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Guerre à Gaza: tensions autour d'un accord de trêve

Tandis que les familles d’otages affirment que le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu tente de torpiller les chances de libération de leurs proches, les discussions au Caire sur une trêve à Gaza sont toujours en cours, sur fond d'accusations réciproques des belligérants d'entraver tout accord.

Des manifestants protestent contre le gouvernement du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et appellent à la libération des otages détenus dans la bande de Gaza par le Hamas. Tel-Aviv, Israël, le 4 mai 2024.
Des manifestants protestent contre le gouvernement du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et appellent à la libération des otages détenus dans la bande de Gaza par le Hamas. Tel-Aviv, Israël, le 4 mai 2024. © AP - Ariel Schalit
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Ce samedi, comme tous les samedis, des manifestations de solidarité avec les otages et contre le gouvernement ont eu lieu en Israël. « C'est vous qui sapez tout accord », dénonçait ainsi une pancarte ornée du portrait de Benyamin Netanyahu lors d’une manifestation à Tel-Aviv. En soirée, des milliers de personnes, dont des proches d'otages, ont de nouveau réclamé au gouvernement israélien la conclusion d'un accord de trêve permettant leur retour.

Cette manifestation fait suite à 24 heures de tensions, souligne notre correspondant à Jérusalem, Michel Paul. Après la publication d'informations selon lesquelles le Hamas s’apprêtait à accepter une grande partie des propositions israéliennes pour une trêve et une libération d’otages, le bureau du Premier ministre a publié, en plein shabbat, deux communiqués citant un responsable politique de haut rang. Trêve ou non, l’armée israélienne entrera dans Rafah, affirme cette source, que les médias israéliens identifient comme étant Benyamin Netanyahu. Ce communiqué indique aussi qu’il n’est pas question de mettre fin à la guerre à Gaza.

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Le gouvernement israélien a décidé de ne pas envoyer de délégation au Caire, à ce stade du moins. Le ministre Benny Gantz, principal rival de Benyamin Netanyahu, a qualifié son comportement d'« hystérique ». À l’extrême droite de la coalition gouvernementale, le ministre des Finances, Bezalel Smotrich, évoque, lui, un accord de capitulation qui provoquerait « une catastrophe ».

« Désireux de parvenir à un accord, mais pas à n'importe quel prix »

Samedi, une délégation du Hamas dirigée par Khalil al-Hayya a eu un premier round de discussions au Caire avec les médiateurs qui attendaient la réponse du mouvement palestinien. Il n'y a eu « aucune évolution » et de nouvelles discussions sont prévues dimanche, a indiqué un responsable du Hamas qui a, par ailleurs, répété samedi à l'Agence France-Presse (AFP) que le mouvement palestinien n'accepterait « en aucun cas un accord ne prévoyant pas explicitement un arrêt de la guerre ».

« Nos informations confirment que [Benyamin] Netanyahu freine, en personne, un accord par calculs personnels », a également affirmé ce responsable ayant requis l'anonymat. Pour lui, Israël cherche « à récupérer ses captifs sans pour autant devoir cesser son agression sur Gaza ». Le Hamas avait précédemment accusé le Premier ministre israélien de multiplier les propos visant « clairement à faire échouer toute possibilité d'accord ».

« L'obstination » d'Israël « est susceptible de compromettre les négociations et Netanyahu en porte la pleine responsabilité », a-t-il poursuivi. « Nous sommes désireux de parvenir à un accord, mais pas à n'importe quel prix. » Une offensive terrestre sur Rafah « ne sera pas une promenade de santé et l'occupant paiera un prix élevé », a-t-il averti.

Benyamin Netanyahu répète à l'envi être déterminé à mener une offensive d'ampleur sur Rafah, ville du sud de la bande de Gaza qu'il estime être le dernier bastion du Hamas. Il exclut de cesser la guerre en cours depuis sept mois avant d'avoir « anéanti » le mouvement islamiste. Vendredi, le Hamas avait indiqué aller au Caire dans un « esprit ouvert », tout en insistant sur ses exigences : « un arrêt total de l'agression » israélienne et « le retrait » des forces israéliennes de Gaza. Samedi, un responsable israélien a, à son tour, accusé le mouvement palestinien de bloquer tout accord en insistant sur son exigence d'un arrêt de la guerre.

Les médiateurs – Égypte, Qatar, États-Unis – tentent depuis des mois d'arracher à Israël et au Hamas une trêve. Cette dernière est censée comprendre notamment une pause de l'offensive israélienne et la libération de détenus palestiniens contre celle d’otages enlevés lors de l'attaque sans précédent menée par le mouvement palestinien le 7 octobre en Israël. Depuis cette date, Israël et le Hamas n'ont conclu qu'une seule trêve, fin novembre. Elle avait duré une semaine et permis la libération de 105 otages, dont 80 Israéliens et binationaux, échangés contre 240 Palestiniens détenus par Israël.

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