Accéder au contenu principal

L'adhésion des Palestiniens aux Nations unies recueille un soutien croissant

Si les États-Unis ont eu recours à leur droit de veto à la demande d'adhésion à part entière des Palestiniens aux Nations unies, douze des quinze pays membres du Conseil de sécurité ont voté en faveur de cette résolution présentée par l'Algérie. Un vote qui révèle un soutien plus franc de la communauté internationale à la reconnaissance d'un État palestinien.

L'ambassadeur palestinien auprès des Nations unies, Riyad Mansour, s'exprime lors d'une réunion du Conseil de sécurité au siège des Nations unies, à New York, le 18 avril 2024.
L'ambassadeur palestinien auprès des Nations unies, Riyad Mansour, s'exprime lors d'une réunion du Conseil de sécurité au siège des Nations unies, à New York, le 18 avril 2024. © AP - Yuki Iwamura
Publicité

Ce projet de résolution présenté par l'Algérie a recueilli douze votes pour, un contre et deux abstentions (Royaume-Uni et Suisse). Ce soutien, jugé « écrasant » par Amar Bendjama, l'ambassadeur algérien à l’ONU, envoie selon lui « un message très clair : l'État de Palestine mérite sa place » à l'ONU.

Pour sa part, l'ambassadeur d’Israël à l’ONU a mis en garde ces douze pays membres. Leur vote en faveur de la reconnaissance des Palestiniens à l’ONU rendrait « la paix presque impossible », dit en somme Israël. C'est tout l'inverse, rétorque la France qui s'est exprimée, comme la Chine et la Russie, en faveur de cette résolution. Pour Paris, « cette admission doit permettre la reprise d’un processus pour la mise en œuvre d'une solution à deux États ». La France envisageait de s'abstenir il y a treize ans, lorsque les Palestiniens avaient déposé cette demande pour la première fois. Les lignes bougent donc.

Paradoxalement, les États-Unis, qui réaffirment leur défense de la solution à deux États, campent sur leur position. Pour Washington, pas question d'en donner plus aux Palestiniens. Une ambiguïté dénoncée par les alliés de Washington, qui se trouve encore un peu plus isolé dans ce dossier, après plus de six mois de guerre à Gaza.

À lire aussiLes États-Unis mettent leur veto à l'adhésion pleine et entière des Palestiniens à l'ONU

Pour la majorité des pays, la création d'un État palestinien indépendant constituerait un gage de retour à la paix dans la région, facilité par le statut de membre de plein droit à l'ONU des Palestiniens. Pour l’instant, ces derniers conservent un statut d’« État non-membre observateur » à l'ONU.

L’ambassadeur et représentant permanent de l'Algérie auprès des Nations unies, Amar Bendjama, a promis, au nom du groupe arabe, de présenter à nouveau cette requête ultérieurement : « Oui, nous reviendrons, plus forts et plus bruyants. » L'admission d'un État à l'ONU doit recevoir une recommandation positive du Conseil (au moins 9 voix sur 15 en faveur, sans veto d'un membre permanent), puis être approuvée par l'Assemblée générale, à la majorité des deux tiers.

Un sondage montre qu’un Français sur trois estime qu’Israël commet un « génocide » à l’encontre des Palestiniens de Gaza

La moitié des Français est favorable à une interdiction du commerce des armes avec Israël. Ce sont les résultats d’un récent sondage YouGov commandé par l’Institut Palestinien pour la Diplomatie Publique, organisme basé à Ramallah. Le sondage a été mené dans cinq pays européens sur une population en âge de voter.

L’autre enseignement de ce sondage est que les jeunes entre 18 et 24 ans sont les mieux informés, rapporte notre correspondante à Ramallah, Alice Froussard. C’est aussi cette jeunesse qui soutient le plus les droits des Palestiniens, explique Inès Abdel Razek, directrice de l’Institut Palestinien pour la diplomatie publique. « Les jeunes voient l’horreur de ce qu’il se passe [à Gaza, NDLR], précise-t-elle. Le sondage montre que les jeunes voient le lien entre la cause palestinienne et les questions de liberté et de justice. Il montre aussi que le gouvernement n’est pas en phase avec ce que veulent l’opinion publique et les électeurs », note-t-elle.

C’est un signe positif en vue d’un possible changement de cap politique à l’avenir lorsque cette génération arrivera au pouvoir, continue Inès Abdel Razek.

L’enjeu clé reste l’accès à l’information. Plus la population est informée, plus elle soutient des sanctions contre Israël et le respect des droits des Palestiniens, souligne notre correspondante.

NewsletterRecevez toute l'actualité internationale directement dans votre boite mail

Suivez toute l'actualité internationale en téléchargeant l'application RFI

Partager :
Page non trouvée

Le contenu auquel vous tentez d'accéder n'existe pas ou n'est plus disponible.