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Aujourd'hui l'économie, le portrait

Teresa Ribera: ministre espagnole de la Transition énergétique déterminée

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Cette semaine, la Commission européenne a détaillé ses propositions pour enrayer la flambée des prix du gaz et de l'électricité. Les ministres en charge de l'Énergie doivent se prononcer le 30 septembre prochain à Bruxelles, après s'être concertés vendredi dernier. À la table des négociations, entre autres personnalités, Teresa Ribera, la ministre espagnole de la Transition écologique.

La ministre espagnole de la Transition écologique, Teresa Ribera, à Bruxelles, le 26 juillet 2022.
La ministre espagnole de la Transition écologique, Teresa Ribera, à Bruxelles, le 26 juillet 2022. © AP/Virginia Mayo
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Teresa Ribera a fait parler d'elle ces dernières semaines en France, car elle fait partie des promoteurs du projet de gazoduc MidCat. Elle a engagé un bras de fer avec la France à ce sujet. La troisième vice-présidente du gouvernement espagnol veut relancer, au nom de la solidarité européenne, ce gazoduc entre Barcelone et le sud de la France. Un projet engagé en 2013 avant d'être interrompu, en partie pour des raisons environnementales et budgétaires.

Paris s'oppose toujours à sa finalisation. Mais Teresa Ribera n'entend pas capituler si vite comme elle l’a laissé entendre sur la radio espagnole OndaCero début septembre : « Je ne crois pas que le débat puisse être clos avec l'avis d'un seul pays, mais nous verrons. Je crois que le président français a fait cette déclaration pour l'opinion publique française. »

« Un petit peu rentre-dedans »

La ministre espagnole a évoqué le sujet des infrastructures lors du Conseil énergie de la semaine dernière à Bruxelles. Des réunions de ministres qui se multiplient pour faire face à la crise. Et dans les débats européens, Teresa Ribera est habituée à prendre sa part, se souvient Barbara Pompili, ancienne ministre française de la Transition écologique et homologue de Teresa Ribera jusqu'au printemps dernier : « C’est quelqu’un qui fait partie des animateurs des réunions. Elle s’exprime souvent, en apportant des arguments qui n’ont pas été apportés par ailleurs. Et elle a un côté un petit peu rentre-dedans qui est important dans des réunions où parfois, on a tendance à décliner des éléments de langage. »

À lire aussi : L'Espagne ne décolère pas après le rejet du gazoduc franco-espagnol Midcat par la France

D’autant que la Madrilène de 53 ans est réputée de ne pas lâcher facilement. Barbara Pompili confirme : elle est « déterminée et elle sait où elle veut aller. Il y a beaucoup de ministres qui sont plus dans la réaction et essaient de gérer au jour le jour. Elle fait partie de ces ministres qui ont une structure politique et qui s’en servent. »

« Politicienne pas tout à fait standard »

Cette vision, Teresa Ribera l’aura puisée dans son expérience et sa connaissance des dossiers climatiques. Diplômée de droit et de sciences politiques, Teresa Ribera a été présidente du comité consultatif de l'initiative Momentum for change de la convention cadre de l'ONU pour le changement climatique. Elle a été dans les années 2000 directrice du Bureau espagnol sur le changement climatique et secrétaire d'État dans le gouvernement Zapatero. Elle a ensuite rejoint l'Institut de développement durable et des relations internationales (Iddri) basé à Paris. Teresa Ribera, qui maîtrise la langue de Molière, l'a même dirigé avant d'être appelée dans le gouvernement de Pedro Sanchez.

Ce parcours fait de cette Madrilène, une « politicienne pas tout à fait standard », estime son successeur à la tête de l'Iddri. Sébastien Treyer retient notamment son engagement lors de sa première expérience gouvernementale entre 2008 et 2011. « Elle a aidé à renouer le dialogue entre les pays du Sud et du Nord qui s’étaient séparés fâchés à Copenhague en 2009, lors du grand échec de la négociation climatique de [la COP] 2009. Juste après ça, Teresa Ribera a été jugée comme étant une personnalité à la fois très à l’écoute des pays du Sud et à la fois très crédible sur ce que les pays du Nord pouvaient accepter ou pas comme position, notamment sur des questions, aujourd’hui très présentes, d’adaptation. » Quant à la négociation plus récente pour une sortie du charbon en Espagne, Sébastien Treyer salue « une négociation qui fait aujourd’hui référence ».

Son engagement européen ne l'empêche pas de critiquer ouvertement des décisions européennes. Elle a qualifié d’erreur l’inclusion du gaz naturel et du nucléaire dans la taxonomie verte européenne. Cela ne l’empêche pas non plus de tenter de faire évoluer certains mécanismes. Il y a presque un an déjà, elle demandait le découplage du prix du gaz et de l'électricité pour l'Espagne. Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, a promis ce mercredi 14 septembre, une réforme structurelle « en profondeur » du marché de l'électricité. Entre temps, Madrid et Lisbonne ont obtenu une mesure d'exception.

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