Guerre Israël-Hamas: la tension monte à Jérusalem-Est
Les victimes se comptent par milliers. Sur la bande de Gaza, de nouveau bombardée ces dernières heures, une université liée au Hamas, des immeubles, des usines ou encore des magasins ont été visés par l’armée israélienne. En Israël, les autorités ont annoncé la mort de 169 soldats, et déplorent plus de 1 200 morts selon le dernier bilan. La situation se tend également à Jérusalem-Est, territoire palestinien occupé par Israël.
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Avec nos envoyés spéciaux à Jérusalem, Murielle Paradon et Richard Riffoneau
Dans le quartier de Silwan, à Jérusalem-Est, des dizaines de Palestiniens, vêtus de tee-shirt noir, attendent patiemment devant la maison d’Ali Abassi, un jeune de 20 ans, tué par la police israélienne. Ils sont venus présenter leurs condoléances à la famille.
Mais alors que tout est calme, des policiers israéliens débarquent et tirent pour disperser la foule. Il faut partir à la hâte.
La tension est forte dans ce quartier de Jérusalem-Est pourtant habitué aux affrontements avec les forces israéliennes. La veille, le jeune Ali est mort, abattu par la police. Selon sa famille, il revenait du travail lorsqu’il a reçu une balle dans la tête, il y avait dans le même temps des échauffourées entre la police israélienne et des jeunes qui lançaient des pétards et des pierres.
Son cousin témoigne : « Il rentrait chez lui, de son travail. Il s’est fait tirer dessus. À ce moment-là, il y avait des affrontements entre la police, qui tirait, et des jeunes. Mais les jeunes ne tiraient que des mortiers et Ali a reçu une balle dans la tête ».
Les amis d’Ali cachent mal leur ressentiment. Un autre jeune est aussi mort à ce moment-là. Alors, quand on leur demande s’ils soutiennent le Hamas dans sa guerre contre Israël, voici la réponse : « Tout ce qu’on veut, c’est la victoire. Reprendre notre liberté ».
Dans ce quartier de Jérusalem-Est, la guerre entre Israël et le Hamas n’a fait qu’exacerber des tensions déjà bien présentes.
Il y a beaucoup de tensions à Jérusalem. Dans la Vieille Ville, cela se ressent également. Les contrôles de sécurité sur les Palestiniens sont fréquents. Il n’y a plus grand monde, beaucoup d’échoppes ont tiré leurs rideaux, faute de tourisme, mais aussi parce que beaucoup d’habitants de Jérusalem-Est ont peur de sortir. Toute la ville semble vivre au ralenti, au rythme de la guerre.
« On est en état de guerre, les gens préfèrent rester chez eux »
Jérusalem, d’habitude si animée, est étrangement calme. Porte de Damas, beaucoup de boutiques ont gardé leurs rideaux fermés, comme l’explique Tarek Taha, qui vend des falafels : « Il y a beaucoup de commerçants qui viennent de loin, et à cause des barrages, ils ne peuvent pas passer. En même temps, à quoi bon ouvrir ? Les magasins dépendent beaucoup des touristes. »
On voit peu de touristes dans la Vieille Ville, et il y a moins de passages aussi des habitants de Jérusalem, selon Waadi Halawani, un autre commerçant : « On est en état de guerre, les gens préfèrent rester chez eux. Ils ne veulent pas sortir pour être confrontés à la situation. Et même les Israéliens qui passaient dans la vieille ville ne passent plus par ici. »
Des tensions entre Israéliens et Palestiniens en Vieille Ville, il y en a plus que d’habitude, assure Azzedine Hajloni, 20 ans. « La police est plus dure avec nous, elle nous fouille, nous traite mal », assure ce Palestinien.
Porte de Damas, les policiers israéliens sont très présents. Les Palestiniens sont systématiquement contrôlés.
La Vieille Ville de Jérusalem désertée - Reportage
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