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Le monde en questions

La folle semaine américaine

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Les événements politiques qui se sont bousculés aux États-Unis, avec le caucus chaotique de l’Iowa pour le parti démocrate, le discours sur l’état de l’Union de Donald Trump et enfin son acquittement au Sénat américain dans le cadre de son procès en destitution. Tout cela en 48 heures ! Cela nous amène à nous poser la question suivante : quelles leçons tirer de cette folle semaine américaine ?

Troisième discours sur l'état de l'union de Donald Trump. Derrière lui le vice-président Mike Pence et Nancy Pelosi, chef de file de l'opposition démocrate et présidente de la Chambre des représentants, Washington, le 4 février 2020.
Troisième discours sur l'état de l'union de Donald Trump. Derrière lui le vice-président Mike Pence et Nancy Pelosi, chef de file de l'opposition démocrate et présidente de la Chambre des représentants, Washington, le 4 février 2020. REUTERS/Joshua Roberts
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La première leçon concerne Donald Trump : à l’évidence, ce fut une très bonne semaine pour lui. L’acquittement que les sénateurs de son camp lui ont octroyé le délivre de l’infamie d’une destitution.

L’essentiel est sauvé : il peut achever son mandat et surtout intensifier sa campagne électorale pour sa réélection espérée dans neuf mois. Et, pour ceux qui en doutaient, le ton de cette campagne sera offensif, voire agressif contre ses opposants. L’occupant de la Maison Blanche en a donné deux illustrations cette semaine, d’abord lors de son discours sur l’état de l’Union, censé être rassembleur et qui fut à sa gloire et à la défaveur de ses prédécesseurs, notamment, comme souvent Barack Obama. Ensuite lors de sa prise de parole au lendemain de son acquittement. Félicitant ses fidèles, il a critiqué ceux qui au sein de son propre camp ne l’avaient pas soutenu, notamment son vieil ennemi Mitt Romney. Et surtout il a pilonné, avec une agressivité rarement vue, ses opposants, les traîtant de personnes vicieuses et corrompues, qui cherchent uniquement à lui nuire.

La deuxième leçon, plus rude, s’applique au parti démocrate, qui a entamé sa course aux Primaires de la pire des manières.

Un bug informatique aura retardé l’annonce de résultats presque définitifs, qui placent en tête, dans un mouchoir de poche, le jeune maire Pete Buttigieg, 38 ans, et le vieux sénateur Bernie Sanders, qui représente l’aile la plus à gauche du parti. Devant la sénatrice Élisabeth Warren et surtout en quatrième position, celui qui apparaissait comme le favori, l’ancien vice-président de Barack Obama, Joe Biden. Et encore, ce cauchemar de l’Iowa n’est pas terminé, puisque le Parti envisage un recomptage manuel, pour annoncer enfin qui de Buttigieg ou de Sanders est réellement arrivé en tête.

Entre ce bug et ce résultat pour l’instant illisible- une chose est sûre : le parti dit qu’il fera tout pour battre Donald Trump en novembre, mais il lui manque clairement encore une stratégie cohérente et surtout commune, et un leader pour l’incarner. Pour l’heure, la vraie opposante à Donald Trump s’appelle Nancy Pelosi, la cheffe des démocrates à la Chambre des représentants. Ses relations avec le président ont atteint cette semaine un niveau de tension jamais égalé.

Mais la séquence de cette semaine a été terrible pour les démocrates : entre le fiasco du caucus de l’Iowa, et l’acquittement de Donald Trump, ils ont échoué à affaiblir l’adversaire et offert une mauvaise image de leur processus électoral interne.

Enfin la dernière leçon à retenir de cette drôle de semaine est sans doute le coup porté au fonctionnement de la démocratie américaine.

Un processus en impeachment qui tourne toujours au procès politique, l’actuel président qui se comporte plus en chef de bande qu’en chef d’État, un parti républicain transformé de gré ou de force en organisation quasi sectaire aux ordres du locataire de la Maison Blanche, un parti démocrate déchiré et qui aura sans doute du mal à trouver la personnalité capable de battre Donald Trump, un clivage politique entre ces deux formations d’une grande violence, sans oublier les critiques acerbes contre le processus des caucus qui vient de montrer son côté obsolète et inefficace. Oui, la démocratie américaine, en ce début d’année électorale, n’est pas au mieux de sa forme.

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