inaugurée à Gaborone. Un site créateur d'emplois et de valeur ajoutée puisqu'il permettra au pays de récupérer une partie de la marge sur les diamants taillés. Pas étonnant donc que les autorités se réjouissent d’un « partenariat qui va changer la donne ». Un accord qui ne manquera pas d'influencer les négociations qui sont en cours avec le partenaire historique De Beers.

Un message à De Beers

Le chef de l'État a fait savoir il y a deux mois qu'il voulait rediscuter l'accord conclu en 2011 avec le géant De Beers sur la vente des diamants -issus de la mine de Debswana exploitée conjointement par le Botswana et De Beers. Un accord qui expire en juin.

En cas d'échecMokgweetsi Masisi n'a pas exclu de rompre ses liens avec le numéro 1 mondial. Une rupture peu probable, l'un et l'autre ayant trop d’intérêts en jeu, estime un expert de la filière. « De Beers a une connaissance unique en gestion de mines de diamants et a fait d'immenses investissements dans le pays depuis 50 ans. Gaborone pourrait difficilement continuer sans. Le géant du diamant n'a pas non plus intérêt à perdre son marché botswanais : De Beers rapatrie ses productions d'Afrique du Sud et de Namibie au Botswana où il fait ce qu'on appelle de l'agrégation : toutes les pierres sont mélangées, et réparties en lots avant d'être vendues. Garder cette facilité est capitale pour le groupe » précise notre interlocuteur.

La révision de l'accord n'est cependant pas impossible. À un an de la présidentielle, le président Masisi en a fait un cheval de bataille : il a besoin de montrer qu'il défend les intérêts économiques du pays face au spectre du retour annoncé de l'ancien président Khama, partenaire de De Beers pendant de longues années. C'est sous son pouvoir qu'avait été conclu l'actuel accord de partage des ventes de diamants avec le géant minier.

► À lire aussi : Exploitation des diamants par le géant De Beers: «Les ressources naturelles appartiennent au Botswana»

NewsletterRecevez toute l'actualité internationale directement dans votre boite mail

Suivez toute l'actualité internationale en téléchargeant l'application RFI

Voir les autres épisodes
Page non trouvée

Le contenu auquel vous tentez d'accéder n'existe pas ou n'est plus disponible.