Accéder au contenu principal

Gaza: à l'ONU, les pays arabes viennent défendre l'Unrwa

Les chefs de la diplomatie des pays arabes sont à New York pour soutenir la candidature de la Palestine aux Nations unies (ONU), mais ils ont décidé de ne pas attendre l’audit sur l’impartialité de l’Unrwa pour monter au créneau et ont poussé le Conseil de sécurité à se réunir mercredi. Leurs objectifs : passer en revue le rôle de l’agence, essentielle dans l’aide humanitaire et l’éducation des Palestiniens dans les territoires occupés – mais aussi au Liban, en Jordanie ou en Égypte –, et dénoncer ce pourquoi elle est réellement dans le collimateur d’Israël, selon eux.

Le ministre des Affaires étrangères jordanien, Ayman Safadi (à gauche), et le représentant spécial de la Palestine aux Nations unies, Ziad Abu Amr (à droite), le 17 avril 2024 lors d'une réunion au siège de l'ONU à New York.
Le ministre des Affaires étrangères jordanien, Ayman Safadi (à gauche), et le représentant spécial de la Palestine aux Nations unies, Ziad Abu Amr (à droite), le 17 avril 2024 lors d'une réunion au siège de l'ONU à New York. AFP - CHARLY TRIBALLEAU
Publicité

Avec notre correspondante à New York, Carrie Nooten

Israël accusait déjà 450 des salariés de l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (Unrwa) d’être membres du Hamas. Le 17 avril, l’ambassadeur israélien est encore allé plus loin en déclarant que 17% des 13 000 salariés, soit environ 2 000 individus, étaient affiliés à des groupes terroristes, et il a réclamé le démantèlement de l’agence.

Mais pour le ministre des Affaires étrangères jordanien, comme pour le commissaire général de l’Unrwa, Philippe Lazzarini, l’objectif ultime d’Israël est encore plus politique. « Les attaques contre l’Unrwa ne sont pas dues à sa neutralité. La raison derrière tout cela, c’est de retirer aux réfugiés palestiniens le statut de réfugié. C'est ce qui est en jeu aujourd’hui », a déclaré Ayman Safadi.

À lire aussiL'Unrwa, un rôle essentiel au Proche-Orient

Depuis 1948 et leur départ de leurs terres, les réfugiés palestiniens ont un statut unique au monde, qui est géré par l’Unrwa : leurs descendants, même s’ils sont nés à l’étranger, héritent de ce statut. Et de facto, d’un droit de « retour » sur les territoires aujourd’hui israéliens, comme le stipule le droit international.

Or, cette population de réfugiés a quintuplé en 50 ans et s’élève maintenant à près de 6 millions de personnes. D’où les craintes d’Israël, qui est ici aussi soutenu par Washington. L’ambassadeur américain a déjà demandé une « réforme » de l’Unrwa, alors que l’audit indépendant ne sera révélé que lundi 22 avril.

À lire aussiLe Conseil de sécurité va examiner la demande d'adhésion à l'ONU de la Palestine

L'ONU lance un appel aux dons de 2,8 milliards de dollars pour Gaza

Benyamin Netanyahu estime qu’Israël fait « tout son possible » pour améliorer la situation humanitaire dans la bande de Gaza. Le Premier ministre israélien « réfute les allégations des organisations internationales sur une famine » dans l’enclave palestinienne. Les Nations unies (ONU) estiment de leur côté qu’il existe un « risque imminent de famine » à Gaza. Et la communauté humanitaire a lancé, mercredi 17 avril, un appel pour des financements. Organisations internationales et ONG demandent 2,8 milliards de dollars pour financer leurs activités dans le territoire enclavé.

Avec nos correspondants à Jérusalem, Nicolas Benita et Guilhem Delteil

2,8 milliards de dollars, c’est une somme très importante, reconnaît le chef du Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha) dans les Territoires palestiniens. Mais aujourd’hui, à Gaza, il faut prendre en charge les personnes du matin jusqu’au soir, souligne Andrea de Domenico :

« Il faut penser à une journée typique de chacun d'entre nous, quand tu te réveilles jusqu'au moment du coucher, et penser que tout ça n'est pas disponible aujourd'hui. Et donc, il faut qu'il y ait de l'aide pour leur donner, de la brosse à dents avec l'eau jusqu'à la couverture quand on va dormir la nuit, les sanitaires, etc. Tout. »

Cette somme est plus de cinq fois supérieure à celle demandée les années précédentes. Mais elle reste en-deçà des véritables besoins. Il faudrait en réalité au moins un milliard de plus. Or, les organisations humanitaires sont limitées par les conditions dans lesquelles elles opèrent aujourd’hui à Gaza.

« Pour fonctionner, une organisation quelconque a besoin d'un bureau, d'ordinateurs, d'électricité, d'eau, de nourriture pour nourrir le staff qui travaille, de carburant pour bouger au sein de la bande de Gaza et de tous les produits pour délivrer l'assistance. Tout ça, ça reste un défi énorme » rappelle Andrea de Domenico.

Tant que la guerre continuera et que les restrictions sur les importations seront aussi strictes, les acteurs humanitaires ne pourront répondre pleinement aux besoins des Gazaouis.

NewsletterRecevez toute l'actualité internationale directement dans votre boite mail

Suivez toute l'actualité internationale en téléchargeant l'application RFI

Partager :
Page non trouvée

Le contenu auquel vous tentez d'accéder n'existe pas ou n'est plus disponible.