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Questions d'environnement

L'industrie de l'eau en bouteille freine l'accès universel à l'eau potable

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Au menu du journal de l'environnement ce 24 mars : l'industrie de l'eau en bouteille en pleine expansion alors même qu'un quart de la population mondiale n'a pas accès à l'eau potable, les États-Unis qui veulent limiter certains polluants éternels dans l'eau potable, la justice suédoise qui accepte d'instruire un procès contre l'État pour inaction climatique et des souris qui envahissent une île sud-africaine.

En 2021, 350 milliards de litres d'eau en bouteille ont été vendus dans le monde (photo d'illustration).
En 2021, 350 milliards de litres d'eau en bouteille ont été vendus dans le monde (photo d'illustration). © AFP/Boris Horvat
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C'est un marché en pleine expansion. Ces dix dernières années, l'industrie de l'eau en bouteille, menée par les entreprises PepsiCo, Coca-Cola, Nestlé ou encore Danone, a bondi de 73%. En 2021, elle pesait près de 270 milliards de dollars pour 350 milliards de litres vendus. Et cette popularité de l'eau en bouteille est un problème, selon l'Institut Eau Environnement et Santé de l'Université des Nations unies car elle met en péril les objectifs internationaux de développement durable.

En vendant de plus en plus de bouteilles d'eau en plastique, le secteur freine les efforts mondiaux pour fournir une eau saine à tous sur la planète, explique Zeineb Bouhlel, l'autrice principale du rapport que publie l'Université de l'ONU à l'occasion de la conférence des Nations unies sur l'eau douce organisé à New York. Car les gouvernements « font moins d'effort pour investir dans leurs infrastructures et améliorer la qualité de l'eau potable disponible au robinet vu que tout le monde se tourne vers l'eau en bouteille », détaille-t-elle.

Cette eau en bouteille est vendue plus cher que l'eau du robinet, alors même qu'elle est tirée des eaux souterraines et de surface qui appartiennent à tous, et elle n'est pas forcément de meilleure qualité, préviennent aussi les chercheurs.

► À lire aussi : Conférence sur l'eau à l'ONU: Antonio Guterres veut un programme d’action audacieux et engageant

« On a été très surpris de découvrir la quantité d'études scientifiques qui prouvent que l'eau en bouteille peut, elle-aussi, être contaminée », indique Zeineb Bouhlel. L'eau en bouteille peut être polluée aux pesticides, aux métaux lourds, ou par des bactéries. « C'est lié au fait qu'il y a beaucoup moins de contrôle sanitaire sur la production de l'eau dans l'industrie que sur l'eau distribuée par les réseaux publics », explique l'ingénieure spécialiste des ressources en eau et de l'environnement. Et elle rappelle les milliards de tonnes de plastiques générées par ces bouteilles d'eau, des déchets qui finissent par polluer nos sols et nos océans.

Polluants éternels PFAS

Les États-Unis veulent s'attaquer à une autre source de pollution de l'eau, celle qui vient des PFAS, ces polluants éternels présents dans nos poêles antiadhésives, dans nos habits imperméabilisés ou encore dans beaucoup de matériaux industriels.

► À écouter aussi : Sommet sur l’eau douce: «Il va y avoir de plus en plus un problème de gestion de la ressource»

L’Agence de protection environnementale américaine prépare une réglementation pour limiter pour la première fois la présence de plusieurs PFAS dans l’eau potable d’ici la fin de l’année. La famille des PFAS regroupe plusieurs milliers de composés chimiques, utilisés presque partout, et qui s'accumulent ensuite dans l'environnement et dans nos corps. Or, même en quantité infime, ces composés chimiques augmentent le risque de cancer.

Inaction climatique : procès contre l'État suédois

En Europe, la justice suédoise a accepté d'instruire un procès contre l'État pour inaction climatique. La plainte vient d'une centaine de jeunes militants du climat menés par Greta Thunberg et c'est une première dans le royaume. « Les plaintes internationales se sont multipliées et c’est une vraie source d’inspiration, se réjouit Ida Edling, militante au sein d'Aurora, l'organisation à l'origine de l'action en justice. C’est un mouvement global, il y a plus de 200 plaintes dans le monde ! Le GIEC a d’ailleurs dit que les litiges liés au climat représentaient une force de frappe énorme pour la gouvernance mondiale. Je pense que ce n’est pas seulement une façon de changer les politiques d’un pays, mais c’est aussi un moyen de mettre la crise climatique au centre de l’attention. »

Invasion de souris sur une île sud-africaine

L'île Marion se situe dans l'océan Indien au sud de l'Afrique du Sud. C'est une île déclarée réserve naturelle depuis 1995 où il n'y a ni humains ni arbres. Seulement des fougères, des mousses et des lichens et beaucoup d'espèces d'oiseaux qui y nichent, comme l’albatros hurleur. 

Aujourd'hui, ces oiseaux sont en danger à cause d'une invasion de souris. Les rongeurs ont été introduits sur l'île par l'homme par accident au XIXe siècle et depuis ils s’y sont multipliés. À tel point que l'Afrique du Sud a décidé d'éradiquer les souris à coup de pesticides répandus par hélicoptère.

Cela nous rappelle que les espèces invasives, comme ici la souris, constituent l'une des cinq causes de l'effondrement du vivant, pourtant essentiel à notre survie sur la planète.

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