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Guerre à Gaza: les négociateurs du Hamas quittent le Caire, pas d'avancées vers une trêve

Israël et le Hamas ont affiché ce dimanche leur profond désaccord en vue d'une trêve dans la guerre à Gaza. Benyamin Netanyahu a réaffirmé qu'Israël « ne pouvait accepter » les demandes du Hamas de cesser ses opérations. En retour, le mouvement palestinien a accusé le Premier ministre israélien de « saboter » les efforts de paix.

Des soldats israéliens montent la garde, alors qu'un véhicule blindé de transport de troupes israélien manœuvre à l'intérieur de la bande de Gaza. Poste-frontière d'Erez, sud d'Israël, le 5 mai 2024. Photo d'illustration.
Des soldats israéliens montent la garde, alors qu'un véhicule blindé de transport de troupes israélien manœuvre à l'intérieur de la bande de Gaza. Poste-frontière d'Erez, sud d'Israël, le 5 mai 2024. Photo d'illustration. © REUTERS - Amir Cohen
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La délégation de négociateurs du Hamas s'apprête à repartir à Doha, la réunion avec la médiation égyptienne au Caire sur un projet de trêve ayant « pris fin », a indiqué un responsable du mouvement islamiste palestinien à l'Agence France-Presse.

« La réunion avec le ministre du Renseignement égyptien a pris fin, la délégation du Hamas va repartir à Doha pour poursuivre des concertations » avec les dirigeants du mouvement, a déclaré ce responsable ayant requis l'anonymat. Le média égyptien Al Qahera News, cité par l'AFP, indique qu'une délégation du groupe palestinien reviendra mardi au Caire pour reprendre et achever les négociations indirectes avec Israël.

Israël n'est pas présent au Caire. Un responsable israélien a affirmé qu'une délégation s'y rendrait en cas d'avancées. En revanche, le chef de la CIA, William Burns, s'y trouvait, avancent des médias américains. D'après des sources proches des négociations citées par l'AFP, le chef de la CIA se rend désormais au Qatar, toujours dans le cadre des négociations.

Le récent espoir d'une trêve entre Israël et le Hamas, négociée au Caire, a faibli ces derniers jours, les deux parties affichant leurs profondes divergences, notamment autour d'un cessez-le-feu permanent dans la bande de Gaza.

Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu a réaffirmé qu'Israël « ne capitulerait pas » et « ne pouvait accepter » les demandes du Hamas d'arrêter la guerre à Gaza, déclenchée par l'attaque sanglante de ce dernier, le 7 octobre, dans le sud d’Israël.

Il a annoncé dans le même temps la décision « unanime » de son gouvernement de fermer en Israël Al-Jazeera, une chaîne du Qatar, l'un des pays médiateurs dans le conflit. Son gouvernement a ordonné la saisie du matériel de la télévision satellitaire.

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Le chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh, basé au Qatar, a quant à lui accusé Benyamin Netanyahu de « saboter les efforts des médiateurs » en vue d'une trêve dans le territoire palestinien assiégé par Israël et dévasté par sept mois de bombardements.

« Terrible défaite »

L'offre des médiateurs - Qatar, Égypte, États-Unis - présentée fin avril au Hamas prévoit une trêve provisoire associée à une libération de prisonniers palestiniens contre celle d'otages enlevés lors de l'attaque du 7 octobre.

Quelques heures avant la reprise dimanche des négociations au Caire entre une délégation du Hamas et des représentants qatariens et égyptiens après de premières discussions la veille, un responsable du Hamas avait affirmé que son mouvement n'accepterait « en aucun cas un accord ne prévoyant pas explicitement un arrêt de la guerre ».

