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Syrie

La situation des déplacés dans la province de Deraa ne fait qu'empirer

Le régime de Bachar el-Assad mène actuellement une offensive contre la province de Deraa, contrôlée par des rebelles. Après les affrontements très violents de ces derniers jours, les combats ont finalement baissé d’intensité, mais les milliers de familles qui avaient fui les bombardements ne peuvent toujours pas retrouver leurs villages. Quelque 270 000 déplacés sont comptés dans cette province du sud de la Syrie.

Dans la région de Deraa, la population fuit les combats, le 22 juin 2018.
Dans la région de Deraa, la population fuit les combats, le 22 juin 2018. REUTERS/Alaa al-Faqir
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Frappes aériennes et tirs d’artillerie ont finalement fait plier une partie de la rébellion. Plusieurs villages de la province de Deraa contrôlés par l’opposition ont signé un accord de réconciliation avec le régime.

Mais les rebelles sont divisés. Tous n’acceptent pas de déposer les armes et en attendant les affrontements se poursuivent, selon Abou Zeïd al-Deraoui, militant de l’opposition syrienne : « Les avions de combat ne mènent plus de frappes aériennes. Toutefois les hélicoptères du régime ont largué des barils d’explosifs sur une localité. La situation humanitaire ne fait que se dégrader. »

Pris au piège, les civils de la province de Deraa n’ont nulle part où aller. Au début de l’offensive tous font route vers le sud, mais la porte des pays voisins reste close : « Tous les civils sont bloqués à la frontière avec Israël et la Jordanie. Ils sont sans abris, ils n’ont pas de tente et ils n’ont pas de quoi subsister », explique Abou Zeïd al-Deraoui.

Malgré cette situation, la Jordanie est catégorique, sa frontière restera fermée. Le royaume hachémite accueille déjà près de 650 000 réfugiés syriens. Seule option, affirme le chef de la diplomatie jordanienne : l’envoi d’aide humanitaire dans le sud de la Syrie.

Des camions jordaniens de vivres attendent pour aider les déplacés

Depuis le matin du lundi 2 juillet, des véhicules jordaniens chargés de marchandises parviennent déjà à atteindre leurs voisins syriens, relate notre correspondante à Amman, Laure Van Ruymbeke.

Car parmi les 270 000 déplacés syriens à avoir fui leurs maisons à cause de l’offensive de Damas contre les rebelles de la province de Deraa, quelques centaines se trouvent au poste-frontière de Nassib, qui sépare la Syrie de la Jordanie.

Du côté jordanien du poste-frontière, on peut voir des bombes et des déplacés syriens sur la gauche. Sur la droite, ce sont des dizaines de camions chargés de marchandises affrétés pour aider ces déplacés. Au milieu, une frontière fermée. Et tout cela, dans un périmètre d’une vingtaine de kilomètres carrés.

Au total, une quarantaine de camions ont passé la frontière dans la journée. Et cela ne devrait pas s’arrêter ces prochains jours, malgré le bruit des bombes.

01:16

Des Jordaniens racontent leurs tentatives de livrer des vivres aux déplacés syriens.

Laure Van Ruymbeke

L’ONU craint une « catastrophe humanitaire »

L'offensive du régime syrien dure depuis maintenant deux semaines, et risque de créer une « catastrophe humanitaire », selon la porte-parole des Nations unies en Jordanie. 270 000, « c’est le plus grand nombre de déplacés que l’on constate depuis le début du conflit en Syrie », explique Khitam Malkawi.

Parmi les déplacés, 135 000 enfants. Tous ces civils syriens sont, d’après la porte-parole de l'ONU, toujours à l’intérieur de la province de Deraa, une région qui compte 750 000 habitants. Certains se rapprochent de la frontière avec la Jordanie, mais il est difficile de donner un chiffre exact, explique-t-elle.

Depuis le 28 juin dernier, l’ONU a cessé de transporter des convois humanitaires à l’intérieur de la Syrie, car la situation est jugée trop dangereuse. Mais les Nations unies continuent de travailler avec leurs partenaires humanitaires sur place, comme le Croissant-Rouge.

Un cessez-le-feu ne voit toujours pas le jour entre les rebelles et le régime, tandis que ce dernier est en possession des deux tiers de la province de Deraa, selon l’ONG Observatoire syrien des droits de l’homme.

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