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Aujourd'hui l'économie

Oslo: une cimenterie norvégienne teste le captage de CO2

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Dernier épisode de notre série consacrée aux initiatives de cinq entreprises pour verdir leurs activités, avec le cimentier allemand Heidelberg materials, qui teste le captage et le stockage de carbone en Norvège. L’industrie du ciment est en effet confrontée à un problème qu’aucune autre industrie ne connait à cette échelle : son procédé de fabrication est très difficile à décarboner, alors que le ciment est le matériau le plus consommé au monde, à raison de quelque 150 tonnes par seconde. D'autre part, la demande en ciment pourrait s'accroître de 45% d'ici à 2050.

Cimenterie de Brevik
Cimenterie de Brevik © Heidelberg Materials
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Sur place, une tour de 100 mètres de haut, plus haute que la tour Big Ben à Londres, s’élève au-dessus des fumées de la cimenterie. Elle doit servir à capter la moitié des émissions de l’usine, soit 400 000 tonnes par an selon les prévisions. Le chargé de la communication d'Heidelberg Materials pour la Norvège, Tor Halvorsrud, ne tarit pas d’éloge :

« C’est là que la magie opère ! Notre objectif est de capturer 400 000 tonnes de CO2 par an, ce qui représente la moitié des émissions de la cimenterie. C’est un énorme volume en fait. Vous l’imaginez d’ailleurs en voyant ces grands réservoirs de stockage qui seront remplis de 5 000 m³ CO2. Cela va prendre de l’espace, même si le CO2 sera compressé. »

Le groupe allemand, deuxième cimentier au monde, a donc investi dans le premier projet pilote de capture et de stockage de carbone à grande échelle de l’industrie. Heidelberg Materials est aidé en grande partie par l’État norvégien, en pointe sur cette technologie très énergivore.

« Cela demande beaucoup d’énergie de capturer le CO2 », poursuit Tor Halvorsrud, « et donc, ce que l’on a fait ici, c'est que l’on va récupérer la chaleur fatale que génère la production du ciment pour faire fonctionner le processus de captage. Les émissions de CO2 de l’usine vont être captées par ce tube qu’on appelle l’absorbeur. Puis, les gaz sont nettoyés de la poussière et des impuretés, et ils sont transférés dans le désorbeur avant de devenir du CO2 pur ».

Le CO2 est ensuite compressé, avant de devenir liquide, et d’être transporté par bateau à -26°C vers les sites d’enfouissement dans la mer du Nord. Un procédé qui demande un investissement conséquent : 400 millions d’euros pour la première phase. Le gouvernement norvégien intervient à hauteur de 85% de cette somme.

Si la capture du carbone est l’une des solutions pour l’industrie du ciment, d’autres procédés ont été testés ces dernières années, comme l’utilisation de matériaux alternatifs. À l’échelle mondiale, la fabrication du ciment représente 7% des émissions de CO2, soit trois fois plus que l’aérien commercial.

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