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Dans un communiqué dimanche, le Forum des familles d'otages a appelé Benyamin Netanyahu « à faire fi des pressions politiques » et à accepter un accord qui permettrait une libération des otages. « M. Netanyahu, l'histoire ne vous pardonnera pas si vous ratez cette occasion. »

Par ailleurs, ce même jour, l'armée israélienne a annoncé avoir fermé le point de passage de Kerem Shalom, à la frontière entre Gaza et l’Égypte, visé par des tirs de roquettes. La branche armée du Hamas a revendiqué dimanche une attaque visant ce point de passage, dans laquelle trois soldats israéliens ont été tués selon l'armée israélienne.

Les camions d'aide y sont inspectés par Israël avant d'entrer dans la bande de Gaza. Cette aide, strictement contrôlée par Israël, reste très insuffisante pour répondre aux besoins des quelque 2,4 millions de Gazaouis.

Entretien « par téléphone » entre Emmanuel Macron et Benyamin Netanyahu

Le président français Emmanuel Macron, qui « s'est entretenu par téléphone » avec Benyamin Netanyahu ce dimanche, « a encouragé » ce dernier « à mener à bien ces négociations qui pourraient conduire aux libérations d'otages, à la protection des civils par un cessez-le-feu et à la désescalade régionale », selon un communiqué de l'Élysée.

Le chef de l'État a rappelé la priorité d'une libération de tous les otages, « et tout particulièrement de nos trois compatriotes, Ohad Yahalomi, Ofer Kalderon et Orion Hernandez », précise la présidence française.

« La France soutient pleinement les efforts de médiation en cours. Le destin des Palestiniens de Gaza ne peut pas être soumis plus longtemps aux menées terroristes du Hamas et les opérations israéliennes doivent cesser », souligne le communiqué.

Emmanuel Macron « a réitéré sa plus ferme opposition à une offensive israélienne sur Rafah et l'urgence absolue qu'il y a de garantir une entrée massive d'aide humanitaire par tous les points d'accès à la bande de Gaza », conclut-il.

 Le 7 octobre, des membres du Hamas infiltrés depuis Gaza dans le sud d'Israël ont lancé une attaque terroriste qui a entraîné la mort de plus de 1 170 personnes, essentiellement des civils. Durant l'attaque, plus de 250 personnes ont été enlevées et 128 restent captives à Gaza, dont 35 sont mortes, selon l'armée israélienne.

Au Liban, au moins quatre morts dans un raid imputé à Israël, le Hezbollah riposte

À la frontière libano-israélienne, au moins quatre civils libanais d’une même famille ont perdu la vie ce dimanche 5 mai selon l'agence officielle d'information libanaise (ANI). Il s'agit d'un homme, d'une femme et de leurs enfants âgés de 12 et 21 ans, toujours selon cette source qui a précisé que deux autres personnes avaient été blessées.

Lors de ce raid aérien israélien sur le village frontalier au Liban de Meiss al-Jabal, d’importants dégâts dans les maisons et commerces de ce quartier résidentiel sont également à déplorer, souligne notre correspondant à Beyrouth, Paul Khalifeh.

Des appareils israéliens ont tiré des missiles air-sol au moment où des familles profitaient d’une courte accalmie pour inspecter les biens qu’elles ont quittés au tout début des combats, le 8 octobre, soit le lendemain de l’attaque sans précédent menée par des membres du Hamas dans le sud d’Israël.

L’artillerie israélienne a également pilonné une autre localité, elle aussi proche de la frontière, rapporte notre correspondant.

Le Hezbollah avait assuré à plusieurs reprises qu’il répondrait aux tirs visant des civils au Liban. Et il n’a pas tardé à riposter ; le parti de Hassan Nasrallah a annoncé dans un communiqué avoir tiré « des dizaines de roquettes » en direction de la ville israélienne de Kiryat Shmona, en Haute Galilée.

La nuit du samedi 4 au dimanche 5 mai, l’armée israélienne a pris pour cible les abords de cinq localités, dont Naqoura, note notre correspondant à Beyrouth. Naqoura abrite le QG de la force intérimaire des Nations unies déployée dans le sud du Liban (Finul).

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