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Aujourd'hui l'économie

Football au féminin: la lutte pour l'égalité continue

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La Coupe du monde du football féminin démarre ce jeudi 20 juillet en Australie et en Nouvelle-Zélande avec des primes record en perspective pour toutes les joueuses. Cependant, les disparités avec les joueurs masculins demeurent flagrantes.

L'Irlandaise Denise O'Sullivan (C) participe à une séance d'entraînement à Leichhardt Oval à Sydney le 19 juillet 2023, avant la Coupe du monde de football féminin.
L'Irlandaise Denise O'Sullivan (C) participe à une séance d'entraînement à Leichhardt Oval à Sydney le 19 juillet 2023, avant la Coupe du monde de football féminin. © AFP / David Gray
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Le budget alloué pour cette coupe par la Fifa a triplé par rapport à l'édition de 2019. Les 736 joueuses des 32 pays participants se départageront 110 millions de dollars : un minimum de 30 000 dollars directement versés sur le compte de celles qui seront éliminées dès les matchs de poule, sans passer par les fédérations, et 270 000 dollars pour chacune des gagnantes. C’est un record absolu dans l’histoire du ballon rond féminin. Mais on est encore très loin du but, c’est-à-dire l’égalité de traitement homme-femme. Au Qatar, le budget alloué par la Fifa était quatre fois plus important. À la suite de la lettre signée au printemps par 150 joueuses, la Fifa a fait un gros effort. On parle de révolution. Et promis l’égalité absolue pour les prochaines coupes prévues en 2026 pour les hommes et 2027 pour les femmes.

Malgré ces avancées encourageantes, les joueuses sont plus remontées que jamais contre les différences de traitement

Les fédérations qui récompensent à parité leurs équipes nationales (hommes et femmes) sont encore minoritaires sur les terrains de foot. C’est le cas entre autres aux États-Unis, au Brésil, en Angleterre, en Norvège, au Danemark, en Espagne, en Australie et en Nouvelle-Zélande, les deux pays hôte de la Coupe. Et même quand ce principe est acquis, des inégalités persistent. Et les équipes féminines ne les supportent plus. Les équipes sont de plus en plus nombreuses à exiger le respect de leurs droits. Les Sud-Africaines ont finalement obtenu gain de cause grâce au gros chèque signé par un milliardaire. En revanche, les lionnes britanniques commenceront la compétition sans avoir trouvé un accord sur les bonus. Idem pour les Allemandes et les Canadiennes. Ces dernières ont menacé de boycotter leur premier match qui les opposera à une équipe encore plus déchaînée contre ses instances nationales, celle du Nigeria.

Les « Super falcons » estiment avoir été volées par leur fédération

« Elles n’ont jamais vu la couleur du million de dollars octroyé par la Fifa pour préparer la compétition », s'est indigné leur entraîneur. « Et elles attendent toujours le versement des arriérés de primes pour la CAN 2022 comme pour leur prestation à la Coupe du monde 2019 disputée en France. » Les Zambiennes, elles aussi, ont bataillé ferme pour obtenir le paiement des arriérés. Les Matildas australiennes réclament aussi plus de parité dans l'attribution des primes. Elles sont réputées pour leur pugnacité sur le terrain social. En 2015, elles ont fait grève pour l'égalité de traitement. Mais dans beaucoup de pays, il est impossible de mener un tel combat, faute d'interlocuteur. Parmi les 32 pays représentés, seulement 40% ont une fédération nationale.

Le football féminin dégage-t-il suffisamment de revenus pour mieux rémunérer les joueuses ?

Il y a aujourd'hui un engouement bien réel pour le ballon rond au féminin. Un million 375 000 billets ont été vendus pour cette coupe en Océanie, surtout en Australie. Les plus optimistes misent sur des audiences télévisées dépassant les deux milliards de spectateurs. Le potentiel est évident. Cette coupe féminine sera donc une machine à cash pour les organisateurs comme pour les annonceurs et les diffuseurs. Mais ils sont encore chiches dans leurs dépenses. La Fifa leur demande de faire un effort pour les prochaines éditions. Quant aux clubs féminins, ils commencent à attirer les investisseurs. Depuis cette année, le cabinet Deloitte intègre les équipes féminines à son classement annuel des clubs les plus rentables. Mais il y a encore beaucoup de chemin à parcourir avant que les joueuses ne gagnent autant que les hommes. La star de la sélection australienne, Sam Kerr, est la joueuse la mieux payée au monde avec 510 000 dollars annuels. C'est 346 fois moins que le mieux payé des joueurs, le portugais Cristiano Ronaldo.

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