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Gaza: le Hamas annonce accepter une offre de trêve, Israël enverra une délégation pour négocier

Le mouvement palestinien Hamas annonce ce lundi 6 mai 2024 avoir accepté la proposition de cessez-le-feu avancée par les médiateurs égyptiens et qatariens pour la bande de Gaza. Un haut responsable israélien a indiqué à l'AFP qu'Israël était en train d'examiner la proposition de cessez-le-feu dans la bande de Gaza. Le Qatar envoie une délégation au Caire dès ce mardi pour poursuivre les négociations, tandis que des frappes israéliennes ont tué au moins cinq personnes dans l'est de Rafah dans la nuit de lundi à mardi.

De la fumée s'élève à la suite d'une frappe aérienne israélienne à l'est de Rafah, dans la bande de Gaza, le lundi 6 mai 2024.
De la fumée s'élève à la suite d'une frappe aérienne israélienne à l'est de Rafah, dans la bande de Gaza, le lundi 6 mai 2024. © AP - Ismael Abu Dayyah
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Ismaïl Haniyeh, chef du bureau politique du Hamas, s'est entretenu par téléphone avec le Premier ministre qatarien cheikh Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani et le chef du Renseignement égyptien, Abbas Kamel, les informant que « le Hamas avait approuvé leur proposition d'accord de cessez-le-feu », selon un communiqué publié sur le site du mouvement palestinien, qui ne donne pas de détails sur le contenu de l'offre.

Elle comprend trois phases, chacune d'une durée de 42 jours, et inclut un retrait israélien complet de la bande de Gaza, le retour des déplacés et un échange d'otages toujours retenus à Gaza et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, dans le but d'un « cessez-le-feu permanent », a déclaré Khalil al-Hayya à la chaîne qatarienne.

Un responsable du Hamas a déclaré sous le couvert de l'anonymat que « la balle est désormais dans le camp » d'Israël qui a le choix « entre accepter l'accord de cessez-le-feu, soit y faire obstacle ». Cette proposition, qui n'a pas été présentée publiquement, inclut un cessez-le-feu, le retour chez eux des civils déplacés par le conflit à Gaza et un échange d'otages et de prisonniers, a dit un autre responsable du Hamas à Reuters.

L'est de Rafah bombardé

Après l'annonce du Hamas, l'armée israélienne a mené d'intenses bombardements sur l'est de la ville surpeuplée de Rafah, d'où les habitants avaient été exhortés à partir en vue d'une opération terrestre militaire israélienne, selon l'AFP. Au moins cinq personnes ont perdu la vie dans ces frappes, selon l'hôpital koweïtien situé à Rafah, qui indique à l'AFP avoir aussi reçu « de nombreux blessés ». Une « invasion » de Rafah serait « intolérable », insiste le chef de l'ONU, Antonio Guterres.

Dans la soirée, la branche armée du Jihad islamique palestinien a, elle, indiqué avoir tiré des roquettes depuis la bande de Gaza en direction d'Israël.

Quelques heures plus tôt, à Rafah, ville du sud de la bande de Gaza, l'annonce du Hamas avait été accueillie par des scènes de liesse et des tirs en l'air. Les gens se réjouissent et remercient Dieu, selon un correspondant de l'AFP : « Des gens pleurent de joie et il y a des tirs en l'air de célébration ».

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Le Qatar et Israël envoient une délégation

Le Qatar annonce envoyer une délégation mardi 7 mai au Caire pour poursuivre les pourparlers de trêve. « La délégation du Qatar se rendra mardi matin en Égypte pour relancer les négociations indirectes entre les deux parties [...] avec l'espoir de parvenir à un accord pour un cessez-le-feu immédiat et permanent dans la bande de Gaza en échange de prisonniers et d'otages », a indiqué dans un communiqué le porte-parole des Affaires étrangères qatariennes, Majed al-Ansari.

Israël a aussi annoncé, lundi soir, l'envoi prochain d'une délégation auprès des médiateurs. « Israël va envoyer une délégation [...] auprès de la médiation pour épuiser les possibilités de parvenir à un accord » de trêve, « même si les propositions du Hamas sont loin des exigences essentielles » israéliennes, a indiqué le bureau du Premier ministre Benyamin Netanyahu dans un communiqué. Il ajoute que « le cabinet de guerre a décidé la poursuite de l'opération à Rafah pour exercer une pression militaire sur le Hamas ».

« L'annonce du Hamas doit ouvrir la voie au retour des 132 otages retenus en captivité par le Hamas depuis plus de sept mois », a déclaré dans un communiqué le Forum des familles, une association israélienne de proches d'otages fondée au lendemain du 7 octobre. « Le moment est venu pour toutes les parties concernées de tenir leur engagement et de transformer cette opportunité en un accord pour le retour de tous les otages », ajoute le texte.

Une manifestation spontanée s'est tenue à Jérusalem. Des proches des victimes ont participé, et aussi des personnes en colère contre le Premier ministre Benyamin Netanyahou. Lewis est Israélien. Il exprime sa révolte auprès de notre correspondant à Jérusalem, Sami Boukhelifa : « Nous sommes persuadés que le gouvernement de Netanyahu, en plus d’être incompétent, n’apporte que le sang et la mort. Nous sommes ici ce soir, pour redire que la guerre ne fera pas revenir nos otages. 35 000 Gazaouis morts, ce sont 35 000 morts de trop. Une guerre de revanche n'est pas une guerre. C’est un crime de guerre ».

Prévenir « un nouveau massacre »

Les États-Unis « examinent » la réponse du Hamas à la proposition de trêve, indique le département d'État. « Je peux confirmer que le Hamas a émis une réponse. Nous sommes en train d'examiner cette réponse et d'en discuter avec nos partenaires dans la région », a déclaré à la presse Matthew Miller, porte-parole du département d'État. 

Le roi Abdallah II de Jordanie a appelé lundi à Washington la communauté internationale à tout faire pour prévenir « un nouveau massacre » à Rafah.

De son côté, le président turc Recep Tayyip Erdogan s'est félicité de la position du Hamas et a appelé les pays occidentaux à accentuer leur pression sur Israël.

Le secrétaire général de l'ONU a appelé lundi Israël et le Hamas « à faire l'effort supplémentaire nécessaire » pour parvenir à une trêve, a indiqué son porte-parole Stéphane Dujarric.

Longue médiation

Une médiation Égypte-Qatar-États-Unis tente depuis plusieurs mois d'arracher une trêve entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza. Cette trêve est censée englober une pause dans les combats et la libération de détenus palestiniens des prisons israéliennes contre celle d'otages israéliens enlevés lors de l'attaque sans précédent du Hamas dans le sud d'Israël le 7 octobre, qui a déclenché la guerre.

Un cycle de négociations indirectes avait pris fin dimanche au Caire, sans avancées. Le Hamas réclamait que l'accord de trêve prévoie la fin de l'offensive israélienne dans la bande de Gaza, ce que refuse Israël qui se dit déterminé à anéantir le Hamas.

Dimanche, Israël et le Hamas affichaient leur profond désaccord en vue d'une trêve dans la guerre à Gaza. Benyamin Netanyahu avait réaffirmé qu'Israël « ne pouvait accepter » les demandes du Hamas de cesser ses opérations. En retour, le mouvement palestinien avait accusé le Premier ministre israélien de « saboter » les efforts de paix.

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