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Aujourd'hui l'économie

Pourquoi l’Indonésie a besoin d’une croissance encore plus forte

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Les Indonésiens sont appelés à voter ce mercredi 14 février pour élire un nouveau président. Trois candidats sont en lice pour succéder à Joko Widodo, au pouvoir pendant dix ans. Un président encore très populaire, plébiscité pour son bilan économique.

Le président indonésien Joko Widodo lors d'une conférence de presse à Jakarta, le 7 septembre 2023.
Le président indonésien Joko Widodo lors d'une conférence de presse à Jakarta, le 7 septembre 2023. © AP/Achmad Ibrahim
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Aujourd’hui en Indonésie, l’immense majorité des 270 millions d’habitants bénéficie d’une couverture santé universelle. Cela fait partie des retombées directes de la fabuleuse croissance indonésienne. Avec la régularité d’un métronome, la croissance indonésienne est depuis dix ans de 5%, à l’exception de 2020, l’année la plus dramatique du Covid.

En 2014, le PIB par habitant était de 3 200 dollars. Cette année, il dépasse la barre des 5 000 dollars. Le président Widodo a propulsé son pays du dizième au septième rang mondial en termes de PIB, juste derrière la Russie, que l’archipel du sud est asiatique pourrait dépasser dans les prochaines années.

Les ingrédients du succès

Le président Widodo a privilégié les infrastructures et l'exploitation des richesses naturelles pour doper l'économie. Avec le lancement d'une myriade de chantiers dans l'ensemble du pays pour le doter de routes, de transports collectifs, de ports, de barrages, de toutes les infrastructures indispensables au développement.

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Ensuite, Joko Widodo a su valoriser les réserves minières du pays en tenant la dragée haute aux compagnies étrangères. La transformation étant beaucoup plus rémunératrice que l'exportation à l'état brut, le président a imposé un embargo sur le minerai de nickel à tous ceux qui refusaient d'investir dans la transformation locale. Un message reçu cinq sur cinq par les Chinois, les Sud-coréens. Ils ont très vite répondu à ses exigences.

L’essor express du nickel

Entre 2013 et 2022, les revenus d’exportations du métal rouge ont bondi de 1 à 22 milliards de dollars. L’Indonésie a aussi bénéficié de l’envolée des cours du nickel, galvanisés par la transition énergétique. L’Indonésie, premier producteur mondial de nickel, veut aussi devenir un acteur du véhicule électrique. Ce protectionnisme décomplexé a été dénoncé par l'Organisation mondiale du commerce, sans vraiment gêner le président Widodo. Il applique la même recette à l'exploitation de la bauxite.

Un modèle peu favorable à l’emploi

Attention au retournement du marché. Comme celui que connait actuellement le nickel qui s’est littéralement effondré, contraignant l’Indonésie à réduire sa production. L’autre bémol, c’est la faiblesse des emplois dans cette croissance portée par les matières premières minières et agricoles comme l'huile de palme. Jusqu'à maintenant, les capitaux étrangers ont afflué, surtout pour arroser le secteur minier, peu pourvoyeur d’emplois. Et l'État n'a pas pris le relais.

En privilégiant une gestion prudente des finances publiques, Joko Widodo s’est privé des moyens de doper les investissements et la consommation et donc de dépasser les 5% de croissance. Or, pour sortir l’archipel de la catégorie des pays à revenus intermédiaires et le hisser parmi les cinq premiers mondiaux - une ambition du président Widodo - il faudrait au moins 7% de croissance annuelle. Ce sera le défi que devra relever son successeur.

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