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Afrique économie

Sommet d'affaires États-Unis-Afrique: Quel avenir pour l’Agoa? [1/4]

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La capitale du Botswana, Gaborone, accueillait, il y a une dizaine de jours, le 15e « US-Africa Business Summit », un sommet des affaires entre les États-Unis et l’Afrique. L’administration Biden entendait en effet renouer avec l’Afrique, il y a 7 mois, lors du sommet de Washington. Mais l’un des points qui reste en suspens est l’avenir de l’Agoa. l’African Growth and Opportunity Act doit expirer en 2025 et il n’est pas encore certain qu’elle sera renouvelée à l’identique.

Lors d'une session de travail du Sommet des dirigeants africains des États-Unis au Département d'État à Washington, en 2014. (Image d'illustration)
Lors d'une session de travail du Sommet des dirigeants africains des États-Unis au Département d'État à Washington, en 2014. (Image d'illustration) AP - Charles Dharapak
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De notre envoyée spéciale à Gaborone

L’Agoa, cette loi signée en 2000, était jusque-là l’une des pierres angulaires de la stratégie commerciale des États-Unis pour ouvrir leur marché à une quarantaine de pays africains. Elle permet aux pays africains éligibles d’exporter certains produits vers les États-Unis sans droits de douane et le continent en a profité à hauteur de 10 milliards d’euros d’exportations sur l’année 2022. Pour le président du Botswana, Mokgweetsi Masisi qui accueillait ce sommet des affaires États-Unis/Afrique dans sa capitale, il est impératif que cette loi soit prolongée.

« Nous souhaitons très sérieusement que l’administration Biden renouvelle l’Agoa. Un renouvellement maintenant, avec un mandat plus étendu, enverrait un signal fort et apporterait de la confiance aux marchés. Cela servirait également de catalyseur pour l’industrialisation de l’Afrique et son inclusion au sein des chaînes de valeur mondiales. »

Cinq pays profitent largement de l'Agoa

Mais le programme connait aussi des critiques. Depuis sa mise en place, il n’a bénéficié qu’à un petit nombre de produits, avec en premier lieu les exportations de pétrole brut. Pour les autres marchandises, jusqu’en 2021, cinq pays – l’Afrique du Sud, le Kenya, le Lesotho, Madagascar et l’Éthiopie – concentraient plus des trois quarts des exportations effectuées grâce à ce régime, notamment grâce aux filières textile et automobile déjà bien développées.

Osvaldo Gómez Martínez, adjoint aux affaires africaines du bureau américain au commerce, reconnaît qu’il y a besoin de changement : « L’Agoa a été au cœur de nos relations économiques, entre les États-Unis et l’Afrique, et cela reste vrai. Mais le monde a changé, nous avons tous changé en 20 ans. Et même s’il y a d’importantes conversations, très dynamiques, autour du futur, l’Agoa ce n’est pas le seul outil de notre politique commerciale, afin d’améliorer et de renforcer nos partenariats économiques États-Unis/Afrique. »

Certaines exportations africaines peuvent, de plus, déjà bénéficier du système de préférences généralisé, sans passer par l’Agoa. La loi apparaît aussi comme moyen de pression commerciale, pour faciliter l’accès de produits américains sur le continent. Et la décision, chaque année, de renouveler ou non l’éligibilité des pays, ne crée pas un environnement stable pour investir, comme le regrette l’Atlantic Council, dans un nouveau rapport. L’ancienne secrétaire d’État française, Rama Yade, est directrice Afrique de ce think tank :

« La critique principale, par rapport à l’Agoa, a été qu’il a pu être utilisé comme outil politique. Parfois ça peut se justifier : l’année dernière, l’Éthiopie a été exclue des bénéfices de l’Agoa, comment continuer à faire commerce en ignorant les milliers de morts, les viols, les crimes de guerre ? Dans d’autres cas, peut-être moins, c’est ce que disent certains africains. »

L’émergence de partenariats bilatéraux et le développement de la Zone de libre-échange africaine (Zlecaf), pourraient aussi contribuer à transformer le programme américain.

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