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Golfe

Golfe: tensions sur le transport maritime et les primes d'assurance

L'inquiétude monte chez les transporteurs maritimes après les deux dernières attaques contre deux pétroliers près du détroit d'Ormuz, dans le golfe Persique, par lequel transite 30% de la production mondiale de pétrole.

Image satellite du détroit d'Ormuz.
Image satellite du détroit d'Ormuz. Jacques Descloitres/wikimedia.org
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L'incident du jeudi 13 juin, dans lequel deux tankers, un pétrolier norvégien et un méthanier japonais, ont été victimes de tirs et d'explosions d'origine encore indéterminée, intervient un mois après les sabotages de quatre pétroliers au large des Émirats arabes unis.

Les États-Unis accusent l'Iran de vouloir perturber le marché mondial en commettant ces attaques. Washington soupçonne Téhéran de chercher à perturber l'approvisionnement du marché mondial en bloquant le détroit d'Ormuz par lequel passe 30% du pétrole transporté par voie maritime, une menace déjà évoquée par le passé par l'Iran.

Les Iraniens « ne vont pas fermer » le détroit, a assuré cependant vendredi Donald Trump. « Il ne va pas être fermé, il ne va pas être fermé pendant longtemps et ils le savent. Cela leur a été dit dans les termes les plus forts. »

Mais les transporteurs maritimes sont inquiets : « Si ces eaux devenaient dangereuses, l'approvisionnement de l'ensemble du monde occidental pourrait être menacé », a expliqué à l'Agence France-Presse Paolo d'Amico, le président d'Intertanko, une association de pétroliers dont font partie les deux propriétaires des navires touchés jeudi.

Hausse des primes d'assurance et donc des produits

Cette tension pousse à la hausse les tarifs d’assurance et donc les prix des marchandises, explique à RFI Henry Allard, président de Filhert Allard Martime, une société de courtage.

« Il y a d’abord une aggravation des risques, du fait de la situation, et particulièrement des risques liés à ce qu’on appelle dans notre jargon la "fortune de guerre", donc un événement de guerre.

Ce qui a valu, d’ailleurs, depuis déjà trois semaines-un mois, que le golfe Persique ou tout au moins une grande partie du golfe Persique, ne soit plus en tarif automatique, mais soit la garantie d’accorder au cas par cas, avec des primes d’assurance qui sont valables sept jours à compter du jour où elles sont fixées.

Donc c’est forcément une zone, aujourd’hui, à traiter au cas par cas... Et il est certain qu’avec ces nouveaux événements ça va s’aggraver encore davantage et surtout la zone va s’étendre. C’est-à-dire qu’elle va certainement aller jusqu’à la mer d’Oman.

Donc, c’est une aggravation des risques pour les assureurs maritimes. C’est donc une aggravation des coûts pour les armateurs, qui ensuite vont les répercuter aux affréteurs... qui sont les propriétaires des cargaisons. Ça va surenchérir, bien sûr, le prix du produit sur le marché international. »

Sur le marché pétrolier par exemple, les cours du pétrole ont terminé en hausse vendredi.

Mais pas de tension majeure sur les cours du brut

Les tensions entre l'Iran et les Etats-Unis suscitent une certaine nervosité sur les cours du brut mais sans pour autant provoquer une flambée car les réserves d'or noir restent abondantes.

Juste avant le weekend, les cours du brut ont grimpé, mais pas au point de semer la panique. Si les prix ont fait un bond le jour de l'attaque à la torpille des deux bateaux dans le détroit d'Ormuz, ils ont dès le lendemain, passagèrement fléchi en cours de séance pour remonter à la clôture.

Cette hausse enregistrée vendredi soir génère peu de conséquences. À Londres, les cours du brent, le pétrole brut issu de la mer du Nord, ont sur la semaine baissé de 2% et restent proches de leur plus bas niveau des cinq derniers mois. En début de semaine, les marchés s'inquiétaient de voir les stocks et la production de brut augmenter aux Etats-Unis, alors que la demande mondiale ralentit. Les tensions commerciales et le fléchissement de l'économie mondiale, qui pèsent sur les perspectives de la demande, contrecarrent pour le moment le risque d'une flambée des prix liées aux tensions irano-américaines.

D'ailleurs, l'AIE, l'Agence américaine de l'information sur l'énergie vient de réduire de 100.000 barils par jour sa prévision de croissance de la demande de brut pour cette année ; elle l'avait déjà diminuée de 90.000 barils le mois dernier.

À écouter aussi : Tensions dans le golfe d’Oman, à qui profitent-elles ?

RFI/FRANCE24

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