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JOURNÉE MONDIALE DE LA LIBERTÉ DE LA PRESSE

Bande de Gaza: informer au péril de sa vie, plus qu’une mission, un devoir

Plus de 130 journalistes et employés de médias ont été tués à Gaza depuis le 7 octobre, selon le Syndicat des journalistes palestiniens. Certains ont été tués dans l’exercice de leur fonction, d’autres sont morts chez eux, sous les bombes israéliennes, comme le reste des victimes civiles à Gaza. En cette Journée mondiale de la liberté de la presse, deux journalistes à Gaza témoignent. Informer au péril de sa vie, plus qu’une mission, un devoir.

Funérailles du caméraman d'Al Jazeera Samer Abou Daqa à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, le 16 décembre 2023. Selon la chaîne arabe, le journaliste a été tué par une frappe de drone israélienne vendredi alors qu'il effectuait un reportage sur le bombardement d'une école abritant des personnes déplacées.
Funérailles du caméraman d'Al Jazeera Samer Abou Daqa à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, le 16 décembre 2023. Selon la chaîne arabe, le journaliste a été tué par une frappe de drone israélienne vendredi alors qu'il effectuait un reportage sur le bombardement d'une école abritant des personnes déplacées. © Bassam Masoud / Reuters
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Avec notre correspondant à Jérusalem, Sami Boukhelifa

« Désolée pour le vrombissement des drones. Ils volent tellement bas aujourd’hui, qu’on risque de ne pas bien s’entendre », explique d’emblée au téléphone Shorouq Ayla. Cette journaliste est basée à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza. Elle a perdu son mari, lui aussi journaliste, tué par une frappe israélienne en octobre dernier.

À écouter aussiLes journalistes, cibles de l’armée israélienne

« Pourquoi je continue de faire ce métier ? C’est une question de principe, explique-t-elle. Oui, des journalistes perdent la vie à Gaza, j’en suis consciente. Mais j’ai choisi de ne pas faire de news, c’est-à-dire de ne pas traiter l’évènement au moment où il se produit. Couvrir les news, ça vous expose. Je n’ai pas peur pour ma vie, mais j’ai peur que ma fille, orpheline de père, perde aussi sa mère. Quand vous êtes journaliste, vous vivez avec une cible sur le dos. Même les gens refusent parfois de vous parler. Avec un micro et une caméra, on les met en danger. Et donc pour éviter tout ça, j’ai choisi de faire des documentaires. Je ne couvre donc pas les bombardements, mais l’histoire après les bombardements. »  

La dépouille du journaliste palestinien Akram Al-Shafi'i, décédé des suites des blessures subies au moment du siège du complexe médical al-Chifa, dans la morgue de l'hôpital européen de Gaza à Rafah, samedi 6 janvier 2024.
La dépouille du journaliste palestinien Akram Al-Shafi'i, décédé des suites des blessures subies au moment du siège du complexe médical al-Chifa, dans la morgue de l'hôpital européen de Gaza à Rafah, samedi 6 janvier 2024. AP - Hatem Ali

À lire aussiÀ Gaza, les journalistes déchirés entre le devoir d'informer et la crainte d'être tués

« J’ai peur d’être tué »

Dans le Nord de la bande de Gaza, Saïd Kilani, photoreporter, n’exerce plus son métier.  « Je reste malgré tout journaliste, raconte-t-il. Mais j’ai été arrêté puis relâché par l’armée israélienne, qui a détruit mon matériel. Mon fils a été tué durant cette guerre, ma maison a été pulvérisée. Je suis un réfugié qui vit entre différents centres d’accueil. Donc oui, aujourd’hui je me sens menacé et j’ai peur d’être tué. »

La plupart des collègues de Saïd, dans le Nord de Gaza, ont également renoncé à couvrir les combats. Ils préfèrent raconter le quotidien de la population assiégée qui souffre du manque d’eau et de nourriture.

À écouter aussiÀ Gaza, Saïd Kilani, photojournaliste au péril de sa vie

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