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Aujourd'hui l'économie

Michelin veut un «salaire décent» pour l’ensemble de ses employés

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On le connaît pour ses pneus, mais ces derniers jours, le groupe Michelin a fait les gros titres pour une toute autre raison. L'entreprise française, présente dans 175 pays à travers le monde, généralise ce qu'elle appelle le « salaire décent ».

Florent Menegaux, PDG du groupe Michelin, assiste à une réunion trilatérale sur la politique industrielle européenne à Meudon, près de Paris, le 8 avril 2024.
Florent Menegaux, PDG du groupe Michelin, assiste à une réunion trilatérale sur la politique industrielle européenne à Meudon, près de Paris, le 8 avril 2024. AFP - BERTRAND GUAY
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Depuis plusieurs jours, Florent Menegaux, le patron de Michelin, court les plateaux de télévision. C’est lui qui, la semaine dernière, annonçait vouloir généraliser le « salaire décent » à l’ensemble des 132 000 salariés du groupe français, présent dans 175 pays à travers le monde.

Ce « salaire décent » n’est pas à confondre avec le salaire minimum légal. Il s’agit en réalité d’un salaire qui « permet de vivre correctement », selon les mots du patron de Michelin. Pour le calculer, la marque se base sur les critères d'une ONG, Fair Wage Network. L'idée est la suivante : un salaire décent, c'est une somme qui permet de faire vivre une famille de quatre personnes, deux parents et deux enfants. Elle doit aussi aider à acheter des biens de consommation courants et constituer une épargne de précaution.

9 000 euros en Chine, 40 000 aux États-Unis

Concrètement, son montant varie selon les pays et même selon les villes. À Paris, par exemple, il avoisine les 40 000 euros par an, tandis qu'à Clermont-Ferrand, dans le centre de la France, il est de 25 000 euros. Dans les deux cas, ce salaire est bien plus élevé que le SMIC, le salaire minimum légal.  Ce « salaire décent » est de 9 000 euros en Chine, 40 000 aux États-Unis, et est calculé de la même manière même dans des pays qui ne disposent pas de rémunération minimum légale.

Sur les 132 000 salariés du groupe Michelin dans le monde, environ 5 % devraient donc être augmentés suite à ces annonces. Reste désormais une question : combien cela va-t-il coûter à l’entreprise ? Florianne Viala, directrice de la rémunération et des avantages sociaux du groupe, assure que Michelin n’a « pas regardé combien ça allait coûter ». « Moralement, on s’est dit que c’était une obligation et que faire du profit sur de la misère sociale n’était pas envisageable », poursuit-elle. De leur côté, les dirigeants sont certains de s’y retrouver. En augmentant les salaires, ils espèrent également une hausse de la productivité.

« C'est l'arbre qui cache la forêt »

L’annonce de la mise en place d’un « salaire décent » a été plutôt bien accueillie par les syndicats, qui, après les paroles, attendent désormais les actes. Les organisations syndicales alertent cependant sur un point : ce « salaire décent » comprend des primes, qui ne sont pas prises en compte dans le calcul des retraites. « Il vaudrait mieux parler de rémunération », estime Romain Baciak, délégué syndical CGT. Il s’inquiète aussi de ce qui pourrait se cacher derrière ces annonces. « C’est l’arbre qui cache la forêt, ça va annoncer quelque chose très rapidement. On sait qu’il y a des sites Michelin France menacés par des restructurations, voire peut-être des fermetures », s’inquiète-t-il.

De son côté, la direction assure que ce nouveau « salaire décent » n’a rien à voir avec « l’adaptation de l’entreprise à l’évolution industrielle et l’évolution du marché », ce sont « deux choses différentes et pas antinomiques ». Après tout, la firme au Bibendum reste une entreprise qui pense aussi à ses actionnaires.

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