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Afrique économie

Au Kenya, des initiatives pour lutter contre la pollution textile [2/2]

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Au Kenya, le commerce de la fripe tient un rôle économique de taille. Mais le secteur est très critiqué pour son impact environnemental et sanitaire. D’après l’organisation des Nations unies pour l’environnement, l’industrie du textile est responsable d’entre 2 à 8% des émissions de gaz à effet de serre dans le monde chaque année. Face à ce constat, Africa Collect Textile tente de donner une seconde vie aux vêtements usagées.

Vente de vêtements de seconde main dans le quartier de Makadara à Nairobi, au Kenya (Image d'illustration).
Vente de vêtements de seconde main dans le quartier de Makadara à Nairobi, au Kenya (Image d'illustration). © SIMON MAINA / AFP
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C’est dans une petite maison en bordure de Nairobi qu’Africa Collect Textile a élu domicile. Au rez-de-chaussée, des vêtements attendent d’être triés. À l’étage, des couturières s’activent. « Dans cette salle, il y a le tressage et de la couture. Dans ce coin, c’est la fabrication des sacs à dos. Nous récupérons des pantalons cargo, nous les découpons, ajoutons une doublure et vous voyez, ça donne un sac. On ne dirait pas que c’était un pantalon à l’origine, n’est-ce pas ?! », décrit Whitney Speke, responsable de la communication d’Africa Collect Textile.

Africa Collect Textile récupère des fripes de deux façons : grâce à des dons faits dans la trentaine de bennes à vêtements placées à Nairobi. Ou en achetant les invendus du marché de la seconde main. Les habits en bon état sont donnés, le reste transformé en vestes, sacs à dos ou tapis. Puis vendus au Kenya ou en Europe. « La plupart des personnes ne savaient pas où donner ou jeter leurs vêtements usagés, ils ne trouvaient pas de structures adaptées pour les récupérer, constate Whitney Speke, donc ces habits sont mis à la poubelle et finissent dans des décharges à ciel ouvert ou même dans la rivière de Nairobi. Africa Collect textile a constaté ces lacunes et a voulu mettre en place une structure pour encourager le recyclage de ces vêtements. »

Un meilleur tri avant l’exportation

Dans un rapport publié l’année dernière, la fondation Changing Markets a dénoncé qu’un tiers des vêtements importés au Kenya contenait du plastique et était de si mauvaise qualité que ces habits étaient directement jetés ou brulés. Polluant ainsi l’environnement et entrainant des conséquences sanitaires pour les populations. « Il est temps de se poser une question : où finissent ces vêtements ? est-ce que les pays qui importent ont les capacités de gérer les habits en fin de vie ? Et puis, il y a aussi un problème avec la fast fashion, il y a une surproduction des vêtements, déclare Betterman Musasia à la tête de Clean Up Kenya, une association qui milite pour une meilleure gestion des déchets, il faut améliorer notre façon de consommer. Prenons les européens par exemple. Plus ils achètent et donnent leurs vêtements usagés, plus ces fripes finissent par avoir des conséquences sur une autre partie du monde. » Betterman Musasia salue les initiatives comme Africa Collect Textile. Mais il aimerait surtout voir, entre autres, un meilleur tri fait avant l’exportation et la mise en place de systèmes efficaces de gestion des vêtements en fin de vie.

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